Ligue des Nations : Saint-Martin perd son second match
« On sait qu’on a du travail, on a du pain sur la planche. On n’a rien d’autre à faire que se remettre, dès mardi, au travail et essayer de faire mieux ».
Ces quelques mots résument la somme de travail que doit accomplir la sélection senior de football de Saint-Martin, pour pouvoir progresser au niveau caribéen. Après une défaite par dix buts à zéro, face à Saint-Kitts et Nevis, dimanche après-midi lors de la Ligue des Nations Concacaf, la tâche ne va pas être aisée.
Aucun terrain n’étant homologué à Saint-Martin, c’est à Anguilla que la rencontre comptant pour la Gold Cup 2019 a eu lieu. D’entrée de jeu l’équipe senior de Saint-Martin a mesuré les difficultés qu’elle allait avoir face à des joueurs de Saint-Kitts déterminés et nettement plus adroits. Par ailleurs, une pelouse gorgée d’eau n’a pas facilité le jeu saint-martinois.
A la 5ème minute, David Saintil, le gardien de Saint-Martin, ne pouvait rien faire face à la première attaque de Saint-Kitts. Et ce n’était qu’un début, puisque la ligne de but de l’équipe de Saint-Martin sera franchie par six fois durant cette première mi-temps.
« Qu’en on prend des buts trop rapidement, trop facilement, c’est compliqué au bout d’un quart d’heure de courir après trois buts », constate quelque peu amer David Baltase, l’entraîneur de Saint-Martin.
De retour sur la pelouse, les hommes de Baltase semblent avoir retrouvé un peu plus d’énergie et d’envie, arrivant à mener quelques incursions chez leurs adversaires, sans toutefois prendre en défaut la défense de Saint-Kitts. Les quelques tirs ne trouveront pas, non plus, le chemin des filets, soit par maladresse, soit par l’intervention du gardien. Au contraire, le tableau d’affichage va voir le score s’aggraver pour finalement s’arrêter à 10…
L’entraîneur de Saint-Martin affirme être « déçu » et avoir pris « une grosse claque », tout en soulignant les conditions de préparation, « c’est très difficile de se mettre au niveau d’équipes qui ont des joueurs professionnels, alors que nous avons un fonctionnement très amateur ». La différence de niveau et de niveau était flagrante, « je connais très bien ces garçons, c’est grosso modo le même groupe depuis que je suis arrivé. Ils sont motivés, mais quand on a des joueurs qui sont en dessous en termes de qualité… Ils ne vont pas inventer des gestes ou des attitudes du jour au lendemain ».
Cela demande, effectivement, du travail, « pour certain, ça viendra », augure David Baltase, « pour d’autres, malheureusement, peut-être pas… Mais il leur faut du temps pour acquérir certaines choses ».
Le tableau d’affichage reflète « un score qui est juste », constate l’entraîneur de Saint-Kitts, Jacques Passy, « non pas parce qu’on était face à une équipe mauvaise, mais parce que nous avons été très bon ». L’entraîneur estime que son équipe a fait un match très complet, « nous avons joué avec beaucoup de diversité tactique. Nous avons attaqué par la droite, par la gauche, en profondeur, sur des jeux courts, et nous n’avons pas arrêté ! ».
Jacques Passy assure que cette rencontre était importante pour Saint-Kitts, « plus qu’elle ne l’était pour Saint-Martin. Nous sommes dans une logique où nous voulons aller à la Gold Cup, et c’est ce qu’il s’est passé ». Malgré tout, l’entraîneur veut « honnêtement, féliciter Saint-Martin, parce que l’équipe ne s’est jamais arrêtée. De la 1ère à la 93ème minute, ça a été la même équipe, avec une bonne mentalité. Mais, Saint-Kitts et Nevis, aujourd’hui, c’est une bonne équipe ».
Photo une : Howard Mc Intosh, délégué de la Concacaf (à gauche) et Fabrice Baly, président de la Ligue de football de Saint-Martin.
Albert Rosselló