Attentat de Nice : Sandra Bertin, chef de la vidéosurveillance, dénonce des pressions. Cazeneuve porte plainte.

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Attentat de Nice : Sandra Bertin, chef de la vidéosurveillance, dénonce des pressions. Cazeneuve porte plainte.
Par Rédaction 24 Juil 2016 08:33

Sandra Bertin, qui s’exprime dans le Journal du Dimanche, était en poste le soir de l’attaque qui a fait 84 morts sur la promenade des Anglais.

Sandra Bertin à la mairie de Nice, vendredi. (Eric Dessons/JDD)

Selon la policière, un représentant de la place Beauvau lui a demandé de mentionner la présence de policiers nationaux sur les lieux de l’attaque. “J’ai (…) eu affaire à une personne pressée qui m’a demandé un compte-rendu signalant les points de présence de la police municipale, les barrières, et de bien préciser que l’on voyait aussi la police nationale sur deux points dans le dispositif de sécurité”, déclare-t-elle au JDD.  “Or la police nationale était peut-être là, mais elle ne m’est pas apparue sur les vidéos. Cette personne m’a alors demandé d’envoyer par courriel une version modifiable du rapport”, ajoute la cheffe du Centre de supervision urbain (CSU) de la municipalité. “J’ai été harcelée pendant une heure, on m’a ordonné de taper des positions spécifiques de la police nationale que je n’ai pas vues à l’écran”, précise encore Sandra Bertin, également secrétaire générale du Syndicat autonome de la fonction publique territoriale (SAFPT) de Nice. La policière dit avoir finalement envoyé deux versions du rapport, l’une modifiable et l’autre non.

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La question des moyens mis en œuvre par l’État pour assurer la sécurité du public lors du feu d’artifice du 14 juillet fait l’objet d’une polémique, certains, à droite et au Front national, jugeant que la tuerie aurait pu être évitée. François Hollande a promis vendredi une transparence totale dans l’analyse du dispositif de sécurité déployé ce soir-là.

Évoquant une démarche de ” transparence et de vérité “, Bernard Cazeneuve avait annoncé jeudi l’ouverture d’une enquête interne, confiée à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), dont les conclusions doivent être dévoilées la semaine prochaine. ” Cette enquête administrative ” de la police des polices ” permettra d’établir la réalité de ce dispositif, alors que des polémiques inutiles se poursuivent “, a déclaré M. Cazeneuve dans un communiqué.

Alors qui croire dans cette affaire ? Le doute ne peut que s’installer quand on sait qu’une réquisition de la Sdat porte sur ” l’effacement complet des enregistrements de vidéosurveillance de l’ensemble des caméras desservant la promenade des Anglais et filmant pour la plupart d’entre elles l’action terroriste commise le soir du 14 juillet “. Cela concerne donc plus de 20 heures d’images qui se situent entre le 14 juillet à 22h30, moment où le terroriste démarre son périple meurtrier sur la promenade des Anglais et le lendemain à 18 heures, à la fin de l’évacuation de tous les corps.

La justice demande également au responsable du CSU de Nice de détruire ” toute copie des enregistrements effectués de la scène de crime réalisée hors cadre judiciaire “. Autrement dit, les seules images de vidéosurveillance qui doivent rester consultables sont celles qui se trouvent actuellement entre les mains de la justice. La réquisition s’appuie, entre autres, sur les articles 53 et suivant du code de procédure pénale. ” Si une copie est réalisée, il peut être procédé, sur instruction du procureur de la République, à l’effacement définitif, sur le support physique qui n’a pas été placé sous main de justice, des données informatiques dont la détention ou l’usage est illégal ou dangereux pour la sécurité des personnes ou des biens “, prévoit l’article 56.

Demande refusée par la ville de Nice : Cette demande de la justice a surpris Me Philippe Blanchetier, qui assiste la ville de Nice, notamment ” eu égard à la polémique sur la nature du dispositif policier ” déployé le soir de l’attaque. ” C’est la première fois de ma vie que je vois une réquisition aux fins d’effacement de preuves “, avait-il dit à Reuters. ” L’argument avancé de risque de fuite ne tient pas. ”  Jeudi, l’avocat a donc écrit à la SDAT pour lui faire savoir que la ville n’entendait pas, en l’état, satisfaire cette réquisition, qui concerne les images recueillies par toutes les caméras de vidéosurveillance ayant vue sur la scène de crime.

Au vu de la polémique Cazeneuve / Bertin, il semble cependant que les motivations de cette demande soient bien différentes que la version officielle veut le faire croire. La fin de Cazeneuve ? Probablement…

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Par Rédaction 24 Juil 2016 08:33
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