Il y a très peu d’informations : un jeune à bord du bateau à réussi à joindre la gendarmerie par téléphone au “ 17” à 20h40 ; il était paniqué et a tout juste eu le temps de dire qu’il se trouvait à bord d’un bateau à moteur en train de couler “à proximité de Tintamarre” avec 2 autres personnes à bord quand la communication fut interrompue…
Les gendarmes essaient de rappeler le numéro ; sans succès…. Ils alertent alors le CROSS qui diffuse un MAYDAY RELAY et missionne les équipes bénévoles des stations SNSM de St-Martin et de St-Barth pour intervenir sur zone.
L’hélicoptère DRAGON 971 de la Guadeloupe est aussi réquisitionné, avec des plongeurs.
Entre temps Orange-Caraïbe, à la demande du CROSS et de la Gendarmerie, transmet l’identité et l’adresse d’abonnement téléphonique ainsi que la liste des derniers appels de la personne ayant donné l’alerte.
L’équipe de la SNSM de St-Martin, avec la RESCUE STAR, arrive sur zone à 22h00 et débute les recherches. Elle commence par une investigation dans la Baie de Tintamarre ; un seul voilier y est au mouillage ; à bord il y a des jeunes qui n’ont rien vu, ni rien entendu d’anormal dans le secteur. Le CROSS donne alors à la RESCUE STAR un secteur de recherche où elle commence à quadriller la zone.
À 22h18 le CROSS arrive à contacter par téléphone les parents du jeune ; et le père, propriétaire du bateau en question, confirme que le bateau est bien parti en mer le soir même vers 19h00 pour une partie de pêche “entre Tintamarre et Anguilla”, avec à son bord son fils de 16 ans, un ami du même âge, ainsi que le capitaine, un homme de 47 ans et peut-être une autre personne… Le bateau est un Cap Camara, de couleur bleu de 30 pieds, avec un taud beige. Aucune des personnes à bord n’est joignable par téléphone…
La SNSM de St-Barth arrive sur zone à 22h25 avec leur vedette SNS 269 et entame elle aussi des recherches dans un autre secteur.
Une patrouille terrestre de la Gendarmerie est aussi engagée pour faire des recherches à terre, du coté de la décharge et de Wilderness, vers où portent le vent et le courant, et les naufragés (dont on ignore la position au moment du naufrage) auraient pu dériver et finir sur les cailles.
Le DRAGON 971 avise qu’il est finalement indisponible suite à une avarie au décollage.
Les deux bateaux SNSM sillonnent chacun leur zone de recherche, avec leurs projecteurs et leurs jumelles thermiques, quand, soudainement, à 22h43, l’équipage de la SNS 269 de St-Barth localise trois personnes dans l’eau. Elles sont accrochées à une glacière et ont toutes un gilet de sauvetage. Elles sont vite hissées à bord de la vedette et immédiatement examinées. Elles sont en bonne santé et confirment qu’elles n’étaient que trois à bord du bateau qui a coulé. L’équipage de la SNS 269 prête des vestes de quart aux naufragés qui ont froid après avoir passé près de 2 heures dans l’eau. Et il est décidé de transférer les rescapés sur la Rescue Star de St-Martin, afin de les ramener à Marigot.
À 22h55 le transfert est effectué ; la Rescue Star met le cap sur Marigot, alors que la SNS 269 fait route vers la position estimée de l’épave, pour un balisage éventuel.
La Rescue Star arrive à quai à la Marina Fort Louis à 23h30, où les parents et amis des rescapés les attendent, évidemment ravis de retrouver leurs enfants, mouillés mais vivants !
À la même heure, la SNS 269 arrive sur la zone de pêche à la position donnée par le capitaine, mais le bateau a disparu complètement ; il n’en reste aucune trace ; aucun débris flottant; aucune odeur de carburant ni signe de pollution. Le CROSS donne donc liberté de manœuvre à la SNS 269 qui repart pour Gustavia, où elle est de retour à quai à 00h50.
Le capitaine du bateau raconte aux équipiers de la Rescue Star qu’ils étaient mouillés à une distance approximative de 3 NM (Milles Nautiques) au Nord-Est de Tintamarre dans à peu près 30 m de fond en train de pêcher tranquillement quand ils se sont aperçus que le bateau se remplissait d’eau à l’arrière. Ils ont pu démarrer les moteurs, pour essayer de s’approcher de l’île, mais ont dû abandonner le navire rapidement par la suite. Ils n’ont pas passé d’appel à la VHF, pas eu le temps d’utiliser des feux de détresse, mais seulement d’enfiler leur gilets de sauvetage et de passer ce coup de fil à la dernière minute au “17” avant de se retrouver dans l’eau sans liaison téléphonique. Ils avaient réussi à récupérer une des 2 glacières du bord et s’en sont servis comme support de flottaison. Il estime qu’ils étaient alors à 2 NM de l’ile. Ils avaient nagé en direction de Tintamarre pendant une heure et 45 min quand la SNSM de St. Barth les a récupérés dans l’eau. Ils avaient vu un autre bateau (la Rescue Star / SNSM de St. Martin) qui faisait cap sur eux pendant un moment avant qu’ils ne se déroutent en direction de la Baie de Tintamarre; mais ils n’avaient aucun moyen de les alerter sur leur position, trop loin pour être entendus et sans aucune lumière (pourtant obligatoire !!!) sur leur gilets de sauvetage.
Fort heureusement, ils ont été aperçus par la SNS 269 trois quarts d’heure plus tard, et ils ont pu être sauvés. Mis à part une grosse peur et la perte du bateau, ils s’en sortent bien… Mais ils ne repartiront plus jamais en mer sans moyens d’alerter les secours, sans sac étanche pour les téléphones et signaux de détresse, ni sans lumières sur leur gilets de sauvetage.
Le propriétaire allait essayer de localiser et de renflouer son bateau dès le lendemain…
Les familles sont très reconnaissantes envers tous ceux qui ont participé à ce sauvetage, au CROSS-AG qui a coordonné l’opération, et surtout aux deux stations SNSM de St-Barth et de St-Martin dont les secouristes bénévoles sont toujours prêts à partir 24h/24 et 7 jours/7 pour sauver des vies en mer.
Mille mercis à eux!
PHOTO CREDIT: SNSM de ST. BARTHELEMY