« Cette décision de boycott est prise en solidarité avec notre confrère du Monde, privé de visa par les autorités algériennes en raison du traitement du scandale des Panama papers par le quotidien français, notamment les informations visant l’Algérie », indiquent dans un communiqué commun Libération, France Inter et France Culture. « Par ce geste, nous entendons protester contre ce que nous considérons comme une entrave à la liberté de la presse », poursuit ce communiqué.
Dans un texte distinct, Le Figaro indique qu’ « au nom de la liberté de la presse, il n’enverra pas de journaliste en Algérie pour suivre le voyage de Manuel Valls ».
L’Algérie, qui dénonce une « campagne hostile » des médias français après la publication des « Panama Papers », a pris des mesures de rétorsion en refusant vendredi des visas aux journalistes du Monde et du « Petit Journal » de Canal+.
Le Monde a « regretté » cette décision « liée au traitement des +Panama Papers+ », en « protestant contre cette entrave à la liberté de la presse », a indiqué son directeur Jérôme Fenoglio.
Valls a téléphoné sans succès à Sellal
Informé dès mercredi des intentions d’Alger, le Premier ministre français a téléphoné à son homologue algérien Abdelmalek Sellal pour tenter d’obtenir, sans succès, la levée de la sanction, a indiqué l’entourage du chef du gouvernement français.
« Il (Valls) a plaidé (pour) que l’ensemble de la délégation de presse qui accompagne le Premier ministre puisse bénéficier de l’autorisation de rentrer » en Algérie, a-t-on déclaré de même source. Même s’il s’agit d’une « décision de souveraineté » d’Alger, M. Valls a souligné que celle-ci pourrait avoir des « effets contre-productifs » sur le rendez-vous annuel des exécutifs des deux pays.
Les autres médias invités au voyage de presse sont TF1, France Télévisions, BFMTV, France 24, iTélé, Reuters, l’AFP, le Parisien, RTL, RFI et Europe 1.
Pour rappel, Le quotidien Le Monde avait publié mardi en Une une photo du président Abdelaziz Bouteflika parmi les dirigeants mis en cause dans cette enquête, avant de se raviser en précisant que le nom du chef de l’Etat algérien « n’apparaît pas dans les Panama Papers », mais sans publier ce rectificatif en Une, comme c’est l’usage en vertu du code de déontologie, préférant le faire paraître en page intérieure, presque invisible, ni présenté ses excuses.
Le « Petit Journal » de Canal Plus, quant à lui n’a pas cessé d’ironiser sur l’état de santé du président Bouteflika, se croyant, à l’instar de ses confrères de l’hexagone, tout permis, sans le moindre respect ni pour la personne humaine ni pour le peuple algérien. Alors bon débarras !
Khidr Ali