Hold Up électoral : Pourquoi n’est-il pas utile d’organiser les élections territoriales de 2017 ?
Pendant que Sarkozy prendrait son électorat pour “des ploucs”, que pensent donc nos politiques qui se présentent au suffrage local de leurs électeurs ?
Vraisemblablement, ceux qui se sont pour l’instant posés comme têtes de liste aux prochaines élections territoriales n’ont pas beaucoup plus de considération pour leur électorat ou pour ce qu’il en reste vu l’abstentionnisme chronique saint-martinois.
En effet, il semble bien qu’en 2017, l’histoire se répétera de nouveau, tirer les leçons du passé n’étant clairement pas une habitude politique saint-martinoise. Ainsi, la multiplicité des listes respectera scrupuleusement la dimension des égos, divisant d’autant les chances des challengers.
Et oui ! Les Challengers… car même les aveugles distinguent parfaitement déjà le résultat des prochaines territoriales, en l’état actuel des choses, et que l’on peut résumer en “Daniel Président”… des challengers devenus témoins non assistés du hold up et dont l’attitude confine à penser qu’ils le cautionnent…
Et oui ! Messieurs les anciens, Messieurs les acharnés de la pole position, Messieurs les “piliers“ de la vie politique locale, Messieurs tous têtes de listes ou tous députés, vous êtes aujourd’hui les challengers du presque cinquantenaire Daniel GIBBS, le favori, le mieux organisé, celui dont les progrès sautent aux yeux et osons le dire, le seul qui ne semble pas vouloir reproduire les erreurs du passé, comme celle de ne pas virer en tête par exemple.
Ainsi, en 2017, pas de projet pharaonique, pas d’investisseurs étrangers, pas de rêves démesurés, pas de poudre de perlimpinpin envoyée aux yeux d’un électorat crédule… En 2017, GIBBS nous promet, plutôt en anglais, des toilettes et la mise en œuvre d’actions issues du plan de mandature des élus de la CCI Saint-Martin ou des mesures déjà actées dans des textes contractuels tels que le contrat de ville notamment, en plus bien entendu de ses traditionnels thèmes de prédilection : la fiscalité et le statut européen de Saint-Martin.
De plus, le candidat GIBBS a décidé pour cette campagne d’accentuer sa saint-martinitude, lui à qui l’on a reproché souvent d’être le candidat des métros, quitte à froisser quelques susceptibilités parmi ces derniers, puisque de toute façon, GIBBS le sait, ils n’auront vraisemblablement pas d’autre choix que lui en 2017. De tous les maux, il faudra bien choisir le moindre…
Enfin, le candidat GIBBS n’a pas oublié de s’appuyer fermement sur des piliers inconditionnels non seulement pour leur bonne connaissance du système politico-administratif mais également pour maîtriser la base électorale dont il n’est pas naturellement proche. C’est ainsi que Daniel GIBBS entouré de son père, le Dr. Victor GIBBS (82 ans) et d’Albert FLEMING (80 ans), peut aujourd’hui incarner sans opposition le changement, le Renouveau (!) dont Saint-Martin a besoin, que sa population attend presque 15 ans après le référendum qui aurait dû changer son destin et malgré les cuisantes désillusions vécues entre 2007 et 2012.
Pendant ce temps, les autres, tous convaincus de pouvoir seuls récupérer la déferlante rouge de 2012 (1 300 voix) et ignorant royalement l’électorat “de droite et du centre” qui ne se reconnaîtrait pas ou plus en Daniel GIBBS, préfèrent (re)produire des listes dont ils sont évidemment la tête plutôt que des idées qu’ils regrouperaient au bénéfice du territoire.
Ainsi, les déclarations se succèdent :
-Jules CHARVILLE (ex RRR, ex TDG), Louis MUSSINGTON (Co Créateur du MAP avec Alain RICHARDSON, représentant local du parti socialiste).
– Alain RICHARDSON (Co Créateur du MAP et Président du RRR).
– Julien GUMBS (Fondateur du MOCSAM, issu du MAP, N° 3 sur la liste de MUSSINGTON en 2012 et suppléant du candidat MUSSINGTON aux sénatoriales).
Déjà quatre listes annoncées par des porteurs dont, au regard de leur naissance et de leur discours politiques, on ne comprend pas qu’ils n’aient pas trouvé les moyens de se rassembler sur une même liste ne serait-ce qu’au nom de cet amour de Saint-Martin qu’ils clament en chœur… à moins naturellement que le fauteuil de Président ne soit que l’objectif unique, façon “1 fauteuil pour 4”.
