3h00 du matin, le réveil sonne! Je trouve qu’il sonne de plus en plus tôt celui-la. Je n’ai pas beaucoup dormi mais je ne suis pas fatigué.
Un petit déjeuner avalé vite fait et j’enfile ma tenue de course : aujourd’hui j’ai prévu une couche jambes longues en bas et deux en haut avec une autre en réserve, des gants et mon cache oreilles car s’il fait raisonnablement frais à Las Vegas, on va frôler les 0° dans le désert donc prudence.
Je me rend à pied à l’endroit où le bus vient nous chercher. C’est à 5 kms, je commence en marchant puis terminerai en trottinant et mettrai 45 minutes pour me rendre au Bally’s Casino.
Il est 4h30 et quelques coureurs sont déjà là. Le bus arrive un quart d’heure plus tard et nous embarquons direction Red Rock Canyon à 19 miles de Las Vegas. Nous sommes une vingtaine dans le bus. Nous arrivons sur site en pleine nuit et en plein désert. L’organisation a disposé des tables pour le retrait des dossards, des sanitaires et un espace pour stocker les sacs des coureurs. Je récupère mon dossard et mon t-shirt. Il fait un froid de canard et je grelotte de tout mon corps alors je décide de rajouter de suite ma troisième couche et de mettre mes gants et mon cache oreilles. C’est beaucoup mieux! Le soleil se lève sur les montagnes aux couleurs incroyables, c’est magique!
Il est 6 h et l’heure du départ approche. Nous nous dirigeons sur le ligne de départ où les dernières consignes de course nous sont données. Nous ne sommes pas beaucoup au départ du marathon, une petite centaine je dirais. 6h15 c’est parti pour les marathoniens, petit rythme et un peu de plat pour commencer mais cela ne va pas durer. Le froid transperce mes gants et l’air glacial s’engouffre dans mes poumons et cela n’est jamais agréable.
Mile 2 une première longue côte mais je suis bloqué, je respire mal et je n’arrive pas à démarrer donc je la marche. Je regarde autour de moi et la moitié des autres coureurs font de même, cela me rassure car j’avais peur que ce soit une défaillance mais non. Nous sommes à plus de 1200 mètres d’altitude et j’ai du mal à me bouger, j’ai l’impression que je pèse 100 kilos! Je comprends qu’aujourd’hui cela ne va pas être simple, que ce sera magnifique pour les yeux mais dur pour le corps et donc assez long en temps! Peu importe on va profiter des paysages.
Le soleil commence à s’élever et illumine les montagnes rouges, je m’arrête prendre des photos car les nuances de rouges sont superbes. Nous aurons droit à une succession de longues côtes suivies de descentes tout aussi raides sur plusieurs miles. C’est trop d’un coup, ça casse et ça fait bien mal aux jambes. Pour ajouter à la difficulté du parcours, la route est revêtue d’un goudron très accrocheur ce qui ne nous aide pas. Je regarde les panneaux et ma montre, je passe au 6,5 miles (10 kms) en 1h15, c’est normal vu le rythme que le parcours m’impose. J’ai droit à quelques félicitations et encouragements même si l’on est pas très nombreux.
J’arrive au mile 19,6 mile (30 kms) en 4h18, la moyenne a donc lourdement chuté! A partir du mile 22, j’enlève mes gants et relance doucement. Soudain j’entends un énorme ronflement de moteurs : une McLaren, une Ferrari et une Lamborghini toutes décapotées se font plaisir sur la route. L’arrivée pointe au loin, il reste deux miles et je m’aperçois que ceux qui m’ont doublés m’ont collé un bon boulevard dans les dents! Je relance un petit peu sur la fin et je franchis la ligne d’arrivée en 6h06mn20s.
Je pense que cette course est inutile pour un marathonien car beaucoup trop dure ce qui oblige la majorité des coureurs à marcher ce qui ne nous intéresse pas du tout : nous sommes là pour courir et marcher souvent sur le parcours nous énerve et nous frustre plus qu’autre chose et sur ce genre de parcours nous ne pouvions pas faire autrement. On ne peut raisonnablement pas courir toutes ces côtes à moins de se retrouver à bout de souffle et épuisé après la première.
Seuls les mazos où ceux qui trouvent qu’ils n’ont pas été sages et qui veulent se punir y trouveront un intérêt, dans ces cas là allez-y vous allez être servi! En tout cas n’y allez pas si vous avez peu de marathons à votre actif car cette course exige une bonne expérience de la gestion de course sur parcours difficile.
Enfin, l’organisation a été très bien car il y a du boulot pour mettre tout ça en place, la sécurité était bonne, ils ont été très gentils et serviables et les hamburgers servis à l’arrivée m’ont fait bien plaisir. Seuls les ravitaillements étaient à mon avis un peu léger mais je constate que cela devient monnaie courante sur les marathons américains. J’espère que l’avenir me prouvera que j’ai tort.
Je voudrais saluer les femmes qui ont couru aujourd’hui car malgré l’énorme difficulté du parcours j’ai trouvé que dans toutes les tranches d’âges elles couraient très bien alors bravo Mesdames chapeau bas!
La journée n’en reste pas moins extraordinaire et j’oublierai vite la rudesse du parcours pour garder en mémoire le magnifique spectacle que la nature nous a offert aujourd’hui.
Disons que ce n’étais pas le genre de parcours que je voulais avoir avec un jour de repos en moins. Il n’a servi qu’à me déglinguer un peu plus.
Le temps de course était limité à 7h et je trouve cela déjà très bien pour un coureur de finir cette course en 7h. J’ai quitté l’aire d’arrivée à 7h15 de course et les coureurs continuaient d’arriver c’est vous dire si ce n’était pas simple.
La semaine prochaine, retour en ville pour une ambiance jazz-rock cajun à la Nouvelle Orléans. Un coureur avec qui j’ai discuté l’a déjà couru et m’a dit que c’était une très belle course.
Je voudrais pour finir adresser des remerciements particuliers à mon ami Stéphane du karting de St Martin, il saura pourquoi. Merci pour ton soutien mon Steph!
A dimanche prochain. Bonne semaine.
David
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