Il est presque certain que l’Europe et ces acteurs vont trouver au dernier moment une solution à l’arrache histoire de gagner du temps. Gagner du temps et éviter de donner de mauvaises idées au Portugal, à l’Espagne, bref, à tous ceux qui s’enfoncent inexorablement dans la détresse économique.
Tsipras joue le blocage face aux négociateurs du FMI histoire de coller un peu à son programme électoral, Merkel met la pression aux ministres des finances de la zone avec en toile de fond les marchés boursiers qui jouent à la devinette sur le Grexit et font le yoyo avec l’argent public.
La question est plutôt, à quel moment le FMI va reprêter de l’argent à la Grèce, probablement plusieurs milliards, pour lui permettre de payer ces factures de fin de mois avec un engagement a minima de réformes que le gouvernement de Tsipras n’a pas envie et surtout encore moins la possibilité d’appliquer ?
Dans tous les cas, c’est reculer pour mieux sauter. La Grèce, les banques, le FMI etc vont gagner quelques mois en cas d’acceptation des parties pour un ultime prêt financier qui ne sera jamais remboursé tout en creusant la tombe et l’accélération des dépenses du pays pour finalement sortir de l’Euro sans payer, reprendre sa monnaie, la dévaluer et enfin redonner un peu de souffle au petit peuple Grec qui crève.
En un mot, la Grèce ne sortira pas de l’Euro dans l’immédiat. Oui il faudra payer encore et encore pour finalement se retrouver dans quelques mois à une sortie historique de ce pays de la zone qui sera sans aucun doute le départ de l’effondrement du château de cartes européen.
Nous n’avons pas d’estimation précise concernant les coûts de départ d’un pays de la zone euro puisqu’il n’y a pas de précédent. Cependant, en 2012, lorsqu’un potentiel Grexit faisait déjà les gros titres des journaux, plusieurs chiffres avaient été avancés par certains instituts économiques. On estimait en effet qu’entre les prêts bilatéraux, les engagements de la BCE, le financement via le FESF, les obligations souveraines, les prêts aux banques grecques et du reste du monde, les prêts aux entreprises non financières, l’impact sur les marchés, les effets de contagion et les dégâts pour l’économie le coût pourrait se situer aux alentours de 1.000 milliards d’euros.
Ce chiffre faramineux reste néanmoins approximatif puisqu’il ne prend pas en compte les titres grecs que détiennent les banques et les assurances dans leurs portefeuilles.