SAINT MARTIN : NOTRE JEUNESSE AURA LE DROIT DE NOUS JUGER

F.L
Par F.L 14 Avr 2011 23:59

SAINT MARTIN : NOTRE  JEUNESSE AURA LE DROIT DE NOUS JUGER

NOTRE JEUNESSE AURA LE DROIT DE NOUS JUGER: PREMIÈRE PRISE DE POSITION DE L’UNION POUR LA DÉMOCRATIE.

Marigot, le 15 avril 2011. – L’Union pour la démocratie vient de publier un premier manifeste intitulé « Notre jeunesse aura le droit de nous juger». Dans un texte fouillé et analytique, l’UD s’attaque ainsi à une des plus graves problématiques que la société saint-martinoise doit affronter : une jeunesse laissée au quasi abandon par la Collectivité et l’État!

Ce manifeste, signé par le président de l’UD, Daniel Gibbs, au nom du Bureau composé d’Annette Philips, de Jean-David Richardson, de Rémy Williams , Myriam Hérault et de Stéphane Habichdobinger, est disponible, in extenso sur le Face Book de l’Union ainsi que sur demande à la permanence du Mouvement.

«Notre manifeste, a déclaré Daniel Gibbs, est le fruit de nombreuses rencontres de travail avec plus d’une cinquantaine de jeunes de Saint-Martin depuis quelques mois, ainsi que de discussion avec les représentants de plusieurs associations jeunesses de l’île, des enseignants et intervenants sociaux. Nous sommes fiers de ce premier travail de proposition qui sera suivi par d’autres tout au courant de la présente année. L’UD a été formée pour écouter et proposer afin de préparer les changements nécessaires pour que Saint-Martin grandisse au profit de tous.»

Voici quelques extraits du manifeste :

Parents, citoyens et élus, cela nous attriste au plus haut point de constater que notre volonté politique, face à une problématique sociale aussi complexe et difficile, n’est malheureusement pas aussi forte qu’il le faudrait. Pour autant, nous croyons que l’heure n’est plus aux regrets, ni à la mise à l’index, mais bel et bien à l’action. Et c’est véritablement dans cet esprit-là que l’UD apporte sa modeste contribution à ce criant besoin.(…)

Beaucoup trop de nos jeunes sont confrontés à des difficultés qui les dépassent. La plupart du temps, ils quittent le système scolaire sans diplôme ni qualification dès 16 ans et entament, pour certains, une rupture avec leur famille, les précipitant vers une rupture sociale. S’ils peuvent constituer une vraie « poudrière sociale », ils représentent aussi et surtout, pour Saint-Martin, un potentiel humain et un enjeu social évident.(…)

Les enjeux politiques et sociaux actuels nous commandent de prendre un nouvel élan et d’adapter notre cap au contexte particulier dans lequel nous évoluons aujourd’hui..(…)

Pour répondre à l’enjeu majeur de l’éducation, nous devons lutter contre l’illettrisme. C’est l’un des principaux freins à la réinsertion et à l’employabilité. C’est aussi, assurément, une source immense de frustration qui peut se traduire par des accès de violence pour ceux qui se sentent dépourvus des savoirs de base.(…)

Pour lutter efficacement contre l’illettrisme, compétence d’Etat, il conviendrait de demander et d’accompagner un plan local spécifique pour  Saint-Martin à l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme. Nous pourrions par exemple, ouvrir le lycée en dehors de heures de cours afin d’y accueillir et y organiser des cours du soir à destination de ces publics.(…)

Nous devons aussi et surtout lutter contre le décrochage scolaire. C’est la mission de l’Education nationale qui doit assurément faire beaucoup mieux qu’aujourd’hui en ce domaine. Mais, nous pouvons l’y aider à travers deux dispositifs: par exemple dupliquer la bonne pratique développée par le Réseau scolarité insertion de Guadeloupe, qui développe une méthode d’accompagnement social appliquée à la prévention de la déscolarisation précoce.(…)

Il est urgent de créer des lieux d’accueil de jeunes en situation d’exclusion et d’addictions, voire de délinquance type : Point d’accueil et d’écoute des jeunes (PAEJ), Point Information Jeunesse, clubs de prévention spécialisée…Dans la même logique,  nous devons étudier avec l’Etat et les acteurs associatifs les conditions de création dans les délais les plus courts possibles d’un Centre d’hébergement de réinsertion sociale (CHRS) supplémentaire spécifiquement dédié aux jeunes.(…)

Pour ce qui est des jeunes qui, hélas, ont versé dans la délinquance, que la prison transforme trop souvent en les rendant plus durs à la sortie, expérimenter un encadrement de type militaire devrait être tenté, Un environnement militaire ou, à tout le moins, professionnel, serait de nature à remettre le pied à l’étrier de jeunes qui ont perdu le sens des valeurs et celui des notions du bien et du mal. L’Etat et la Collectivité doivent donc rapidement s’attacher à créer un centre éducatif renforcé et fermé et à mettre en place une antenne locale des services de probation de la justice, tout en développant les interventions de la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ) à Saint-Martin.(…)

Le RSMA, même s’il s’adresse à d’autres publics, est unanimement reconnu pour ses résultats et pour sa capacité à proposer une colonne vertébrale aux jeunes qui y sont en formation. C’est un encadrement de type militaire et nous avons hâte que l’antenne locale démarre.(…)

Nous devons par ailleurs multiplier les initiatives permettant de créer des activités et des emplois pour les jeunes avec peu ou pas de qualification.