Parmi les non complètement déclarés ou en tous cas ceux qui devant une telle diversité de choix n’ont pas encore (re)trouvé leur place, on pense à :
– Jeanne VANTERPOOL qui fait aujourd’hui une entrée fracassante au sein d’un comité Juppé qui visiblement n’attendait qu’elle (ex FISCHER récupérée in extremis par Alain RICHARDSON en 2012 et visiblement de retour chez FISCHER en 2017).
– Wendel COCKS (ex-tête de liste en 2007, récupéré par RICHARDSON en 2012, Président de la SEMSAMAR).
– Ramona CONNOR (Femme forte de la majorité RRR), Guillaume ARNELL (engagé en politique avec Alain RICHARDSON)…
Tous ceux-là actuellement en place au sein d’une majorité RRR, qui aura eu le bénéfice de ne pas connaître les turpitudes de la majorité UP précédente, attendent certainement avec impatience de connaître la position de leur désormais leader, Aline HANSON, mais n’en pensent pas moins :
– ARNELL a ouvert la brèche en août dernier se positionnant comme repreneur potentiel de la majorité sortante au cas où la Présidente HANSON n’y retournerait pas.
– Ramona CONNOR est annoncée comme n°2 d’Alain RICHARDSON en 2017 mais gageons, comme tout élu sortant, qu’elle ne fera pas le choix délibéré de la défaite.
– Jeanne VANTERPOOL, enfin sortie de son silence, pas convaincue d’une seconde récupération “last minute”, quoique l’apparition façon Bernadette Soubirou d’Alain JUPPÉ dans son sommeil semble l’amener à un soutien inconditionnel de celui-ci et donc à potentiellement hériter de quelques soutiens… suivez mon regard 😉
– Wendel COCKS, son binôme à la SEMSAMAR ne saurait lui plus à quel saint se vouer mais soyez certain qu’il cherche pourtant ardemment…
Quoiqu’il en soit, la farandole des listes devrait bientôt avoir lieu, avec la traditionnelle chasse aux colistiers dans un terreau qui s’appauvrit jour après jour. Pour autant, hormis Daniel et Mademoiselle Jeanne, tous ceux-là ainsi que leurs colistiers pour l’instant affichés sont bien issus du même moule, des mêmes associations et se partagent le même électorat à qui il ne présente rien de nouveau, même pas un petit effet de jeunisme pour tenter de crédibiliser une volonté de rupture qui aurait un goût de réchauffé.
Ah… l’électorat ! Parlons-en… un peu quand même…
En 2012, il représentait presque 18 000 votants inscrits sur les listes (personnes décédées et doublons inclus) au premier tour. Parmi ceux-ci, seulement un peu plus de la moitié s’est déplacée pour voter, les statistiques officielles n’intégrant pas la part motivée par quelque rémunération ou traînée “de force” par des équipes mobiles zélées…
Il se dit d’ailleurs que cette liste électorale aurait d’ailleurs fait l’objet d’un lifting particulièrement drastique… suffisamment en tous cas pour modifier profondément l’approche de cette campagne.
Malheureusement, au regard des listes annoncées et à venir, l’abstention devrait quand même être importante en 2017 en dépit de ce nettoyage profond si l’on en croit le nombre d’électeurs qui aujourd’hui “ne sait pas”, hésite à voter par défaut… surtout que face à ce qui est exposé plus haut, les jeux semblent d’ores et déjà faits.
Nous n’allons pas vous faire l’affront de poser ici nos projections chiffrées puisqu’elles seraient totalement arbitraires ou subjectives. Nous sommes de surcroît certains que d’autres, mieux équipés, sauront nous offrir des sondages dédiés et certifiés “bio“ comme en 2012.
Pour autant, il serait peu crédible voire naïf de penser que toutes ces listes réunies parviendront à dépasser 50% au premier tour.
Ainsi, faute de responsabilité suffisante, faute de ne savoir se regrouper et se réinventer, faute d’Union, c’est bien la Démocratie qui est mise à mal et l’électeur sous représenté. Il n’est pas étonnant dans de telles conditions que l’électeur tourne de plus en plus le dos à la politique et perde foi en les femmes et hommes qui la font. Il serait pourtant de leur responsabilité de corriger le désamour des votants envers les urnes et de leur offrir des choix cohérents et porteurs d’avenir.
Sur ce triste constat, il ne nous reste plus qu’à souhaiter aux uns une bonne campagne électorale ; aux autres une bonne contemplation et … à adresser à Daniel GIBBS nos félicitations pour cette victoire… en un tour !
Food for thoughts…
Signé : la part d’électeurs qui ne participeront pas à ce braquage…