Volkswagen : le scandale prend une dimension mondiale
Le scandale des diesels trafiqués de Volkswagen s’étendait mardi avec la possible ouverture d’une enquête pénale aux Etats-Unis, la convocation des représentants du constructeur par la Corée et la demande d’une enquête européenne par la France.
Lundi, ce sont plus de 15 milliards d’euros de capitalisation boursière qui sont partis en fumée à la Bourse de Francfort. Le titre du constructeur allemand a fini en baisse de 17,14% à 133,70 euros. Les autres titres automobiles et des équipementiers en Europe ont aussi accusé le coup.
Le ministre français des Finances Michel Sapin a demandé une enquête “au niveau européen” sur cette affaire qui a éclaté vendredi quand les autorités américaines ont annoncé que le premier constructeur mondial avait triché sur la qualité de ses moteurs diesels.
Une affaire qui risque fort d’éclabousser d’autres constructeurs :
Selon l’ONG qui a contribué à révéler le scandale, l’International Council on Clean Transportation, il n’est “pas exclu” que Volkswagen ait eu recours aux mêmes techniques de dissimulation en Europe, a déclaré son directeur exécutif Drew Kodjak dans un entretien à l’AFP: “Il appartient aux régulateurs du continent de déterminer s’ils sont oui ou non en présence d’un logiciel trompeur comme aux Etats-Unis”.
Dorothee Saar, de l’ONG de protection de l’environnement Deutsche Umwelthilfe, estime qu’en Europe, “les constructeurs savent qu’il n’y a pas de contrôle postérieur”. “Ils sont un peu plus prudents quand ils veulent exporter leurs produits dans un pays comme les États-Unis, où les autorités environnementales font beaucoup de vérifications”, assure-t-elle.
Berlin veut procéder à des vérifications auprès de tous les constructeurs. La Corée du Sud va de son côté contrôler les niveaux d’émission de polluants de trois modèles de Volkswagen, selon l’agence Yonhap.
Un porte-parole du groupe a indiqué que celui-ci cessait jusqu’à nouvel ordre de commercialiser les modèles diesel quatre cylindres de ses marques VW et Audi aux Etats-Unis. Selon l’agence allemande DPA, une partie du conseil de surveillance du groupe tiendra mercredi une réunion de crise.
Source AFP