Explications :
1 – Le match nul :
EPR Finlandais / 6 milliards de surcoûts (6000 millions)
EPR Flamanville / 6 milliards de surcoûts (6000 millions)
2 – Les nuls :
EPR Finlandais = AREVA
EPR Flamanville = EDF
Citations de nuls :
Anne Lauvergeon, ex-Pédégette AREVA (nommée par la Gauche, virée par Sarko) « Quand j’ai lu que le patron d’EDF affirmait qu’un million d’emplois était en jeu, je me suis dit qu’il avait fumé la moquette… »
Henri Proglio, ex-PDG EDF (nommé par la Droite, viré par la Gauche) :
« EDF a vocation à coordonner la filière nucléaire française » et souhaite bâtir une « équipe de France du nucléaire »
Emmanuel Macron, ministre et ex-banquier-beau-gosse, très récemment et lors du projet de rachat par EDF de la division réacteurs d’Areva : « Nous sommes en train de rebâtir la filière nucléaire » , si y en a un qui comprend rien, c’est bien lui. Il croit que en associant 2 ânes tu peux faire un cheval de course. Je suis persuadé que ces bâtisseurs-là ne sauraient même pas bâtir leur maison, avec 1 maçon + 1 menuisier (4 fenêtres) + 1 plombier (2 lavabos) + 1 électricien (10 prises)…
Entreprise BOUYGUEZ (titulaire du génie civil des 2 centrales…) :
Alors là, ATTENTION… à propos de la mauvaise qualité des bétons de l’EPR Finlandais, tous ceux qui bossent dans la construction vont sauter au plafond : « L’entreprise qui fournit le béton de la centrale nucléaire EPR de Finlande n’est pas un fournisseur de Bouygues-Construction mais un sous-traitant d’Areva qui est maître d’œuvre du projet », indique Bouygues qui ajoute « Bouygues-Construction est simplement en charge de mettre en place le béton qui lui est fourni par Areva… »
Aucun maître d’ouvrage même le plus nul ne s’aventurerait dans pareil montage, même pas les travailleurs au black du dimanche. Pour les non-initiés, prenons un exemple + proche, celui d’un chantier de Semsamar de 30 logements. Le maître d’ouvrage, celui qui passe les marchés et qui paye) est la Semsamar. Celui qui conçoit le projet (dessine les plans) est l’architecte (maître d’œuvre). Celui qui exécute les travaux est l’entrepreneur. Imaginez maintenant ce qui peut se produire si monsieur l’architecte, en plus de dessiner de jolis plans, achète le béton qu’il revend à Semsamar qui le fournit à l’entrepreneur…
Dans le cas de l’EPR Finlandais Areva est DÉJÀ à la fois architecte de l’ensemble et entrepreneur des travaux nucléaires, fabrication réacteur et tous les systèmes de contrôle-commande…La tâche est déjà ÉNORME.
Et voilà qu’Areva achète le béton pour le petit Bouygues qui sait pas faire ça tout seul ?!?!?!
Il s’agit d’un exemple parfait de DÉRESPONSABILISATION contractuelle sur tout le génie civil d’une centrale nucléaire, pour 400.000 m3 de béton! (volume estimé) donc, évidemment, c’est la guerre entre le maître d’ouvrage TVO (équivalant EDF en Finlande) et Areva…
Ils auraient trouvé une SOLUTION…
Je te le donne Émile (Coluche) : FAIRE APPEL À EDF (qui sombre à Flamanville) mais EDF serait réticent… tu m’étonnes encore.
Mon introduction est tordue, mais c’est que le sujet est multiple, les articles de presse innombrables, les renseignements chiffrés et précis inexistants…pas moyen de connaître les dépenses ventilées par grands postes, ainsi que leurs évolutions… RIEN. Omerta.
