Consommation : En Guadeloupe l’emploi ne protège pas du surendettement
Dans sa dernière lettre, l’IEDOM (Institut d’émission des départements d’outre-mer), qui assure le rôle de banque centrale dans les Dom, sous la direction de la Banque de France, a publié la typologie du surendettement en Guadeloupe.
Cette note analyse le profil des foyers surendettés dans l’archipel guadeloupéen et la composition de leur endettement. Durant l’année 2014, les ménages endettés sont constitués, principalement, de personnes seules. Ces foyers sont composés de personnes célibataires, séparées, divorcées ou veuves, à 84 %, donc 50 % ont, au moins, une personne à charge.
Avoir un emploi fixe ne suffit pas à se préserver contre le surendettement, puisqu’en Guadeloupe les personnes qui travaillent représentent 38 % des surendettés et ceci à égalité avec les sans emplois. Toutefois, l’analyse de l’IEDOM fait remarquer que « dans la plupart des dossiers, les personnes perçoivent des revenus inférieurs au Smic et présentent de faibles capacités de remboursement ».
Le passif moyen par dossier se monte à 65 000 € en 2014, un niveau bien supérieur aux dossiers enregistrés dans les autres Dom et « il se compose à 71% de dettes financières qui recouvrent, notamment, les dettes immobilières et les dettes à la consommation ». L’IEDOM constate que « les arriérés de charges courantes, pesant à 10 % dans l’endettement des ménages, sont essentiellement dus au logement et à la fiscalité ».
La Guadeloupe connaît un faible taux de dépôt de dossiers de surendettement, par rapport aux autres Dom, qui se situe à 0,93 dossier pour 1000 habitants. « S’il existe des raisons culturelles et sociales à ce constat », l’IEDOM considère que « ceci est aussi révélateur de la nécessité de consolider les dispositifs d’informations et d’accompagnement » envers les foyers qui rencontrent des complications pécuniaires.
Octavi de Lloà
Photo Une : Le passif moyen par dossier se compose à 71 % de dettes financières qui recouvrent, principalement, les dettes immobilières et les dettes à la consommation.