La CCISM rend son avis sur le PLU : impact de l’urbanisme sur les activités économiques
La CCI Saint-Martin a été légitimement sollicitée dans le cadre de la réalisation du Plan Local d’Urbanisme en tant que Personne Publique Associée.
Naturellement, la CCI Saint-Martin se doit d’être force de critiques et de propositions pour que les dimensions qui permettent ou permettront le développement économique nourrissent le PLU dans sa version finale au bénéfice de ses ressortissants, de l’économie locale et de l’emploi tout en préservant les qualités naturelles et patrimoiniales intrinsèques du territoire.
Dans les secteurs du commerce, de l’industrie et des services, la CCI Saint-Martin observe qu’aucune libération foncière substantielle n’est planifiée et que les coefficients d’occupation du sol et d’élévation ne permettent pas d’envisager un développement économique en phase avec les besoins du territoire et de la population. Les zones d’aménagement commercial restent réduites et peu motivées en l’absence de DAC (document d’aménagement commercial). Si la CCI Saint-Martin peut comprendre la logique de désignation de deux grands pôles urbains représentés par Marigot et Quartier d’Orléans, leur articulation reste confuse et ne justifie pas par exemple que la zone U2 préconisée à QO ne soit pas étendue aux zones U3 voir U4. En cela, les capacités de développement commerciales des deux pôles urbains apparaissent déséquilibrées.
Sur le plan du tourisme, qui constitue le pilier de notre économie et une clef vis à vis de de l’emploi direct et indirect, la CCI Saint-Martin constate que si des zones ont bien été identifiées comme porteuses de développements potentiels, ces secteurs restent cloisonnés. Parallèlement, les secteurs qui présentent un attrait touristique exceptionnel sont maintenus en zone N, bridant par là tout projet de développement.
Au niveau agricole, alors que la CCI Saint-Martin s’efforce depuis plusieurs années à restructurer le secteur et apporter le soutien nécessaire à la filière, le PLU ne propose en terme de réserve foncière qu’un espace de 400 hectares là où le plan de développement agricole adopté par la Collectivité en préconisait 800. De plus, l’essentiel de ces espaces agricoles présente une topographie en inadéquation avec le pâturage ou la mécanisation alors même que l’abattoir et son devenir sont inféodés à ces espaces.
Enfin, plusieurs inconnues ne trouvent pas de réponse dans le PLU :
– la problématique des flux de véhicules et leur prise en compte dans les développements planifiés ou attendus, qui constitue un point particulièrement défavorable au développement,
– les problématiques liées aux réseaux (Eau Potable, Eaux Usées, Eaux pluviales, désenclavement numérique…).
Il apparaît évident que le PLU en l’état actuel privilégie la protection de l’environnement et du patrimoine au détriment de potentialités de développement certes consommatrices d’espaces mais nécessaires pour faire face aux besoins de la population dont, rappelons le, l’accroissement a été aussi soudain qu’important. La CCI Saint-Martin en appelle donc au choix de la responsabilité pour que le zonage final et les contraintes attenantes puissent être éclairés de l’expertise consulaire notamment pour ce qui relève de la capacité du territoire à accueillir de nouvelles entreprises, indicateur incontournable de la portée durable du PLU.
“La CCI Saint-Martin est aussi un architecte du territoire” – Jean Arnell, Président de la CCI Saint-Martin le 10 septembre 2015, lors d’une rencontre entre les élus consulaires, des représentants des principales organisations socioprofessionnelles, des architectes, les services du Pôle Développement Durable de la Collectivité et les Vice-Présidents en charge du Développement Durable et du Développement Economique