Un peu d histoire sur la crise en Grèce :
Des banques américaines auraient aidé la Grèce à dissimuler l’ampleur de sa dette…
En échange d’argent frais, le gouvernement grec aurait renoncé à des revenus futurs, affirmait le New York Times…
Une nouvelle fois des banques américaines étaient sur la sellette. Le New York Times avait révélé que plusieurs établissements financiers dont Goldman Sachs et JPMorgan Chase, auraient mis au point un système complexe qui aurait permis à la Grèce de dissimuler l’ampleur de sa dette durant les dix dernières années.
Ainsi Goldman qui aurait gagné 300 millions de dollars, a notamment permis en 2001, juste après l’adhésion d’Athènes à l’Union monétaire européenne, d’aider le gouvernement grec à emprunter des milliards, selon le journal qui cite «des personnes au courant de la transaction». L’opération n’étant pas un prêt, Athènes respectait les règles édictées par Bruxelles en matière de déficit. Elle est restée une véritable cavalerie, puisqu’en échange d’argent frais, le gouvernement grec avait renoncé à des revenus futurs, comme des taxes d’aéroports ou des recettes du loto, pendant les années à venir. Un mécanisme qui relève de la tromperie pour les régulateurs et les investisseurs sur la réalité de l’endettement du pays, estime le journal.
A Paris ce jeudi 28 avril, le chef de file des ministres des finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker, a évoqué lors d’une visite, la situation de différents pays européens actuellement en difficultés financières avec le premier ministre, François Fillon. Les discussions ont porté sur la restructuration de la dette grecque, qui consisterait en un report des échéances de remboursement de celle-ci pour le pays. La mise en œuvre d’un plan d’aide européen pour le Portugal était également au programme.
“J’ai fait état de mon opinion qui consiste à dire que la restructuration de la dette n’est pas une option, elle entraînera énormément de problèmes non encore identifiés, si jamais ils étaient identifiables”, a déclaré le président de l’Eurogroupe au sortir de son entrevue à Matignon. “Donc ce n’est pas une hypothèse de travail”, a-t-il insisté. De nouvelles statistiques sur l’économie grecque ont entraîné un regain de spéculations sur une restructuration de la dette du pays, et fait flamber les taux d’intérêt grecs sur les marchés.
Le déficit public de la Grèce a atteint 10,5 % du produit intérieur brut en 2010, selon des chiffres publiés par l’institut statistique européen Eurostat. C’est nettement plus que les 9,4 % estimés jusqu’ici par le gouvernement grec, après 15,4 % en 2009.
La dette est aussi gonflée, à 142,8 % du PIB contre 142,5 % prévu, avoisinant les 330 milliards d’euros, plaçant ainsi la Grèce largement en tête des pays les plus endettés de l’UE, loin devant l’Italie (119 %) et la Belgique (96,8 %). Sur la situation portugaise, Jean-Claude Juncker a jugé “court” le délai de mise en œuvre du plan d’aide européen, initialement prévu pour la mi-mai.
Le président de l’Eurogroupe a imputé le blocage à la situation politique en Finlande.
“Nous avons un problème, comment dire, finlandais, puisque la Finlande n’a pas de gouvernement, la Finlande n’a pas un Parlement qui soit en session” et “il est donc très difficile aux autorités finlandaises de dire oui ou de dire non vers la mi-mai”, a déclaré M. Juncker. “Mais je suis en train de voir avec Jean-Claude Trichet, M. Van Rompuy et M. Barroso comment on peut néanmoins trouver une solution politique qui soit acceptable pour nos amis finlandais”, a-t-il poursuivi.
“Pour la mi-mai, ça me paraît court non pas en raison du dossier, mais en raison de cette réelle difficulté de légitimité décisionnelle finlandaise”, a ajouté M. Juncker.
Les nationalistes Vrais Finlandais, opposés à l’aide financière aux pays de la zone euro, ont réalisé récemment une percée historique aux élections législatives en Finlande, devenant la troisième force politique du pays. La politique européenne d’Helsinki doit passer par son Parlement, mais la formation euro-sceptique pourrait assouplir sa position afin de participer au prochain gouvernement. Le Portugal attend une aide financière de l’Union européenne en contrepartie de mesures d’austérité sévères.
sources
Junker: le Monde
Historique l’Agefi