Avec la création de cette prime, “j’ai vu se dresser devant moi les murs du conservatisme et de l’immobilisme, à gauche parce qu’on aurait aimé le faire et qu’on ne l’a jamais fait, à droite parce que c’est trop, au centre parce que ce n’est pas encore assez”, a affirmé M. Sarkozy.
“Moi, ce que je veux c’est que ça avance. Nous n’avons pas le choix, nous devons nous adapter et nous avons tous les atouts pour réussir”, a-t-il dit, affirmant qu’il fallait “développer les métiers de la mer, des transports, de la logistique”.
“Je suis passionné mais je crois que (dans les ports français) bat un des poumons économiques majeurs de la France”, a-t-il lancé, tout en regrettant le retard pris par les ports hexagonaux sur leurs concurrents européens.
“Le premier port pour les containers français, c’est Anvers! Je suis profondément européen, mais quand même!”, s’est-il exclamé, expliquant qu’il comptait sur la réforme portuaire pour redresser la situation qui permettra “de faire aussi bien, et même de faire mieux qu’Anvers”.
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“On a une réputation en France: on est intelligent, un pays avec un cadre de vie extraordinaire, où il fait bon vivre” mais “les conflits sociaux, les paralysies, les lourdeurs administratives, ça nous a fait un mal considérable. Surtout que dès que quelqu’un fronçait les sourcils, on cédait. Évidemment ça crée des habitudes!”, a encore déclaré Nicolas Sarkozy.
“Mes prédécesseurs ont fait une bibliothèque ou un musée. C’est très bien”, a-t-il affirmé, en faisant allusion à la Bibliothèque nationale de France de François Mitterrand et au musée du Quai Branly de Jacques Chirac.
Mais “moi, je veux le Grand Paris”, a-t-il asséné, alors qu’il projette de faire du Havre le port du Grand Paris, en reliant notamment les deux villes en une heure et quart par une liaison TGV. “La réponse française à la crise, ce n’est pas la rétractation mais l’innovation, l’intelligence. C’est pour ça que j’ai voulu le Grand Paris”, a-t-il insisté…
Au passage, il a également égratigné certaines lourdeurs administratives. “Si Louis XIV avait eu le code d’urbanisme d’aujourd’hui, c’était mal parti pour Versailles!”, s’est-il exclamé. Mais “rien, personne ne m’empêchera” de réaliser ce Grand Paris, qui passe par le développement de la Vallée de la Seine. Et si cela se révèle impossible à réaliser par “les procédures normales, je n’hésiterai pas à proposer une loi pour que les choses aillent plus vite”, a-t-il dit.
“A un moment donné, il faut une volonté”, a déclaré le président.
Hier, le président français a donc tranché sur les grandes lignes du dispositif. C’est la suite logique du discours prononcé mardi dans les Ardennes. A l’approche de la présidentielle de 2012, Nicolas Sarkozy souhaite redorer son blason en terme de pouvoir d’achat. Au risque d’irriter les partenaires sociaux.
Le patronat tire à boulets rouges depuis la semaine dernière contre cette idée de prime liée aux dividendes. Les syndicats y sont tout aussi hostiles, mais pour d’autres raisons : pour eux, le pouvoir d’achat est d’abord et avant tout les salaires.
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