Humeur – Contrat / Olympique de Marseille / Marcelo Bielsa
Récemment on a assisté à la déplorable rupture unilatérale du contrat relatif aux vaisseaux porte-hélicos Mistral.
Nous ignorons quelle peut être la forme d’un tel contrat, probablement rédigé en Anglais…
Donc pour illustrer mon propos j’aborde préalablement ce que je connais, les contrats de construction dans le bâtiment.
Il faut savoir qu’un marché (contrat) de construction d’un collège ou d’un hôpital est un pavé de 500 à 1000 pages ! Réparties en 3 grandes parties : 1 – Technique, 2 – Administrative, 3 – Financière.
Sans entrer dans les détails d’élaboration très complexes, il faut connaitre quelques précisions.
L’élaboration définitive est (schématiquement) assurée par le Maître d’ouvrage (celui qui paye) après de nombreux allers-retours de mises au point.
La signature se déroule dans les locaux du maître d’ouvrage (celui qui paye).
La signature pour la réalisation du gros-œuvre ou de la totalité des travaux constitue un exercice excessivement dangereux pour tout entrepreneur de construction, car le jour de la signature il doit signer et parapher 5 ou 6 dossiers du contrat, soit entre 3000 et 5000 pages d’un document devenu définitif après de multiples corrections (mises au point).
Pourquoi cela est-il dangereux ?
Il est très facile pour un maître d’ouvrage malveillant ou mal intentionné d’apporter des modifications “mineures” non convenues et pouvant représenter des sommes d’argent très importantes, à l’intérieur du contrat définitif, au détriment de l’entrepreneur.
Dans ma vie professionnelle j’ai exercé les 3 principaux métiers de la construction:
1 – La conception (architecte),
2 – La maîtrise d’ouvrage professionnelle,
3 – La réalisation des travaux (Gros-Œuvre)
Étant (plutôt) un homme de parole je n’ai jamais “bidouillé” un marché de travaux lorsque j’en étais le maître d’ouvrage. (Cela ne m’est même jamais venu à l’esprit), par contre quand je me suis trouvé de l’autre coté de la barrière je me suis rendu compte que cette pratique était, non pas courante, mais pas exceptionnelle, non plus.
Donc cette signature rassemble nécessairement les “patrons” qui détiennent le pouvoir de signature accompagnés de plusieurs collaborateurs (quel vilain mot) dont le rôle est de surveiller, détecter les pièges (oublis, erreurs…), tout cela dans un atmosphère faussement cordiale et faussement bon-enfant, où les bonnes blagues croisent les regards scrutateurs des observateurs…
Ceci étant posé
Revenons à Marseille où Marcelo Bielsa devait signer un contrat rédigé probablement en Français, langue qu’il ne connait pas… Selon la rumeur, des modifications “mineures” avaient été apportées aux document définitif présenté à Marcelo… Qui prétend que ces modifications étaient “mineures” ? : L’OLYMPIQUE DE MARSEILLE, donc le maître d’ouvrage.
Ma conclusion…
Sans rien connaitre de ce dossier, mais en ma qualité de “renard des contrats” je pense que MARCELO BIELSA n’a pas supporté qu’une bande de bidouilleurs médiocres tente de lui “enfiler” en douceur des modifications apportées à son contrat.
In fine, c’est bien Marcelo qui les a…NIQUÉS
BRAVO MONSIEUR BIELSA ! BON VENT !
Dom