Carbets de la Baie Orientale : les commerçants sont à bout
Trois mois de retard dans la livraison, des loyers qui dépassent de (très) loin ceux qui étaient imposés avant et des commerçants qui ont du mal à se faire entendre par la Collectivité. Une réunion était organisée hier au Conseil de Quartier N°1 avec certains exploitants pour faire un point sur la situation.
Certains restaurateurs et commerçants des nouveaux carbets à Orient Bay ont tenu à réunir la presse hier pour faire un point sur la situation de ces nouvelles infrastructures. Jules Charville, conseiller territorial et président de l’association True Hope for Saint-Martin, membre du collectif Saint-Martin Wake Up ; Maurice et Gillian Jermin, propriétaires du restaurant Pirate Hideout ; Leandre Carti, propriétaire du restaurant Chez Leandra ; Victor Paines, de l’association Saint-Martin Wake Up ; Patrick Steven président du Conseil de Quartier N°1 ; et Jimmy Gumbs, vice-président du Conseil de Quartier étaient réunis au Conseil de Quartier N°1 pour discuter de la situation.
Plusieurs problèmes subsistent aujourd’hui, et pas des moindres, puisque les restaurateurs n’ont toujours pas pu prendre pleine possession des lieux, qui ne sont toujours pas terminés, ni aux normes, malgré plus de 3 mois de retard sur les travaux et un projet qui a coûté plus de 3,5 millions d’euros.
De plus ce sont 2 200 € qui sont demandés aux commerçants pour les loyers après une révision et décision du Conseil Exécutif du 02 février dernier (contre 2 500€ auparavant), alors que la saison tend à se terminer et que les loyers précédents étaient de 475€. « Quel miracle peut se produire pour qu’on multiplie autant nos ventes et qu’on réussisse à payer le loyer par rapport à ce que nous faisions avant ? » explique un restaurateur. Pour eux, l’idéal serait que les loyers restent comme avant, puisque cette hausse est inexpliquée.
Il est également proposé aux restaurateurs des contrats de 3 ans dans les nouvelles infrastructures, avec aucune promesse d’être renouvelé à ce terme. Une honte pour les commerçants qui estiment qu’ils vont devoir débourser 30 à 40 000€ de leur poche pour se mettre en conformité et commencer à travailler. Un retour sur investissement plus que compliqué ! « C’est à nous de payer pour remettre aux normes ? Alors que le projet à déjà tant coûté ? Cela n’a aucun sens ! » explique un restaurateur.
« Ce qui est décevant, c’est de ne pas être écouté », les commerçants considèrent ne pas être représentés et sont fatigués d’attendre, de se battre contre du vent et ce après plusieurs réunions et sollicitations auprès de la Collectivité. Cela est considéré comme du non-respect et les restaurateurs attendent aujourd’hui une décision du Conseil Exécutif. Leandra Carti explique « C’est nous qui avons créé Orient Beach, c’est honteux de la part de la Collectivité ! On doit montrer qu’on est présent et qu’on va se battre ».
Un autre regret est exprimé de la part de tous : le manque de mixité sociale dans l’attribution des commerces. D’un côté les restaurants appartenant aux Saint-Martinois, de l’autre les restaurants appartenant aux autres commerçants, métropolitains. Un choix délibéré ou involontaire ? Dans les deux cas les commerçants considèrent cette situation comme très regrettable.
Avant de partir, un restaurateur nous glisse : « Il faut bien comprendre que nous sommes à deux doigts de descendre dans la rue pour nous faire entendre ! Tout dépendra de la réponse que nous apportera la Collectivité ». Après plus de 8 mois de retard et un sentiment de ne pas être écouté par la Com, les commerçants sont à bout. Reste à savoir si chacun empruntera le bon chemin pour une sortie de crise « en douceur »…