Collectivité : Jusqu’ici tout va bien
A force de bidouiller les chiffres, il fallait s’y attendre : le 21 avril dernier, le Préfet a saisi pour avis la Chambre territoriale des comptes sur le budget primitif 2011 de la COM.
Le vote du budget primitif 2011 de la COM, le 24 mars dernier par les élus du Conseil territorial relevait plus, on s’en souvient, du périlleux numéro d’équilibriste que de la simple formalité administrative. Il aura fallu jongler sévère à la compta, pour que la majorité puisse présenter un budget qui tienne la route…sur le papier seulement. Et encore, il ne fallait pas y regarder de trop près : d’ailleurs, les élus (UP compris) qui planchaient sur la préparation du budget au sein des différentes commissions, se sont pour beaucoup refusés à valider ces approches pour le moins approximatives. En tablant pour 2011 sur des rentrées d’argent plus qu’hypothétiques alors que les recettes de fonctionnement de la COM explosent, les 12 voix de la majorité UP avaient toutefois réussi à faire adopter un budget (réduit à peau de chagrin) de 118 millions d’euros…qui en valent en réalité 107, (et dont 71% partent en fonctionnement).
Les tours de passe-passe, épinglés par le président du CESC et dénoncés en chœur par les élus de l’opposition RRR et par ceux de l’UD (tous ont voté contre), ont fini par provoquer les foudres du Préfet. Bien sûr, on s’y attendait : la visite “de courtoisie” à Saint-Martin, juste avant le vote du budget, du président de la Chambre régionale des comptes annonçait le roussi. Mais Bertrand Diringer s’était alors voulu rassurant : la “mise sous tutelle” de la COM n’était pas à l’ordre du jour.
Elle ne l’est toujours pas aujourd’hui, rassure à son tour Frantz Gumbs, qui s’est fendu hier d’un communiqué sur la décision du Préfet. Le président de la COM y écrit qu’il n’est pas surpris de cette saisine, et semble même s’en réjouir. Après tout, la CTC est un organe indépendant, ses conseillers des hommes compétents et bienveillants, qui sauront au mieux entendre les arguments et doléances de la COM et l’épauler dans son rééquilibrage budgétaire, se félicite en substance Frantz Gumbs.
Parce que la COM n’est pas responsable de la situation budgétaire catastrophique dans laquelle elle se retrouve aujourd’hui : perte de l’octroi de mer, non compensation de certains impôts, taxe d’habitation aux oubliettes, recouvrement des impôts nullissime… : le responsable, c’est l’Etat et seulement l’Etat, martèle le président. La COM est un bon gestionnaire et l’équipe en place ne peut être accusée d’avoir outrageusement dépensé de l’argent, puisqu’à la base, de toute façon, les tiroirs-caisses sont vides, avance-t-il. D’ailleurs, la COM a pris les devants en adoptant ces 2 dernières années un budget austère, n’hésitant pas à pratiquer des coupes draconiennes dans les “dépenses futiles” (sic), a encore expliqué le président de la COM. Qui cite, comme preuve de la bonne foi UP, celles opérées dans le budget des bourses étudiantes et des subventions aux associations.
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