Pour autant, il faut bien avoir conscience que toutes ces mesures n’auront un impact significatif et les financements nécéssaires, que si elles bénéficient parallèlement du dynamisme d’une économie en croissance qui crée des entreprises, de l’activité et des emplois dans le secteur marchand.(…)

La croissance ne se décrète pas. Elle est souvent une affaire de confiance. Dans un monde en compétition permanente, tout compte et en particulier notre image. Notre destination touristique ainsi que nos dispositifs de défiscalisation ne sont plus aussi attractifs qu’auparavant et cette attractivité moindre est aggravée par notre niveau d’imprécision en matière de fiscalité. Chacun doit le comprendre. L’investissement direct étranger encadré et planifié est le seul mode de développement économique local viable en termes de croissance pour des petits territoires insulaires comme les nôtres.

Or, nous avons plus que jamais besoin de croissance, qui peut être aussi stimulée par l’action publique, mais en utilisant de vrais outils.(…)

Saint-Martin n’est pas condamnée à des fatalités absurdes qui brident ses talents, ses élans et ses réussites. Fatalité du chômage de masse; fatalité de la violence faite aux personnes, et aux biens; fatalité de l’exclusion, notamment pour une partie sans cesse grandissante de notre jeunesse; fatalité de l’accroissement des inégalités; fatalité des antagonismes entre les différentes composantes de notre société si riche et si diverse; fatalité, pour tout dire, de l’échec.(…)

Si nous nous sommes engagés en politique, pour certains depuis dix ans , c’est précisément parce que nous croyions et croyons encore plus que jamais qu’il n’existe en réalité qu’une seule catégorie de fatalités : celles auxquelles on se résout sans les combattre. Il faut répéter et se souvenir de cette phrase de Sartre : « L’important, ce n’est pas ce qu’on a fait de nous. L’important, c’est ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu’on a fait de nous».(…)

Nous sommes convaincus que nous disposons en nous-mêmes des talents, des forces et des énergies dont nous avons besoin pour progresser, pour nous développer et pour offrir un avenir meilleur à nos enfants. Ce qu’il nous manque, c’est de savoir unir ces talents, ces forces et ces énergies. Ce qu’il nous manque, ce sont des ferments d’unité. (…)

Les femmes et hommes politiques que nous sommes, conscients de notre responsabilité devant l’histoire et devant ces jeunes, ne peuvent se résoudre et ne se résoudront jamais à perpétuer cela. Nous avons tous, parents, jeunes, moins jeunes, entreprises, églises, le devoir de faire davantage pour notre pays ! Un Saint-Martin si divers qu’il en oubli parfois d’être uni…Nous avons le devoir d’être des ferments d’unité. Nous avons le devoir de répéter inlassablement que nous n’arriverons jamais à rien de durable et de juste si nous ne travaillons pas ensemble: l’employé et le patron, « blanc», «noir», « saint-martinois de souche», « métros », « caribéens », le professeur et l’élève, l’élu et l’électeur, l’Etat et la Collectivité, la majorité et les minorités.

Ce pays, nos parents l’ont construit ensemble et ils nous l’ont légué pour le faire prospérer avec ceux qui, en chemin, viennent à nous, en nous apportant leur richesse et leurs talents. Ce pays ,ils ne nous l’ont pas légué pour nous perdre en querelles stériles de propriété ou en procès en responsabilités.(…)

Source : Union pour la démocratie

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NOTRE  JEUNESSE AURA LE DROIT DE NOUS JUGER (In english in footer)

Parents, citoyens et élus, cela nous attriste au plus haut point de constater que notre volonté politique, face à une problématique sociale aussi complexe et difficile, n’est malheureusement pas aussi forte qu’il le faudrait. Pour autant, nous croyons que l’heure n’est plus aux regrets, ni à la mise à l’index, mais bel et bien à l’action. Et c’est véritablement dans cet esprit-là que l’UD apporte sa modeste contribution à ce criant besoin.

Beaucoup trop de nos jeunes sont confrontés à des difficultés qui les dépassent. La plupart du temps, ils quittent le système scolaire sans diplôme ni qualification dès 16 ans et entament, pour certains, une rupture avec leur famille, les précipitant vers une rupture sociale. S’ils peuvent constituer une vraie « poudrière sociale », ils représentent aussi et surtout, pour Saint-Martin, un potentiel humain et un enjeu social évident.

Les enjeux politiques et sociaux actuels nous commandent de prendre un nouvel élan et d’adapter notre cap au contexte particulier dans lequel nous évoluons aujourd’hui.

Disons le franchement, il est des enjeux qui appellent de nous, la responsabilité, la mise en sourdine des attitudes et combats politiques personnels pour faire prévaloir l’essentiel. C’est pourquoi nous comptons  faire la proposition au Conseil Territorial, de demander à l’Etat la révision du Contrat de projets Etat/Collectivité, de façon à inverser la ligne actuelle qui est de limiter très drastiquement l’accompagnement de l’Etat au financement de projets d’infrastructures.

On nous rétorquera certainement par l’argument voulant que le carcan des compétences ne permet pas de changer les choses… Eh bien nous croyons qu’il faut en faire abstraction lorsqu’il s’agit de sujets brûlants. Et il en est un que nous devons placer au premier rang de nos préoccupations : celui de la jeunesse et, en particulier, celui de la jeunesse en déshérence.