Donc j’improvise :
D’abord EPR, c’est quoi ? Evolutionary Power Reactor OU réacteur pressurisé européen. C’est un réacteur nucléaire, inventé et fabriqué par Areva, et par extension une centrale nucléaire, comme on en a tout plein en France…
Mais c’est le tout nouveau modèle, celui de 3ème génération :
La différence porte sur 2 points :
1 – il est plus puissant que les précédents 1650 MW contre 1000 MW
2 – Les équipements de sécurité ont été totalement bouleversés pour en faire des centrales absolument impossibles à détruire (même avec un Airbus), impossibles à exploser, impossibles à créer une fuite radioactive…
ET FINALEMENT PEUT-ÊTRE IMPOSSIBLE À CONSTRUIRE ? : NON PAS, nous verrons + loin pourquoi…
Les raisons de ces retards (9 ans pour EPR Finlande, et 7 ans pour EPR Flamanville), et les surcouts colossaux induits, 2 fois 6 milliards = 12.000 millions d’€ sont imputables (d’après ce que j’ai pu trouver) :
1 – Ces EPR sont des « TÊTES DE SÉRIES »
2 – Ces EPR prennent en compte (en cours de chantier) les enseignements (retours d’expériences) de Fukushima…
3 – Les aléas de chantier (béton, soudures, vannes qui fuient, informatique, placo, etc…) et très récemment la cuve dont l’acier pourrait se fissurer…
La cuve, c’est la grosse bouteille de 500 tonnes qui renferme le réacteur. Un des éléments principaux du confinement, et qui est donc un des éléments majeurs de la sécurité (passive?)… On attends les calculs et essais justificatifs de cette cuve d’ici qques jours/ semaines pour savoir si on casse tout et on recommence à zéro Flamanville !!!
Reprenons la notion de « têtes de séries », et là vous avez droit (sans supplément) à l’anecdote personnelle :
Fin des années 80, ou début 90, nous construisions un immeuble de bureaux à Aix-en-Pce, style « poteaux-planchers » de 5 ou 6 étages. Le gros-œuvre (B.A.) était quasiment achevé. Le vendredi soir le chef ferme le chantier. Et durant le WE voilà pas que l’immeuble est dynamité par des artificiers probablement des pros, car des charges explosives puissantes avaient été efficacement disposées de façon à ce qu’il ne subsiste RIEN du gros-œuvre fraichement terminé ! Dégâts matériels SANS victime. Ouf.
S’en suit l’enquête de police qui ne donnera rien, (que des soupçons, mafia en litige avec mairie ?…) et une grosse bagarre entre assureurs (celui du maître d’ouvrage et le notre).
Après accord des parties nous recevons ordre de service de RE-construire l’immeuble dynamité…et pour le même prix bien sûr, ET c’est toute la différence entre le premier « tête de séries » et le second pour lequel les plans d’exécution étaient déjà prêts et approuvés, les questions de chantier déjà posées et répondues, les process de chantier (organisation) déjà éprouvés, etc…
Bref le premier nous l’avions réalisé en 5 mois avec 10% de marge – Le second en 3,5 mois avec 30% de marge !
Donc cette notion de «TÊTE DE SÉRIES» est effectivement un argument solide…mais de là à multiplier par 3 le devis de départ…
2 – Concernant l’impact de Fukushima ??? Je n’ai ni le savoir ni les connaissances ni les informations pour apprécier… Mais effectivement on peut imaginer que les enseignements d’une telle catastrophe soient pris en compte et génèrent des modifs considérables au niveau sécurité qui est l’argument premier de ces EPR.
3 – Les aléas de chantier. Là, argument rejeté. Les aléas font partis de la vie de tous chantiers. Passons.
Les Chinois dont les besoins en énergie sont considérables ont lancé la construction d’une centrale nucléaire à TAISHAN, et comportant 2 réacteurs EPR ! en 2008. Le raccordement au réseau chinois est en cours, 2015 !!! Donc les EPR Chinois commencés bien après seront (ou sont) opérationnels avant « les nôtres »
ET SAVEZ VOUS GRACE À QUI ??? :
Je te le donne Émile (Coluche) ! Grâce à Areva et EDF !
Selon Areva et EDF (vexés) les Chinois ont bénéficié des retours d’expériences des EPR-Finlandais et Flamanville… Les Chinois ne sont pas « têtes de séries »… Ce qui pose problème dans ce type de raisonnement c’est « pourquoi que chez nous » il a fallu 2 têtes de série ? Retenons que les Chinois en gagné 4 ans sur le délais d’exécution de 2 EPR grâce à nous…
Ça c’est bien l’esprit français : quand nous perdons c’est la faute aux Chinois. Et quand les Chinois gagnent c’est grâce à nous !
REGARDONS L’AVENIR :
Ces jours-ci se joue l’avenir de Flamanville avec les essais sur la cuve du réacteur, cuve de 500 tonnes fabriquée par Areva et bétonnée par Bouygues…donc totalement indémontable ! Curieusement en Finlande Areva a évité cet écueil en sous-traitant la fabrication de la cuve au Japonais Mitsubishi (véridique). Tu imagines si il faut casser le bâtiment réacteur, reconstruire une cuve…Tu en reprends immédiatement 3 ou 4 ans dans la vue…et des milliards de dépenses toujours et encore non prévues…
Les opposants préconisent d’abandonner Flamanville immédiatement en arguant que ça couterait moins cher maintenant (9 milliards), que si on devait démanteler Flamanville dans qques années car devenu trop dangereux…y’en a qui sont des oiseaux de mauvais augure, mais y’a un peu de quoi.
