Classé depuis 2008 « en danger critique d’extinction », l’Échenilleur de La Réunion ou Tuit-tuit, espèce endémique de La Réunion avait vu ses effectifs chuter dramatiquement suite à la prédation par les rats noirs, espèce introduite sur l’île par les hommes. Devenus envahissants du fait des nombreux déchets abandonnés, les rats ont fait l’objet en 2010 d’actions de dératisation, menées conjointement par la SEOR, le Parc national de la Réunion et l’ONF. Résultat : la population de Tuit-tuit a augmenté de 50%, passant de 27 couples en 2010 à 40 couples en 2015. En 5 ans, une centaine de poussins se sont envolés. Un véritable succès pour une espèce au bord de l’extinction.
Rares et très largement méconnues, les savanes de Guyane représentent moins d’1% du territoire. Situées le long du littoral, elles font face à d’importantes menaces d’urbanisation, de fragmentation de l’habitat et d’espèces envahissantes. Pendant un an, les partenaires et habitants du territoire de Sinnamary et Iracoubo se sont réunis et se sont penchés sur la question de la valorisation des savanes. Depuis 2012, accompagné par une anthropologue de l’Université Antilles-Guyane, un projet pilote de valorisation éco-touristique des savanes a été mené de manière participative lors d’ateliers ouverts mêlant aménagements paysagers et parcours sonore. 17 interviews d’anciens, d’agriculteurs, de partenaires, d’habitants des savanes ont permis de partager leurs connaissances et leurs savoirs sur cet éco-système unique et diversifié. Ce modèle s’est avéré essentiel pour garantir le respect de la diversité des cultures humaines et du patrimoine naturel.
Autre réussite en matière de concertation locale est celle des brigades Papangue. Avec moins de 200 couples, le Busard de Maillard, aussi appelé Papangue, classé « En danger », est le dernier rapace nicheur à la Réunion. Fruit d’une concertation conduite notamment avec EDF, la Chambre d’agriculture, le Groupement de Défense Sanitaire (GDS) et la Fédération Départementale des Groupements de Défense contre les Organismes Nuisibles (FDGDON) des dispositifs de prévention des risques pour l’espèce ont été mis en place. Et pour renforcer les actions de police de la nature, un dispositif de patrouille « les brigades SOS Papangue » s’appuyant sur 77 bénévoles a été créé afin de suivre les effectifs de cette espèce sur 3 sites pilotes et de sensibiliser les habitants à signaler rapidement tout oiseau blessé ou empoisonné.
En Guyane, une des actions du LIFE+ CAP DOM vise à protéger les sites de nidification du Coq de roche orange, oiseau au plumage aussi improbable que somptueux. Pour préserver ses habitats menacés par l’exploitation minière, forestière et l’activité touristique (notamment en période de reproduction), Le GEPOG a mené des actions de concertation avec les exploitants miniers et les acteurs économiques locaux. Pour mieux identifier les habitats de nourrissage de l’espace et ses modes d’occupation de l’espace, un certains nombres d’outils ont été mis en place : un cycle de formation pour les opérateurs touristiques, une plaquette de sensibilisation pour les usagers des trois massifs concernés et un guide technique de bonnes pratiques de gestion édités en français, anglais et espagnol.
Allain Bougrain Dubourg, président de la LPO : « Ce programme, c’est pour nous, le symbole d’une victoire collective acquise en 2007, celle de l’ouverture du LIFE, de l’instrument financier européen pour l‘environnement (LIFE) aux DOM. C’est aussi l’aboutissement d’un partenariat réussi et qui perdure depuis plus de 20 ans entre la LPO et les associations ornithologiques ultra-marines qui se mobilisent pour que soit prise en compte l’incroyable richesse de la vie sauvage ultra-marine. La France a ainsi une responsabilité majeure dans la lutte contre l’érosion de la biodiversité qui frappe la planète. »
Téléchargez le bilan des actions du programme LIFE+ CAP DOM (2010 – 2015)
Rendez-vous sur le site http://www.lifecapdom.org