Chacun le perçoit, nous avons une grande majorité de notre jeunesse livrée à elle-même, démunie, sans perspective, la plupart du temps sans formation ou sans maîtrise des savoirs de base, basculant parfois dans la violence et les addictions. Les causes de ce phénomène sont, il est vrai, multiples et s’il n’est plus temps de se rejeter les responsabilités, il est en revanche plus qu’urgent de se mobiliser.

Ici, de nos jours, une grande majorité de nos familles sont monoparentales. Et dans la moitié de ces familles, c’est une femme avec ou sans emploi qui doit faire face, seule. Nos services concernés (jeunesse, Mission Locale…) quant à eux, constatent une augmentation sans cesse continue du nombre de jeunes en premier accueil. Et, c’est sans compter ceux qui ne sont inscrits nulle part et qui pourraient être eux-mêmes plusieurs centaines, voire plusieurs milliers.

Les acteurs sur le terrain sont unanimes: nous sommes en présence d’une poudrière sociale. « Certains jeunes sont des grenades dégoupillées »,  confiait, il y a quelques jours, une travailleuse sociale de Concordia.  Nous devons agir vite avec l’ensemble des pouvoirs publics et les acteurs associatifs en coordonnant au maximum nos actions.

Au vu de la situation, le budget primitif 2011 aurait dû prévoir un plan d’urgence pour la jeunesse en déshérence, plutôt qu’un exercice d’affichage politique pré électoral.

C’est un programme tous azimuts qui s’impose aujourd’hui et pour lequel nous devrions être prêts à engager des moyens importants, avec les autres acteurs à nos côtés que sont l’Etat, le Pôle Emploi, le Rectorat. Il s’agit à la fois de parvenir à réinsérer ceux qui sont déjà exclus, marginalisés et sans perspective d’emploi, tout en prévenant les décrochages qui conduisent immanquablement au chômage de longue durée, à la marginalisation et à l’exclusion.

Pour répondre à l’enjeu majeur de l’éducation, nous devons lutter contre l’illettrisme. C’est l’un des principaux freins à la réinsertion et à l’employabilité. C’est aussi, assurément, une source immense de frustration qui peut se traduire par des accès de violence pour ceux qui se sentent dépourvus des savoirs de base.

Pour lutter efficacement contre l’illettrisme, compétence d’Etat, il conviendrait de demander et d’accompagner un plan local spécifique pour  Saint-Martin à l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme. Nous pourrions par exemple, ouvrir le lycée en dehors de heures de cours afin d’y accueillir et y organiser des cours du soir à destination de ces publics.

Nous devons aussi et surtout lutter contre le décrochage scolaire. C’est la mission de l’Education nationale qui doit assurément faire beaucoup mieux qu’aujourd’hui en ce domaine. Mais, nous pouvons l’y aider à travers deux dispositifs: par exemple dupliquer la bonne pratique développée par le Réseau scolarité insertion de Guadeloupe, qui développe une méthode d’accompagnement social appliquée à la prévention de la déscolarisation précoce.

Il est urgent de créer des lieux d’accueil de jeunes en situation d’exclusion et d’addictions, voire de délinquance type : Point d’acceuil et d’écoute des jeunes (PAEJ), Point Information Jeunesse, clubs de prévention spécialisée…Dans la même logique,  nous devons étudier avec l’Etat et les acteurs associatifs les conditions de création dans les délais les plus courts possibles d’un Centre d’hébergement de réinsertion sociale (CHRS) supplémentaire spécifiquement dédié aux jeunes.

Pour ce qui est des jeunes qui, hélas, ont versé dans la délinquance, que la prison transforme trop souvent en les rendant plus durs à la sortie, expérimenter un encadrement de type militaire devrait être tenté, Un environnement militaire ou, à tout le moins, professionnel, serait de nature à remettre le pied à l’étrier de jeunes qui ont perdu le sens des valeurs et celui des notions du bien et du mal. L’Etat et la Collectivité doivent donc rapidement s’attacher à créer un centre éducatif renforcé et fermé et à mettre en place une antenne locale des services de probation de la justice, tout en développant les interventions de la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ) à Saint-Martin.

Le RSMA, même s’il s’adresse à d’autres publics, est unanimement reconnu pour ses résultats et pour sa capacité à proposer une colonne vertébrale aux jeunes qui y sont en formation. C’est un encadrement de type militaire et nous avons hâte que l’antenne locale démarre.

Il est aussi impératif de nous adresser à ces jeunes qui ont des projets et qui veulent les mener à bien. C’est pour répondre à leurs demandes que nous proposerons prochainement, dans le cadre de la Commission des Affaires Economiques, Rurales et Touristique, toujours présidée par Daniel Gibbs,  une bonification des aides à la création d’entreprise pour les jeunes qui sont porteurs de projet.

Nous devons par ailleurs multiplier les initiatives permettant de créer des activités et des emplois pour les jeunes avec peu ou pas de qualification.

