La décision a été notifiée lundi 23 mai 2011 à l’Eglise. Officiellement, il s’agit d’une mise en conformité avec la loi de 2006 régissant les cultes non musulmans. Une loi perçue comme un arsenal juridique répressif par l’Eglise protestante qui n’a pas l’intention de se laisser faire.
Au siège de l’association de l’Eglise protestante d’Alger, on cherche à comprendre pourquoi depuis dimanche les temples de la région de Béjaïa sont devenus illégaux. Pourquoi le gouverneur a-t-il pris cette décision alors que les autorités d’Alger disent ne pas être au courant ?
Krim Mustapha, président de l’association de l’Eglise protestante d’Algérie, n’a pas de réponse claire. « J’espère que c’est une boulette qui va être réglée parce que le wali [gouverneur] en question dans la notification signale même que ça s’adresse à toutes les communautés protestantes sur le territoire national. Je pense qu’il n’est pas habilité à décider à son niveau pour le territoire national. Donc je ne comprends pas .
Le seul argument invoqué par le wali de Béjaïa, c’est la loi de 2006 qui règlemente la pratique des cultes non musulmans. Cette loi impose en particulier une autorisation pour ouvrir un lieu de culte. Les démarches de mise en conformité étaient en cours, assure le pasteur Krim Mustapha qui n’a jamais vu cette loi d’un bon œil. « C’est une loi qui était censée venir améliorer la situation des cultes autres que musulmans. Malheureusement, on s’est rendu compte à sa parution que c’était en fait un arsenal répressif. Et puis on nous a mis dans la peau de prosélytes. Et à chaque fois, on y a droit : on est traité comme des malfaiteurs ou je ne sais quoi ».
En 2008, c’est le gouverneur de Tizi Ouzou qui avait fait pression pour la fermeture de 21 temples. Seuls quatre avaient cédé aux pressions, les autres sont toujours ouverts.
SOURCE: RFI