Dans tous les cas, il faut tout faire pour que le prochain projet de PLU soit Saint-Martinois, c’est à dire qu’il prenne en compte les spécificités de notre île.
Car si Saint-Martin est la France, tous les territoires de la France ne ressemblent pas à Saint-Martin. C’est n’est d’ailleurs pas pour rien que la collectivité de Saint-Martin est autonome en terme d’urbanisme, fiscalité, tourisme…
Cela doit nous pousser à mieux exprimer et mieux affirmer notre identité, nos spécificités, à réfléchir ce que veut dire le fait d’être Saint-Martinois.
Question d’ancienneté ? Question de couleur de peau ? Question d’être né à Saint-Martin ? Question de descendance ?
Aucune personne raisonnable ne pense vraiment comme ça à Saint-Martin.
Être Saint-Martinois, c’est surtout le fait de partager une histoire commune, une culture caribéenne, une identité qui s’est construit essentiellement depuis le 19ème siècle mais qui malheureusement tend à disparaître. C’est aussi le fait d’accepter la multinationalité des habitants, le bilinguisme comme une réalité et le fait d’être français.
C est aussi le fait de partager des valeurs comme le respect, la famille, l’ouverture, la convivialité, la gentillesse, l’attachement à la terre et l’importance d’être propriétaire.
La préservation de cette culture, de cette identité passe par la connaissance de l’histoire et de la géographie de notre territoire qui ne sont malheureusement pas enseigné à l’école. De même que le bilinguisme est toléré plutôt qu’encouragé. L’administration française n’a pas vraiment voulu depuis 1946 préserver les spécificités Saint-Martinoises.
L’exemple récent du PLU en est la démonstration. Ce projet a été dirigé par l’administration française avec l’appui d’un cabinet d’étude guadeloupéen, en évitant systématiquement et méthodiquement de demander à la population Saint-Martinoise son avis sur le projet, comme cela a été rappelé par les conseils de quartiers lors de la conférence de presse du 15 octobre dernier.
Cela a pu exacerber un sentiment de défiance ou de malaise au sein de la population de Saint-Martin vis à vis de l’administration française qui se nourissait déjà de l’éloignement géographique vis à vis du pouvoir central et l’incapacité pour la population Saint-Martinoise de pouvoir profiter des bienfaits de la France comme ses valeurs de Justice, de Fraternité et d’Égalité, de sa Culture, son Patrimoine, son système éducatif post baccalauréat, de sa liberté de mouvement sur un territoire si varié.
A cela s’ajoute un contexte économique difficile qui pousse de nombreuses personnes à partir ou à dépendre d’aides sociales nécessaires mais souvent humiliantes.
Alors comment dessiner la carte de Saint-Martin des prochaines années à travers un nouveau projet de PLU.
Il faut surtout bien analyser les erreurs du premier projet du 25 juin 2015, inadapté aux spécificités de Saint-Martin et aux souhaits de ces habitants.
En effet, le projet actuel de PLU du 25 juin 2015 ne prend pas en compte les erreurs du passé. Les dérives de la défiscalisation, l’immigration à outrance. Le projet actuel de PLU parle de mixité sociale quand il devrait parler de respect des spécificités saint-martinoises. Il parle de mixité de logements quand il devrait parler de respect de la propriété et de l’harmonie visuelle des zones déjà urbanisées. Il parle de loi sur l’eau quand il devrait parler prévention des risques naturels, notamment en terme d’inondation. Il parle trame verte quand il devrait parler d’intégration des constructions dans le paysage. Il parle d’agriculture quand il devrait parler de tourisme. Il parle d’augmentation de la population quand il devrait parler de maîtrise du nombre d’habitants.
Tout cela est pourtant si évident. Et pourtant après des heures de discussion avec les différents acteurs de ce projet, il ressort que les anomalies du projet actuel du PLU viennent d’une volonté de l’Etat d’assimiler coûte coûte Saint-Martin au territoire national :
– du fait d’un désamour et d’une méfiance de la France pour sa collectivité d’outre mer comme l’illustre le récent tweet de Cécile Duflot,
– du fait de résumer la population de Saint-Martin à quelques exilés fiscaux et quelques indépendantistes.
Les anomalies du projet actuel de PLU viennent également d’une volonté de l’état de développer le logement social à outrance allant à l’encontre du souhait des résidents de Saint-Martin et des élus de la Collectivité.
Alors donnons la parole aux habitants de Saint-Martin et à leurs élus pour que le prochain projet de PLU soit meilleur que le premier et soit appliqué au plus vite !