Les opérations en lien avec les associations qui intervenaient jusqu’ici sur le terrain tout au long de l’année pour le nettoyage, l’embellissement et le fleurissement des routes doivent impérativement continuer à être soutenu. Nous pourrions identifier d’autres gisements d’emplois à financer et qui contribueront à l’embellissement de notre environnement et au renforcement de l’attrait touristique:

–          le nettoyage et l’entretien systématiques de nos plages peut ainsi constituer une action d’intérêt général. Cela améliorerait, de plus, notre attrait touristique, d’autant que nous devrions nous fixer l’objectif en matière d’aménagement du territoire, d’équiper toutes les plages publiques de toilettes, de douches et de carbets qui auront à être entretenus.

–          le « resurfaçage » des maisons de chaque rue principale des centre-bourgs est également une opération que nous pouvons engager et qui permettrait tout à la fois d’employer des jeunes faiblement qualifiés mais que l’on peut former, tout en donnant à nos visiteurs à voir une  île plus belle et plus propre ;

–          le secteur agricole constitue également un important gisement d’emplois que nous devons explorer notamment en initiant des fermes d’insertion (aquaculture, jardins créole…).
Ce sont potentiellement plusieurs centaines d’emplois que nous pourrions ainsi créer rapidement.

Le service civique pour sa part, peut être, lui aussi, une façon pour un jeune de renouer avec la vie active au travers de missions d’intérêt général. Là encore, nous devrions engager des discussions avec les services locaux de l’Etat, l’Agence du service civique dirigée par Martin Hirsch et Jeannette Bougrab pour étudier les conditions de mise en œuvre du service civique et pourquoi pas d’un envoi de volontaires du service civique pour de la coopération humanitaire dans la Caraïbe, par exemple avec Haïti, dans le cadre de chantiers d’insertion où de projets d’éloignement du milieu pour jeunes primo délinquants…

Enfin, pour stimuler les créations d’emplois, il apparaît essentiel de mettre en œuvre dans les marchés publics des clauses sociales qui visent spécifiquement cette jeunesse en quête de réinsertion. Au moins trois articles du Code des marchés permettent d’insérer de telles clauses. Il convient de les systématiser en particulier pour les marchés passés dans le cadre des opérations de rénovation de la SEMSAMAR, qui doivent absolument bénéficier aux jeunes des quartiers concernés par ces deux chantiers.

Si toutes ces mesures sont mises en œuvre rapidement, ce serait un grand pas vers une meilleure appréhension des enjeux de la déshérence et il sera ensuite sereinement envisageable d’établir des passerelles entre ces publics et les centres de formation qui opèrent en Saint-Martin pour un public beaucoup plus large.

En matière de sports, notre collègue, Jean-David Richardson, a, en quatre ans, essayé de déposer les jalons d’une politique ambitieuse qui a cherché à mieux structurer le sport saint-martinois et à le doter des moyens matériels et financiers de son développement. Cette action doit être poursuivie, avec les ligues et les comités. Le sport est une voie d’excellence pour notre jeunesse. Il n’est qu’à voir les talents qu’ils démontrent sur les pistes, sur les routes et sur les stades, ici et dans le monde. Nous pouvons le dire, grâce au succès de Dérisha et de tous les autres, au travail de Speedy Plus et de Calvin Bryan que nous sommes aussi une pépinière de champions de la planète. Il faut perpétuer cela et, même, faire mieux encore. Et surtout, en aucun cas, sabrer dans les budgets jeunesse !

Il faut donc créer des structures de formation:

–          le football, pour lequel  nous devons construire un Centre technique dans le cadre d’un pôle d’excellence sportif implanté au Quartier d’Orléans qui pourrait être opérationnel à temps pour les jeux à venir.

–          Lieu de formation pour nos jeunes et de perfectionnement pour les joueurs confirmés, il serait ouvert sur la Caraïbe et le monde tout en nous positionnant sur la niche de marché que représente l’entrainement des athlètes internationaux lors des préparations aux Jeux Olympiques et la Coupe du monde football qui, rappelons le auront lieu au Brésil, respectivement en 2014 et 2016;

–          et le cyclisme, pour lequel il faut étudier avec les clubs de l’île la création d’un club semi-professionnel, car nous disposons d’un immense réservoir d’espoirs que nous devons mieux encadrer, mieux former et propulser vers le haut niveau.

En matière culturelle, là encore de vrais jalons importants doivent être posés pour faire de la Collectivité le partenaire de toutes les expressions de la culture saint-martinoise. Valoriser et diffuser nos talents et notre patrimoine ici et à l’extérieur, faire des industries culturelles et créatives une filière économique majeure, tout en favorisant une éducation à la culture qui vertèbre l’humain et forme des hommes debout, voilà ce que nous devons nous attacher à faire.

Plus globalement, il nous faut aussi développer une politique volontariste qui permettrait d’initier un Festival international des musiques caribéennes,  un Festival des arts culinaires, un Fonds de soutien à l’art local ou encore la création d’un Office du carnaval et la création d’une filière d’excellence comme à Trinidad où au Brésil.

Le Pôle des arts du spectacle et de l’événementiel que nous appelons de nos vœux, dans le cadre de l’aménagement du front de mer, devrait être un formidable lieu d’insertion professionnelle, de culture et de formation pour les jeunes et les professionnels, dans les métiers de la danse, du théâtre, de la musique, de l’audiovisuel, des arts plastiques et numériques. Devons-nous rappeler que tout cela ne sera pas efficient sans une salle de grand spectacle et de palais des congrès, élément déterminant pour notre crédibilité touristique ?

