Crise du Porc : Un lisier qui sent mauvais pour le gouvernement et les éleveurs
Le bras de fer engagé entre le gouvernement et les éleveurs pris en otage par la Cooperl et le groupe Bigard/socopa ne cesse de prendre de l’ampleur.
Cette semaine, les deux sociétés ont entamé un bras de fer avec le gouvernement et les éleveurs, protestant contre le prix de 1,40 euro le kilo fixé mi-juin sous la houlette du ministère de l’Agriculture afin de soutenir les éleveurs enlisés dans une crise agricole profonde.
Lundi, la Cooperl et Bigard/Socopa n’avaient pas participé à la séance de cotation du MPB. La Cooperl avait annoncé mercredi qu’elle ne participerait pas à la séance de cotation de ce jeudi.
Le plus surprenant dans ce feuilleton de l’été est la position de l’état face à une crise majeur. Enfin, surprenant, peut être pas. Nous sommes face à l’incompréhension des bases économiques de la zone euro dans le libre échange des marchés face aux charges toujours plus importantes de nos entreprises Françaises.
Les industriels français, qui exportent 30 % de leur production, doivent en effet faire face, à l’export comme en France, à des concurrents européens qui pratiquent des prix bas grâce à des exigences sociales ou environnementales moins contraignantes. Dans son courrier la Cooperl souligne ainsi qu’ “à ce jour, 25 centimes séparent le cours français du cours allemand”, qui a été brutalement abaissé ces derniers temps.
Le gouvernement en voulant fixer le cours du porc à 1,40 euro du kilo a simplement souhaité transférer les responsabilités et surtout le coût d’une sortie de crise qu’il ne comprend pas et qu’il maitrise encore moins.
Il est évident que la responsabilité de l’état est engagé de façon majeur et que celui-ci devrait prendre en considération les conséquences de ces décisions politiques un peu plus loin que le bout de l’avenue Matignon derrière les grilles dorées. En effet, outre ces problèmes de fond, la filière paie le prix de décisions diplomatiques de l’UE envers la Russie. Dans cette crise, l’embargo sanitaire russe sur la viande de porc européenne décrété en février 2014 est aussi passé par la. Les répercutions vont se payer cher, très cher. Il ne s’agit la que de la partie émergée de l’iceberg.
Mais ne vous inquiétez pas, face à cette situation, Stéphane Le Foll a annoncé la tenue d’une nouvelle table ronde fin août, tandis que Xavier Beulin, le président de la FNSEA, réclame une réponse européenne rapide. Le sujet sera au centre des discussions de la réunion des ministres de l’Agriculture européens, le 7 septembre.
D’ici la, les éleveurs risquent de s’enliser encore plus profondément dans une crise qui ne fait que commencer.