LAISSONS DE COTÉ UN MOMENT LES EPR, AREVA ET EDF :
A Saint Martin nous avons une perle, la perle de la Caraïbe, La Semsamar. Par la bouche de sa Directrice Générale nous savons que La Semsamar « apporte son expertise » (j’aime bien l’expression) dans des domaines aussi variés que le logement social (bien sûr), la promotion immobilière, le para-médical (Epad), l’aménagement de zone artisanales, de zones touristiques, etc… La Semsamar pourrait créer une filiale spécialisée dans le montage et la conduite des centrales nucléaires… Rigolez-pas ! je suis persuadé que La Semsamar n’achèterait pas le béton pour le refiler à Bouygues. D’autres part pour la première fois la filière nucléaire possèderait un véritable maître d’ouvrage indépendant de l’exploitant (EDF) ou du fournisseur des réacteurs (Areva)
Alors que depuis TOUJOURS ces intervenants pratiquent leurs métiers + celui de maître d’ouvrage (et maître d’œuvre) qui est un métier en dehors de leur champ de compétence : les démonstrations Finlande et Flamanville sont le résultat sans appel de ce qui précède, c.à.d. d’avoir oublié qu’à la tête de toute organisation humaine il faut un patron. Sinon c’est le bordel. Voilà !
Ça m’aurait bien intéressé de prendre en main cette filiale mais trop tard.
CONCLUSION, LA BONNE NOUVELLE :
On va conclure par une bonne nouvelle… Souvenons nous, fin 2009, les Émirats arabes unis (Abu Dhabi) avaient lancés un appel d’offres pour la construction de 2 ou 3 ou 4 réacteurs (on n’est pas à 1 près à Abu Dhabi). Partis en ordre dispersé les Français emmenés par d’abord par Areva et ensuite par EDF s’étaient vu rafler le beau contrat par le Coréen Kepco-Hyundai qui avait proposé 4 réacteurs de 1400 MW chacun pour 12 milliards d’€ (20 milliards de $ à l’époque), alors que quelques années plus tôt les Français pensaient décrocher le contrat sans concurrence, les doigts dans le nez. À l’époque c’est Nicolas Sarkozy en personne était venu signer le contrat… Sauf que le contrat signé était juste un accord de partenariat entre Areva et Abu Dhabi… La gueule à Sarko quand ils se sont aperçus qu’on ne leurs avait acheté que des promesses.
Comme dit plus haut EDF est venu à la rescousse, mais il était trop tard. Les Coréens avaient remis leur proposition (la proposition qui tue).
Anne Lauvergeon et Pierre Gadonneix (prédécesseur de Henri Proglio) se rejetant mutuellement la faute de cet échec. Et aussi en méprisant les Coréens qui auraient, selon eux, proposés et réalisés des réacteurs LOW-COST. Ça encore c’est bien français, le mépris des perdants. Les politiques, les commentateurs, les journalistes spécialisés commentent cet échec avec comme l’un des pires qui soient: la perte d’un contrat de 20 milliards de $…dans un domaine où nous étions les meilleurs (auto-proclamés).
Perso je suis dubitatif… tellement dubitatif. Mais où se trouve la bonne nouvelles, me direz-vous ? Les entrepreneurs, les vrais, savent que décrocher un marché ne peut être une fin en soi. Le mener à terme dans de bonnes conditions techniques et financières, là est le vrai problème et, éventuellement, la vraie réussite.
Tout le reste n’est qu’effet de manche politico-journalistique et dans le cas d‘Abu Dhabi je subodore qu’en perdant ce marché les Français que nous sommes ont évité des pertes calamiteuses comparables à celles de la Finlande et de Flamanville, « tête de séries » OU pas…
Sarko voulait démanteler Areva dans le but (probable) de refiler les réacteurs à Martin Bouygues. Sarko avait préparé le terrain en lui cédant préalablement les 21% d’Alstom détenus par l’État (nous) en 2006. C’est finalement la Gauche qui démantèle Areva coupable de nous avoir ruinés…
Un mot tout de même pour ces milliers d’ouvriers, de cadres, d’ingénieurs qui, à leurs niveaux, réalisent un superbe travail depuis tant d’années.
Honte à leurs dirigeants propulsés PDG dès leur sortie des grandes écoles, aussi nuls les uns que les autres, et qui pérorent dans les médias avant d’encaisser des parachutes dorés en nous adressant un bras d’honneur, bras d’honneur de Droite, bras d’honneur de Gauche.
Dom