Pour autant, il faut bien avoir conscience que toutes ces mesures n’auront un impact significatif et les financements nécéssaires, que si elles bénéficient parallèlement du dynamisme d’une économie en croissance qui crée des entreprises, de l’activité et des emplois dans le secteur marchand.

La croissance ne se décrète pas. Elle est souvent une affaire de confiance. Dans un monde en compétition permanente, tout compte et en particulier notre image. Notre destination touristique ainsi que nos dispositifs de défiscalisation ne sont plus aussi attractifs qu’auparavant et cette attractivité moindre est aggravée par notre niveau d’imprécision en matière de fiscalité. Chacun doit le comprendre. L’investissement direct étranger encadré et planifié est le seul mode de développement économique local viable en termes de croissance pour des petits territoires insulaires comme les nôtres.

Or, nous avons plus que jamais besoin de croissance, qui peut être aussi stimulée par l’action publique, mais en utilisant de vrais outils.

Nous le voyons aisément, le sujet est tellement vaste, complexe, mais aussi et surtout, passionnant et important qu’il conviendrait, sans délais, que notre Conseil (en concertation avec les jeunes, le CESC, les conseils de quartier et les forces vives du territoire), mène une étude prospective sur la jeunesse, qui aurait pour objectif de :

–       Réaliser un panorama des représentations, stratégies et aspirations des jeunes

–       Fournir un diagnostic approfondi des conditions d’existence de la jeunesse

–       Fournir des pistes d’actions afin de pallier les faiblesses identifiées

En établissant une telle photographie de la jeunesse et de son environnement, ce qui impliquera de comprendre ses difficultés (notamment les phénomènes de démotivation, les éléments de frustration et de violence, les difficultés de dialogue intergénérationnel et les addictions, mais aussi, ses attentes, par exemple, en matière de cadre de vie, de loisirs, d’accompagnement socioprofessionnel…), le Conseil Territorial pourra formuler des projets et une politique adaptés dans le but d’améliorer concrètement les conditions d’existence de ces jeunes.

Saint-Martin n’est pas condamnée à des fatalités absurdes qui brident ses talents, ses élans et ses réussites. Fatalité du chômage de masse; fatalité de la violence faite aux personnes, et aux biens; fatalité de l’exclusion, notamment pour une partie sans cesse grandissante de notre jeunesse; fatalité de l’accroissement des inégalités; fatalité des antagonismes entre les différentes composantes de notre société si riche et si diverse; fatalité, pour tout dire, de l’échec.

Si nous nous sommes engagés en politique, pour certains depuis dix ans , c’est précisément parce que nous croyions et croyons encore plus que jamais qu’il n’existe en réalité qu’une seule catégorie de fatalités : celles auxquelles on se résout sans les combattre. Il faut répéter et se souvenir de cette phrase de Sartre : « L’important, ce n’est pas ce qu’on a fait de nous. L’important, c’est ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu’on a fait de nous ».

Nous sommes convaincus que nous disposons en nous-mêmes des talents, des forces et des énergies dont nous avons besoin pour progresser, pour nous développer et pour offrir un avenir meilleur à nos enfants. Ce qu’il nous manque, c’est de savoir unir ces talents, ces forces et ces énergies. Ce qu’il nous manque, ce sont des ferments d’unité.

Trop de méfiances, trop de querelles hélas entretenues, trop d’égoïsmes et de réflexes imbéciles et, osons le dire, trop de temps passé à rejeter la responsabilité de nos difficultés sur d’autres, nous ont précisément fait perdre un temps précieux en nous empêchant de faire avancer Saint-Martin, sa jeunesse, dans le même sens, dans le bons sens.

Les femmes et hommes politiques que nous sommes, conscients de notre responsabilité devant l’histoire et devant ces jeunes, ne peuvent se résoudre et ne se résoudront jamais à perpétuer cela. Nous avons tous, parents, jeunes, moins jeunes, entreprises, églises, le devoir de faire davantage pour notre pays ! Un Saint-Martin si divers qu’il en oubli parfois d’être uni…Nous avons le devoir d’être des ferments d’unité. Nous avons le devoir de répéter inlassablement que nous n’arriverons jamais à rien de durable et de juste si nous ne travaillons pas ensemble: l’employé et le patron, « blanc», «noir», « saint-martinois de souche», « métros », « caribéens », le professeur et l’élève, l’élu et l’électeur, l’Etat et la Collectivité, la majorité et les minorités.

Ce pays, nos parents l’ont construit ensemble et ils nous l’ont légué pour le faire prospérer avec ceux qui, en chemin, viennent à nous, en nous apportant leur richesse et leurs talents. Ce pays ,ils ne nous l’ont pas légué pour nous perdre en querelles stériles de propriété ou en procès en responsabilités.

Oui, la crise est là. A la fois mondiale, nationale et locale. Les emplois perdus, les commerces qui ferment, les millions d’euros de pertes fiscales enregistrées par le Conseil Territorial d’année en année. A cette crise internationale et nationale, s’ajoutent hélas les conséquences désastreuses de la politique actuellement menée:

–       Une politique qui asphyxie financièrement notre collectivité en la privant délibérément de toute marge de manœuvre fiscale.

–       Une politique qui entretient un jeu de dupe avec l’Etat qui transfère des compétences sans compensations suffisantes.

