Il revendique ses origines saint-martinoises et à travers un opuscule dédié à Saint-Martin de Tours, il s’interroge sur l’héritage qu’a laissé le saint patron de l’île dans la mémoire collective de l’île.
L’opuscule, bilingue français-anglais, d’une trentaine de pages et édité à 300 exemplaires, veut interpeller la population, car Robert Romney s’est rendu compte que beaucoup de saint-martinois ignoraient qui était Martin de Tours.
L’année 2016 marque le 17e centenaire de la naissance de Saint-Martin de Tours, et Romney invite à s’interroger sur cet homme qui a vécu au IVe siècle, « nous qui habitons cette île qui est scindée en deux, tel le manteau de Saint-Martin ».
Le 11 novembre a toujours été dédié à la célébration de Martin de Tours, assure l’ancien enseignant, « l’armistice du 11 novembre 1918 est venue bien après ».
Débutée en 2015, la réalisation de son fascicule a reçu l’appui de monseigneur Jean-Yves Rocrieux, évêque de Basse-Terre et de Pointe-à-Pitre, qui l’a également fait distribuer le 11 novembre dernier.
Robert Romney a fait une rencontre décisive en la personne d’Antoine Selosse, directeur du Centre Culturel Européen Saint-Martin de Tours situé à Paris. Selosse a fait parvenir, à la mi-septembre 2015, un courrier à la présidente Aline Hanson, au sénateur Guillaume Arnell, au député Daniel Gibbs, ainsi qu’à des élus de la partie hollandaise, leur expliquant le projet d’accueil à Tours d’une délégation saint-martinoise pour participer le samedi 2 juillet 2016 à la Saint-Martin’s Parade, à laquelle ont contribué des représentants de 17 pays.
Et de leur expliquer, également, le souhait de mettre en place une association « Centre culturel Saint-Martin – Antilles » à Saint-Martin.
« Monsieur Selosse est prêt à venir à Saint-Martin pour parler de choses concrètes, de l’itinéraire de Saint-Martin de Tours… Si le territoire va dans cette voie, nous pouvons amener autant de touristes venant d’Europe, que de touristes venant d’Amérique… ! Nous pouvons faire un travail, avec les saint-martinois qui veulent suivre, et c’est mon objectif, de créer, de lancer cette idée, de mettre en place des confréries, des associations, des gens qui veulent partager l’esprit de Saint-Martin, pour que la fête du 11 novembre ait une autre tournure ».
A Sint-Maarten, Robert Romney a rencontré, entre autres, le Premier ministre de l’époque, Marcel Gumbs, « j’espérais, parce que des personnes que j’ai rencontrées en partie hollandaise étaient très enthousiastes ». A l’inverse, partie française, seul le député a répondu favorablement pour une rencontre. Pour les autres, silence radio…
Romney se désole de la tournure culturelle que l’on donne de l’île, « j’ai des amis qui sont venu à Saint-Martin et qui m’ont dit, « c’est bien beau, les plages, les casinos, à part ça, c’est le vide culturel ». Je suis blessé quand j’entends ça… ». Robert Romney souhaite intervenir sur le plan culturel, parce que pour lui, « le côté culturel ce n’est pas le Fish Day, ce n’est pas le carnaval, etc. Ca c’est de l’événementiel, ce n’est pas de la culture ».
« J’ai été inspecteur pédagogique régional Guadeloupe-Martinique pendant 12 ans, représentant du recteur, je suis officier des Palmes Académiques, Chevalier de l’Ordre National du Mérite, donc je ne suis pas en quête d’honneur », assurant qu’il veut uniquement « apporter quelque chose ».
« Qu’est-ce qu’il reste de Martin ? Qu’est-ce qu’il a laissé au monde ? A la fois de la charité, le respect de l’autre, l’altérité, le partage », estime Robert Romney, soulignant que les élus locaux n’ont pas mesuré l’importance, la portée et le bénéfice que le territoire pouvait en tirer.
Tout en se déclarant « profondément déçu » du manque d’intérêt pour un tel projet.
Photo une : L’opuscule, bilingue français-anglais, veut interpeller la population, car Robert Romney s’est rendu compte que beaucoup de saint-martinois ignoraient qui était Martin de Tours.
Octavi de Lloà