Visite ministérielle : Un circuit au pas de charge
Au terme d’une visite marathon qui n’aura duré, en tout et pour tout, pas plus de six heures, la ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social, Myriam El Khomri, a satisfait, semble-t-il, la grande majorité de ses interlocuteurs.
A l’Hôtel de la Collectivité la ministre s’est entretenue avec la présidente Aline Hanson, le vice-président Wendel Cocks, les conseillers territoriaux Jeanne Vanterpool et Louis Fleming, ainsi que la préfète Anne Laubies.
Durant cette rencontre, la présidente Hanson a abordé, entre autres sujets, la concurrence des territoires voisins où le coût du travail est plus faible, la faiblesse de l’offre de formation et d’insertion, le travail dominical et la reconnaissance du territoire en tant que Zone touristique internationale, l’aide à la mobilité des jeunes ou encore l’aide à la mise en place d’un dispositif équivalent au CICE (Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi) pour les entreprises locales.
A l’issue de cette réunion, les officiels se sont rendus dans la salle des délibérations où s’est déroulée la signature de la convention « 500 000 formations », un plan mis en place par l’Etat en janvier dernier.
Beaucoup de jeunes saint-martinois restent sur le bord du chemin
Après une rapide visite à la société de télécommunication Dauphin Télécom, la ministre et les officiels locaux se sont rendus à Concordia, au-dessus de la médiathèque, où la ministre Myriam El Khomri s’est fait présenter le projet de construction de la future mission locale.
« Au niveau de nos 1500 jeunes qui sont identifiés par l’INSEE, avec un taux de chômage chez les 18-25 ans qui atteint 55 %, bon nombre de jeunes sont en difficulté et cherchent à trouver des solutions en matière d’insertion », a déclaré la présidente Hanson.
Cette dernière a estimé que la mission locale d’insertion « est une condition sine qua non pour la cohésion sociale, l’autonomie et la réussite de notre jeunesse ».
Myriam El Khomri a précisé que cette mission locale « est la dernière construite en France » et qu’en 2018 « les jeunes pourront avoir un véritable accompagnement (…) Il y a encore beaucoup de jeunes saint-martinois qui restent sur le bord du chemin et c’est pour cela que la République inclusive fait cette mission locale ici, pour vous et avec vous ».
Une mission locale qui permettra « aussi aux jeunes saint-martinois de bénéficier du droit à la garantie jeune, d’un accompagnement et d’une allocation par un contrat donnant-donnant ».
Concurrence déloyale
Accueillie par le président de la CCISM Jean Arnell, la ministre a rencontré les socioprofessionnels avec lesquels elle s’est entretenue pendant près d’une heure.
Le fait qu’il y ait également une sur-réglementation dans de nombreux domaines « peut paraître comme une forme de concurrence déloyale » qui « est vécue par les chefs d’entreprises comme une difficulté à mettre en œuvre des projets » a remarqué la ministre.
Cette dernière s’est engagée sur la mise en œuvre d’un contrat d’étude prospective financée en partie par l’Etat « pour essayer de définir quels sont les secteurs à dynamiser, à la fois en matière de soutien et du développement de l’activité ».
Une mission d’évaluation de l’IGAS
Myriam El Khomri s’est également engagée à lancer une mission de l’IGAS (Inspection générale des affaires sociales) « afin qu’ils analysent, pour l’ensemble des lois, comment nous pouvons faire pour qu’après, la Collectivité saisisse l’Etat afin de demander des adaptations sur telle ou telle loi, comme ils en ont le pouvoir à travers le Code général des collectivités territoriales ».
Le président de la CCISM, Jean Arnell, s’est déclaré « très satisfait » de la visite ministérielle. La réunion avait été préparée sur trois grandes thématiques, « tout d’abord la formation, la mobilité, deuxièmement, la compétitivité territoriale et les questions du CICE et du coût de l’emploi ».
Mais la ministre Myriam El Khomri a été claire à propos du CICE, en précisant que c’est une compétence de la Collectivité.
Une adaptation locale du CICE, avec l’aide de l’Etat, « est une proposition qui doit être évaluée en terme de coût pour l’Etat, mais aujourd’hui, nos entreprises subissent une concurrence des entreprises qui viennent d’ailleurs et qui bénéficient du CICE » a affirmé Jean Arnell.
Photo une : Projet de la future mission locale d’insertion qui devrait être opérationnelle en 2018.
Octavi de Lloà