Aux Comores, les enseignants entrent dans leur troisième semaine de grève
Les enseignants n’ont toujours pas repris les chemins des écoles deux semaines après le début de la grève lancée par l’intersyndical. Pendant ce temps, un groupe de jeunes s’est constitué pour inciter les parties prenantes à mettre fin à cette crise. Ce collectif des élèves et étudiants comoriens du secteur public a ainsi mené, depuis le 28 avril dernier, des négociations avec l’intersyndical, avec le ministre de l’Education et à l’Assemblée nationale.
“Nous sommes indignés par cette situation. Pour le moment, nous n’avons aucun résultat qui prouve que la rentrée soit possible rapidement“, s’inquiète Youssouf Ali Hamid, membre du collectif. L’étudiant en histoire estime que “chacun défend ses positions mais l’intersyndical et le gouvernement doivent bien négocier pour mettre fin à la crise et sauver l’année”.
Pour Fawwaz Iliassa, élève au lycée de Moroni, “nous ne sommes ni avec l’intersyndical ni avec le gouvernement. Nous voulons juste la reprise des cours”. Il a aussi ajouté que “plus les jours passent, plus la crise s’accentue. A la fin ce sont les élèves et étudiants comoriens qui en sont victimes”.
Aux Comores, les grèves des enseignants sont récurrentes. En 2005 déjà, des étudiants manifestaient pour demander au gouvernement de mettre fin à la grève dans l’éducation.
Ce lundi 16 mai 2011, on entame la troisième semaine de grève dans l’éducation aux Comores. Pourtant, les enseignants ont reçu trois mois d’arriérés de salaire. Ils continuent de réclamer des salaires mais sur la base d’une nouvelle grille indiciaire. Les enseignants demandent donc le reliquat avant de reprendre la craie.
« Même si on nous payait cent mois, sur la base de l’ancienne grille, nous ne rouvrirons pas les écoles », ont annoncé les syndicalistes.
L’appel du ministère de l’Education nationale, demandant une suspension du mouvement, n’a pas eu une oreille attentive. Le ministère envisage de mener un contrôle physique dans les écoles, pour s’assurer de l’effectivité du nombre d’enseignants, avant de prendre toute décision.
Pendant ce temps, c’est le secteur de l’enseignement public, du primaire à l’université, qui est paralysé.
Les élèves de leur côté, sillonnent administrations et médias, pour sensibiliser le gouvernement, les syndicats et les parents d’élèves, des menaces d’années blanches qui pèsent sur l’année scolaire.