Je commets un acte de résistance car je suis astreint à une obligation de réserve “
Tandis que François Hollande présidait vendredi 17 juin une cérémonie d’hommage national au couple de policiers assassiné par un homme se revendiquant de l’État islamique, Sébastien Jallamion avait refusé de serrer la main du président François Hollande et du premier ministre Manuel Valls. Le fonctionnaire entendait dénoncer le manque de moyens de la police. Il a eu une brève explication avec Manuel Valls, qui suivait le chef de l’État.
Sébastien est connu pour avoir à plusieurs reprises alerté les services de l’état et les citoyens à travers les réseaux sociaux et divers forums et blogs. Agressé en avril dernier dans les rues de Lyon, il n’a jamais caché son doute sur les commanditaires de l’agression particulièrement violente dont il a fait l’objet.
La dernière intervention de Sébastien ne va pas plaire, mais pas du tout à notre gouvernement, c’est une évidence. Ceci dit, la mayonnaise semble “prendre” comme on pourrait le penser auprès de ses collègues. Une sorte de mouvement de résistants au sein de la police, de fonctionnaires qui ne souhaitent plus accepter d’être à la merci des voyous et en permanence jeté en pâture au peuple.
En effet, dans son discours, Sébastien Jallamion ne se montre absolument pas tendre avec les politiques. Tout d’abord, c’est Nicolas Sarkozy qui prend la première volée de bois vert à qui il reproche d’avoir supprimé beaucoup trop de postes : ” Ce sont 12 500 policiers et gendarmes qui ont été supprimés “. Le fonctionnaire de police évoque aussi les ” sous-effectifs ” et déplore la situation actuelle des gardiens de la paix. ” Ces postes n’ont toujours pas été compensés alors que l’augmentation de l’activité policière ne cesse de peser sur l’activité de mes collègues qui se retrouvent jusqu’à deux, trois cents dossiers par fonctionnaire. C’est ingérable “.
À l’évidence, Sébastien Jallamion est convaincu et le dit sans retenue que ceux qui sont responsables de cette situation de crise sont celles et ceux qui ont voté socialistes. ” Ces gens-là ne sont pas arrivés au pouvoir par un coup d’état ” déclare-t-il. Le fonctionnaire de police ne lâche rien : ” Je réitère l’appel à la résistance que j’ai lancé à l’ensemble de mes collègues, je les appelle à faire la même chose que moi, à se départir de leur obligation de réserve de manière à informer la population car ce sont eux les électeurs qui peuvent mettre à notre tête un exécutif qui tient la route ! “.
D’après les nombreux soutiens en interne de ses collègues, il se pourrait bien que cette fois-ci, les mots du fonctionnaire de police ont enfin été entendus…
La page Facebook en soutien à Sébastien Jallamion ICI