Ouragan MATTHEW : La Jamaïque, Haïti, Cuba sont particulièrement menacés
Après avoir balayé la Martinique et l’Arc Antillais, Matthew a migré en mer des Caraïbes suivant une direction Ouest/Sud-Ouest.
Vendredi 30 septembre il évoluait en fin de soirée près des côtes colombiennes. Puis Matthew a entamé une phase d’intensification rapide.
En catégorie 5 quelques heures !
Matthew est passé du stade de tempête tropicales à ouragan majeur de catégorie 5 en moins de 48 heures. La phase d’intensification rapide s’est faite en moins de 24 h avec une dégringolade de la pression de près de 60 hPa entre le 29 septembre et 30 septembre. Les modèles informatique de trajectoires voyaient celui-ci bifurquer vers le Nord-ouest, ce qu’il a fait ce matin de façon très significative après avoir fait du sur place en Caraïbes.
Il se déplace très lentement à seulement 7 km/h vers la Jamaïque et Haïti qu’il devrait frapper avec pleine force lundi à la mi-journée. La côte est de Cuba devrait être la partie la plus touchée de l’île mardi en début de matinée, selon les dernières prévisions.
La Jamaïque comme la côte sud de Haïti sont en alerte ouragan, tout comme les provinces cubaines se trouvant dans l’est de l’île. Elles devraient être touchées dans les 48 heures par des forts vents et d’importantes précipitations.
“Mes compatriotes, ne soyez pas têtus, ne dites pas +le bon Dieu est bon+ et prendra soin de vous: il faudra évacuer les zones qui représentent un danger. Nous n’avons aucun intérêt à risquer notre vie”, a mis en garde Jocelerme Privert, le président intérimaire d’Haïti, lors d’une allocution à la nation dimanche midi.
En Jamaïque, le Premier ministre Andrew Holness a également fait le tour des zones exposées tout comme le président Raul Castro à Cuba.
Pour l’heure, l’ouragan continue d’afficher des vents soutenus de 230 km/h et il reste classé en catégorie 4 sur les 5 que compte l’échelle de Saffir-Simpson.
Haïti, le pays le plus pauvre de la zone avec un habitat souvent précaire, a élevé tard samedi soir son niveau d’alerte d’orange à rouge, le maximum, après avoir procédé à une centaine d’évacuations préventives dans le sud, la zone la plus exposée.
La journée de classe de lundi a été annulée par les autorités afin que les établissements scolaires puissent servir de refuges pour les personnes en détresse.
Le NHC prévoit entre 38 et 63 centimètres de précipitations sur le sud de Haïti et jusqu’à 1 mètre dans certains endroits.
Sur l’ensemble du territoire, 1.300 abris provisoires ont déjà été recensés, permettant seulement l’accueil de 340.000 personnes.
Reconnaissant ce cruel manque de moyens, les autorités haïtiennes en appellent à la responsabilité citoyenne, demandant à ceux dont le domicile est sécurisé d’accueillir leurs voisins en difficulté.
“Il faut nous montrer solidaires pour qu’une fois le cyclone passé, nous n’ayons pas à pleurer” a déclaré Jocelerme Privert dans son allocution en créole en direct sur la télévision nationale.
En prévention, les patients de l’hôpital de la ville des Cayes, dans le département du sud, ont été évacués car l’établissement est situé en zone inondable.
La mission onusienne Minustah présente dans le pays s’apprête à déployer ses effectifs en renfort et une équipe d’évaluation de la catastrophe et de coordination (UNDAC) devait arriver dimanche en Haïti pour immédiatement se déployer dans le sud.
Les autorités militaires américaines ont évacué le personnel non essentiel et leurs familles de la base militaire et prison controversée de Guantanamo, à Cuba.
Quant aux 61 prisonniers de la “guerre contre le terrorisme”, ils sont à l’abri dans les installations prévues pour résister à ce type de tempête, affirme l’armée américaine dans un communiqué.
Toujours à Cuba, le président Raul Castro s’est déplacé à Santiago, dans la région la plus menacée, afin de superviser les préparatifs.
“Il faut se préparer pour cet ouragan comme s’il était deux fois plus puissant que Sandy”, a déclaré le président cubain. Sandy avait fait d’énormes dégâts partout sur sa trajectoire en 2012, jusque sur la côte nord-est des États-Unis.
Écoles fermées en Jamaïque
Les autorités de Jamaïque s’attendent à une tempête d’une violence équivalente à celle de Gilbert, qui avait frappé la Jamaïque le 12 septembre 1988 et fait 40 morts et des dégâts énormes. Le Premier ministre Andrew Holness a fait le tour des zones les plus exposées et a affirmé que le pays était “bien plus préparé” que lors de Gilbert.
Les écoles seront fermées lundi, nombre d’entre elles servant d’abris d’urgence. Les transports en commun sont suspendus à partir de 18H00 locales (23H00 GMT). Sur l’est de la Jamaïque les précipitations devraient se situer entre 25 et 50 centimètres.
Olivier Tisserant disait ceci ce matin sur sa page Facebook : “La seule bonne nouvelle est que la zone des vents les plus forts est assez restreinte autour du centre, moins de 20 km. C’est l’eau qui va représenter le plus gros danger.”
Prions pour ces populations qui vont devoir affronter la colère de dame nature…
Sources: Web / AFP / NHC