–       Une majorité qui gèle ses dépenses d’investissement et contraint notre économie à la rigueur et à la diète;

–       Une équipe qui mène une politique qui crée la plus scandaleuse et la plus injuste des politiques fiscales, et qui a consisté essentiellement, jusqu’ici, à donner plus à ceux qui ont déjà le plus.

–       Une politique qui laisse sans moyens nos services publics locaux les plus essentiels tels que la jeunesse, la cohésion sociale, mais aussi – et nous en mesurons les conséquences dans le contexte actuel de crise économique sans précédent– le développement économique;

Voilà des préconisations et des propositions concrètes, rapidement opérationnelles pour certaines, et à prévoir sur le moyen/long terme pour d’autres; s’appuyant sur l’expérience de parents et des professionnels de terrain, lesquels ont largement nourri nos réflexions au cours des entretiens conduits ces derniers mois. Nous tenons à remercier les nombreux jeunes avec lesquels nous avons eu le plaisir d’échanger et leur réaffirme notre volonté de poursuivre le travail de rencontres, de médiation et d’échanges initié avec eux, tout au long de l’année et bien après.

La politique est l’art du possible et j’ai l’intime conviction, comme d’ailleurs Annette, Myriam, Jean-David, Rémi et Stéphane, qu’il est possible de mettre en œuvre avec pragmatisme et détermination, des mesures qui apportent des solutions concrètes à notre jeunesse, lui permettant ainsi d’occuper la place qui lui revient dans notre société.

Le monde est un terrain gigantesque que beaucoup d’entre eux parcourent aujourd’hui sans peur et sans obstacle, et en cela, ils nous montrent le chemin que peut emprunter un Saint-Martin conquérant.

« S’épanouir en s’ouvrant au monde, c’est la force des peuples qui savent où ils vont ». Et je veux croire que nous savons être, comme le disait Césaire, « poreux au souffle du monde ».

Daniel GIBBS

Président de l’UD

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OUR YOUTH WILL HAVE THE RIGHT TO JUDGE US

Parents, citizens and elected officials,

It deeply saddens us to see that, unfortunately, our political will, when facing such complex and painful social issue, is not as strong as it should be. However, we believe that this is not the time for regrets or for ostracizing. This is the time for action. And it is truly in this spirit that the UD humbly contributes its help to the hard work toward solutions.

Too many of our youth face overwhelming challenges. Most of the time, they leave school at the age of 16 without any qualifications thus triggering, for many, a split-up with their family and accelerating their social breakdown as well. And while they represent a “social time bombe”, they also, more importantly, represent great human potential and a obvious social challenge.

The current political and social issues require us to make a new start and adjust our course to address the specific context in which we find ourselves today.

Let’s be frank: we are called to address these issues, to be accountable, to put aside political posturing and bickering and to focus on what is truly important. That is why we intend to request from the Territorial Council to ask the State to revise the Contrat de projets Etat/Collectivité (Venture Agreement between the State and The Community) in order to reverse the current policy, which limits the State’s involvement in the financing of infrastructure projects in a drastic way.

There are those who will certainly argue about the jurisdictional constraints, justifying the stagnation of any changes. We believe this argument must be ignored when it comes to burning issues such as these. We must put our youth and, particularly, our neglected youth, at the forefront of our concerns and actions.

Everyone sees it. The majority of our youth is left to fend for themselves, helpless, wedged in a dead-end, in most cases with neither training nor basic skills, sometimes slipping into violence and addiction. The are indeed many reasons to this phenomenon, and it is no longer time to point the finger of blame; there is an urgent need to mobilize.

Here, today, a large majority of our families are led by single parents. And in half of these families, it is a woman, with or without employment, who must face her situation alone. Our social services (youth services, Mission Locale) meanwhile note a continuous increase of the number of young people housed in emergency shelters. And that’s without mentioning those who are not even registered, possibly  numbering in the hundreds or even thousands.

Those who work in the field are undivided in their assessment: we are witnessing a social time bomb. “Some of these young people are live hand grenades,” confided a social worker at Concordia a few days ago. We must take cooperative action with all local authorities and civil society stakeholders to coordinate our actions to its greatest degree.

Given the situation, the original 2011 budget should have included a contingency plan for neglected youth, rather than presenting a political pre-electoral show-off.

What is needed today is a multi-scale program, with a consolidated commitment to engage significant resources. We must join up with other key players, such as the State, employment centers and school administrations. We have to successfully rehabilitate those who are already excluded, marginalized and have no job prospects, as well as to prevent young people from dropping out of school, which inevitably leads to long-term unemployment, marginalization and omission.

In order to overcome the major challenge of education, we must fight against illiteracy. This is one of the main obstacles to reintegration and employability. It is also, undoubtedly, a source of immense frustration that can lead to bouts of violence for those who feel deprived of basic knowledge.

In order to efficiently fight against illiteracy, the State, in its role of a leader, must ask the Agence nationale de lutte contre l’illettrisme for a new, specifically tailored for Saint-Martin plan, a plan that the State must commit to stick to actively. As example, we could create secondary schools offering extracurricular activities in order to accommodate and organize evening classes for these young people.

Above all, we must fight to prevent young people from dropping out of school. This is the duty of the national education system, which clearly must perform better than it is doing today. Nevertheless, we can encourage this process in different ways. For example, by copying the positive experience put forward by the Réseau scolarité insertion de Guadeloupe, which developed a method of social support preventing young people from dropping out of school prematurely.

