Pourtant, beaucoup ont espéré jusqu’au bout une meilleure fin pour les 55 ans du quotidien des Antilles et de la Guyane. La société éditrice de France-Antilles a été liquidée ce jeudi matin par le tribunal de commerce de Fort-de-France. En effet, le plan de reprise de Aude Jacques Ruettard via la holding AJR Participations n’a pas été retenu.
Ce n’est pas moins de 235 salariés de Guadeloupe, Martinique et de Guyane qui ont perdu leur emploi.
Le juge des référés a néanmoins autorisé les salariés à procéder à la publication d’un ultime numéro ce samedi 1er février 2020. Les fonds collectés grâce à la vente de cette édition reviendront directement aux salariés. Le quotidien ne paraîtra pas ce vendredi.
Josette Borel-Lincertin, la présidente du Conseil départemental, dit avoir pris acte avec consternation de la décision du tribunal de Fort de France qui a prononcé ce jeudi la liquidation du groupe France Antilles, entraînant la disparition des trois éditions du journal en Guadeloupe, en Guyane et en Martinique….
Elle adresse un message de sympathie aux équipes qui ont préparé mercredi soir la dernière édition de ce titre indissociable de la vie de nos territoires et qui, depuis plus six mois, vivaient entre espoir et résignation au gré des annonces, des rumeurs et des reports de l’échéance.
Dans un autre communiqué commun, Hélène Vainqueur-Christophe, Victoire Jasmin ainsi que Victorin Lurel estiment que cette affaire France Antilles est un coup de “Jarnac” de l’Etat. Ils précisent par ailleurs qu’une forme de cynisme et de forfaiture a donc fini par prévaloir autour de ce dossier pour aboutir à la liquidation de l’entreprise et faire table rase avant, probablement, de relancer un nouveau quotidien. Nous ne pouvons que déplorer une telle approche qui fait peu de cas de l’emploi et du destin des salariés.
Ancienne filiale du groupe Hersant, le quotidien avait été créé en mars 1964 à l’occasion de la visite officielle du président Charles de Gaulle en Martinique. Seules les filiales radio des trois éditions sont cédées à un repreneur.
Cela laisse nécessairement un espace plus important et un nouveau soufle à la presse locale, que ce soit en Guadeloupe, Martinique, Guyane et même dans les iles du nord des Antilles françaises. Contrairement a ce qu’affirme le France Antilles sur leur une de ce jeudi : ” Les Antilles et la Guyane sont désormais les premières et les seules régions de France à être privées d’un quotidien” , il n’est pas le seul quotidien local de nos territoire insulaires. Loin de là. La presse numérique c’est imposée ces dernières années et de nombreux médias font un travail remarquable sur les territoires. Certains ont choisi le tout numérique, d’autres de garder le papier en marge des nouvelles technologies.