Irina Bokova condamne les nouvelles destructions de biens culturels du site de Palmyre
« Les nouvelles destructions des biens culturels du site de Palmyre témoignent de la brutalité et de l’ignorance des groupes extrémistes et de leur mépris des communautés locales et du peuple syrien. » a déclaré Irina Bokova.
La Statue du Lion d’Athéna, pièce unique de plus de trois mètres de haut, représente un félin protégeant une antilope entre ses pattes, incarnation d’une figure protectrice de l’ancienne ville et de ses habitants, symbole de la bienveillance que le fort doit au faible.
« La destruction des bustes funéraires en provenance de Palmyre, en place publique, devant des foules et des enfants que l’on convoque au saccage de leur patrimoine est un spectacle d’une perversité glaçante. Ces bustes incarnent les valeurs d’empathie humaine, d’intelligence et de respect devant la mort. Ils représentent une mine d’information sur les costumes, les bijoux, les traditions et l’histoire du people Syrien. Leur destruction est une nouvelle tentative de briser les liens des peuples avec leur histoire, de les couper de leurs repères pour mieux les asservir. » a-t-elle ajouté.
« Je réitère mon appel à tous les chefs religieux, aux intellectuels, aux jeunes, à se mobiliser contre l’instrumentalisation de la religion, à répondre aux arguments fallacieux des artisans de haine, sur tous les supports et par la campagne #unite4heritage.
« Je salue le courage des jeunes du monde arabe qui s’engagent et protègent leur patrimoine comme une source de résistance, de résilience et d’espoir dans l’avenir.
« J’appelle l’ensemble des Etats Membres, le marché de l’art et les experts à unir leurs forces pour enrayer le trafic illicite des biens culturels. J’appelle enfin la communauté des chercheurs, des artistes, cinéastes et photographes à poursuivre leur coopération et à s’associer aux efforts de l’UNESCO pour documenter et partager les richesses de la civilisation mésopotamienne. Ni les pioches ni les bombes ne pourront jamais l’effacer de la mémoire du monde. Rien ne peut étouffer la créativité humaine – et en dépit des obstacles et du fanatisme, cette énergie reviendra plus forte qu’avant, les bâtiments et les sites seront réhabilités, et certains reconstruits, et la culture retrouvera sa place car elle incarne la vie des sociétés. L’UNESCO continuera de tout mettre en œuvre, aux côtés du peuple de Syrie, pour que ce moment arrive le plus rapidement possible.
Oasis du désert de Syrie au nord-est de Damas, Palmyre abrite les ruines monumentales d’une ville qui fut l’un des plus importants foyers culturels du monde antique. Au carrefour de plusieurs civilisations, l’art et l’architecture de Palmyre allièrent aux Ier et IIe siècles les techniques gréco-romaines aux traditions locales et aux influences de la Perse. Elle devint peu à peu une cité prospère sur la route commerçante reliant la Perse, l’Inde et la Chine à l’Empire romain, au carrefour de plusieurs civilisations du monde antique. L’histoire de Palmyre à l’époque Omeyyade témoigne enfin de la centralité du monde arabo-musulman, de sa capacité à relier les cultures et les civilisations éloignées du globe, et représente un élément constitutif de l’identité arabe et musulmane moderne.