We urgently need to create safe havens, such as the Point d’acceuil et d’écoute des jeunes (PAEJ), the Point Information Jeunesse and competent prevention clubs, for young people suffering from exclusion and addiction or displaying delinquent behavior. For the same reasons, together with the State and various civic actors we must examine the necessary requirements in order to create an additional Centre d’hébergement de réinsertion sociale (CHRS) dedicated specifically to youth. And we must act as quickly as possible.

For young people who have, unfortunately, slipped into delinquency, an establishing of a military-like environment should be attempted, knowing that the prison most of the time pushes them further into the wrong direction and hardens their characters once they are released. A military environment, or, at the very least, a specific one, would be more likely to guide youth who have lost their sense of values ​​and notions of good and evil. The State and the community must quickly focus on creating locally a secure educational center for the youth-on-probation, while contributing to the Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ) in Saint-Martin.

 

Even though The RSMA (Régiment du Service Militaire Adapté) is initially intended for a different segment of the population, it is widely recognized for its achievements. It is a military-like program and we look forward to establishing its branch locally.

It is also urgent to address those young people who have specific plans and want to carry them through. In response to their needs, we suggest an increase, with help of the Commission des Affaires Economiques, Rurales et Touristique, in financial assistance to young people who are initiating new business projects.

We must also increase our efforts to create activities and jobs for young people with little or no qualifications.

The associations striving all year long to keep our roads clean and florid should be encouraged continuously. We can identify many other job openings that would contribute to beautification of our
We could identify other clusters of jobs to finance that contribute to improve our environment and consolidate our appeal as a tourist destination:

–          The cleaning and routine maintenance of our beaches could be an action of general interest. This would further improve our appeal for tourists, especially if we improve our existing assets by equipping all public beaches with toilets, showers and sunshades, all of which will have to be kept in order.

–          The “resurfacing” of houses on our main streets is also an aspiring operation that would employ youth with few skills and give them the benefit of training, all the while allowing our visitors to experience a more beautiful and cleaner island;

–          The agricultural sector is also an important source of jobs that we need to explore, particularly by initiating farms with social reintegration programs (aquaculture, Creole gardens).

Potentially, there are hundreds of jobs like this that we can create promptly.

Civic service may also be a way for young people to reconnect with an active professional life through jobs of general interest. Once again, we should take in discussions with the local services of the State and the Agence du service civique led by Martin Hirsch and Jeannette Bougrab, to examine the conditions needed to implement a civic service locally. The idea of sending civic volunteers on a humanitarian mission in the Caribbean — in Haiti, for example — should also be explored, as part of reintegration programs or as a way of holding the young first-time offenders off problematic environments.

At last, in order to stimulate the creation of additional jobs, the integration of specific social clauses, targeting youth seeking social reintegration, into the public procurement policies is fundamental. At least three sections of the Procurement Code allow the insertion of such clauses. These clauses should apply continually, particularly to contracts offered within SEMSAMAR reconditioning works, which must altogether benefit the youth of the neighborhoods housing these two sites.

If all these measures are implemented promptly, it would be a giant step towards a better understanding of the challenges of social neglect. It will then be possible to build bridges between these groups and training centers operating in Saint-Martin dedicated to a wider part of the population.

In terms of sports, our colleague, Jean-David Richardson, tried for over four years to establish an ambitious policy in order to attempt to improve sports in Saint-Martin and to provide material and financial resources for its development. This action should continue in collaboration with leagues and committees. Sport is a path toward excellence for our youth. Just look at the talent they have shown on the tracks and roads and in stadiums, locally and around the world. Thanks to the successful performance of Dérisha Jeffers and other athletes, as well as the restless work of the Speedy Plus Club and coach Calvin Bryan, we are increasingly recognized as a nursery of young champions. Based on this success, we need to persevere and reach even higher. And above all, whatever we do, we must not cut budgets that fund youth sport programs.

This means, creating training facilities:

–          For football (soccer), we should build a technical center within a center of excellence in sports in the District of Orleans, which could be ready in time for the upcoming games.

–          We should create a training site for our youth and for the development of advanced sport players. It would be open to the Caribbean and the world while positioning ourselves onto the opening in the international market for training of athletes during their preparations for the Olympics and the World Cup, which will be held in Brazil in 2014 and 2016;

–          For cycling, we should work with the island clubs to study the possibility of creating a semi-professional club, given that we have a huge pool of talent in need of a better coaching and a better training, propelling this talent to the highest levels of competition.

In the realm of culture, there are still some true milestones that should be established by the Collectivité in order for it to become the partner of all expressions of Saint-Martin’s culture. We must promote and develop our talents and our heritage locally and world-wide, make our cultural and creative industries a major economic asset, all the while promoting cultural education, which is the foundation of our humanity and our society. This is what we must strive to do.

Overall, we must also develop a voluntary policy that would allow for the establishment of an international festival of Caribbean music, a Culinary Arts Festival, a fund of local art support, or even a creation of a Carnival Office and a sector of excellence, just like in Trinidad or Brazil.

A new department that we shall call The center for the performing arts, as part of the Waterfront development, should provide excellent opportunities for employment and training of the young people, involving professionals in the fields of dance, theater, music, audiovisual technology and digital visual arts. We cannot accomplish this project without a large theatre and a conference center, which will act as determinant factors in our credibility as a tourism destination.

However, we must be aware that all these measures will only have significant impact and obtain the necessary funding if they thrive in the dynamic environment of a growing economy that creates business opportunities and employment in the commercial sector.

Growth cannot be ordered. It is often a matter of trust. In a world of continuous competition, every detail counts, and particularly our image. Our country as a tourist destination and our tax exemption incentives are no longer as attractive as they used to be and this loss of appeal is compounded by our vagueness in taxation system. Everyone must understand this. When carefully planned and supervised, a direct foreign investment is the sole method of sustainable local economic development in terms of growth for small island territories such as ours. When a refusal of private investment is based solely on the island kinglet’s fear of losing his authority, this proves not only his incapacity of running the island, but also a absolute lack of care for Saint Martin’s future.

Now, more than ever, we need growth, and this growth can be stimulated by public action, but only if using the right tools.

We can easily see that this subject is so vast and complex, but also, and above all, so fascinating and important, that our Council (in concert with youth, the CESC, neighborhood councils and other active players within the territory) should, without delay, conduct a prospective study on youth, which would target issues such as:

–       Produce an overview of the ideas, strategies and aspirations of our youth;

–       Provide a thorough appraisal of the living conditions of our youth;

–       Provide solutions to relieve the identified weaknesses.

By establishing such an overview of our youth and their environment, which would mean a better understanding of their difficulties (including the lack of motivation, elements of frustration and violence, the difficulties of intergenerational dialogue and addictions, as well as expectations in terms of, for example, living environments, recreation, socio-professional support, etc.), the Territorial Council could develop adapted projects and policies in order to positively improve the lives of these young people.

Saint-Martin is not condemned to bear absurd fatalities that hold back its talents, shut off its enthusiasm and diminish its success. The fatality of mass unemployment; the fatality of violence against persons and property; the fatality of exclusion, especially for the ever-growing youth; the fatality of increasing inequality; the inevitable antagonism between the different parts of our diversified society; when we speak of fatalism, we speak of failure.

If we are engaged in politics, as some of us have been for over ten years, with Albert Fleming and his majority, it is because I was convinced, and still am more than ever, that there is one single category of fatalities: those that are given up without a fight. We must always remember this phrase from Sartre: “What is important is not what happens to us, but how we respond to what happens to us.”

We are convinced that we have within ourselves the talent, the strength and the energy we need to progress, to develop and to offer a better future for our children. What we lack is the knowledge of how to bring these talents together, how to unite these forces and energies. What we lack are the seeds of unity.

There has been too much distrust, too much constant bickering, too many egos and knee-jerk reactions and, dare we say, too much time spent passing our problems on. Too much valuable time has been wasted, preventing us from moving Saint-Martin and its youth forward in the right direction.

Women and men of politics that we are, conscious of our responsibility to history and to these young people, we cannot simply resign ourselves to the resumption of the present difficulties. All of us —parents, youth, older people, businesses, churches — have a duty to do more for our country. We live in a Saint-Martin whose strength is its diversity, yet it is so diverse that it sometimes fails to come together. We have a duty to sow the seeds of unity. We have a duty to always remember that we will never accomplish anything lasting unless we work together: the employee and employer, “white” and “black”, “saint-martinois de souche“, “métros” or “Caribbean”, the teacher and the student, the elected official and the voter, the State and the community, the majority and the minorities.

Our parents built this country together and entrusted it to us to create a prosperous, thriving society with those who join us along the way, adding in their wealth and talents. This country was not entrusted to us that we might lose ourselves in petty property quarrels or liability lawsuits.

Yes, the crisis is here, present at once on the global, national and local levels. Jobs have been lost; businesses are closing; millions of euros of tax losses have been recorded by the Territorial Council from year to year. The disastrous consequences of current policies sadly add to this international and national crisis:

 

–       Policies that asphyxiate our community financially, deliberately attainting our fiscal flexibility;

–       Policies that continue playing games with the State, the State that hands us powers without proper financing;

–       A majority that halts investments and forces the economy to endure perpetual restraint and deprivation;

–       A team that has introduced an outrageous strategy, creating the most unfair tax policies, which have consisted thus far of giving more to those who already have the most;

–       Policies that leave our basic local youth and social services with no suitable budget, but also, and we measure the consequences within the current context of an unprecedented economic crisis, without any plan for economic development;

These are our recommendations and concrete suggestions, some of them could be up and running very quickly, others would be deployed over the medium and long term. We have drawn on the experience of parents and professionals in the field, largely fueled through interviews conducted over recent months. We would like to thank the many young people with whom we had the pleasure to exchange ideas. We would like to reaffirm our commitment to continue this work through meetings, mediation and further exchanges throughout the year and beyond.

Politics is the art that creates reality, and I firmly believe, as do Annette, Myriam, Jean-David, Rémi and Stéphane, that it is possible, with pragmatism and determination, to implement measures providing practical solutions for our youth and allowing them to occupy their rightful place in our society.

The world is a huge playing field that many of our young people now roam without fear or hindrance, and in this way, they show us the path that can lead Saint-Martin to a bright and victorious future.

“Open yourself to the world and you will arise, as does the strength of people who know where they are going.”  And I believe that we know how to be, in the words of Césaire, “porous to every breath of the world.”

Daniel GIBBS

President of the UD

F.L
Par F.L 14 Avr 2011 23:59

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