PARIS : Le G8 de Deauville
Le G8 de Deauville, une occasion pour Sarkozy de redorer son blason
PARIS — A moins d’un an de la présidentielle, Nicolas Sarkozy va trouver, avec le sommet du G8 à Deauville (nord-ouest), l’occasion d’afficher son volontarisme devant les principaux responsables de la planète, et du même coup de tenter de rehausser sa popularité auprès des Français.
L’avenir du nucléaire après la catastrophe de Fukushima, le Proche-Orient et le difficile chemin de la paix, les révoltes arabes et leurs conséquences encore incertaines, internet et ses interrogations: les thèmes du sommet des huit pays les plus riches de la planète sont une aubaine pour un président qui aime dire qu’il a été “élu pour agir”.
A chaque fois, M. Sarkozy cherche, avec plus ou moins de succès, parfois avec retard comme sur le “printemps arabe” où on l’a vu hésiter sur la conduite à tenir face aux Tunisiens et Egyptiens, à se placer en position de leader.
En toute première ligne, avec le chef du gouvernement britannique David Cameron sur la question libyenne, concepteur d’une Union pour la Méditerranée qui peine encore à exister, Nicolas Sarkozy compte réfléchir avec ses pairs aux moyens de résoudre les grands problèmes actuels, sans forcément poser des solutions immédiates sur la table.
Pour l’Elysée, “le G8 doit être le lieu très informel de discussions très franches sans se préoccuper des effets d’annonce”.
C’est d’ailleurs pour cette raison, ajoute-t-on, que ce forum a été conservé après la création en 2008 du G20, également sous l’impulsion du président français, pour faire face à la crise économique et financière.
“On ne va pas refaire le monde au G8”, traduit Henri Guaino, le conseiller spécial de M. Sarkozy. “L’économie planétaire, la régulation mondiale, les finances, le climat, ça concerne le G20. Le G8 est lui destiné à coordonner l’action des pays développés”, explique-t-il.
A Deauville, M. Sarkozy aura plusieurs entretiens bilatéraux: avec le président américain Barack Obama, le russe Dmitri Medvedev et le Premier ministre britannique David Cameron.
La vente de quatre porte-hélicoptères Mistral à la marine russe devrait figurer en bonne place dans les discussions Sarkozy-Medvedev, un juteux contrat, en termes d’emplois notamment, attendu avec impatience par les chantiers navals de Saint-Nazaire (ouest).
Alors qu’il ne fait guère de doute qu’il sera candidat à un second mandat au printemps 2012, Nicolas Sarkozy compte sur une baisse du chômage dans les prochains mois pour redresser une cote de popularité au plus bas auprès des Français qui lui reprochent aussi son style personnel d’exercice du pouvoir.
“L’enjeu de crédibilité internationale du G8 est important pour le président au moment où les Français ont besoin d’être rassurés sur leur place dans le monde”, assure un ministre à l’AFP.
Après la mise à l’écart de l’ex-patron du FMI Dominique Strauss-Kahn, le seul Français qui aurait pu lui faire de l’ombre à Deauville, M. Sarkozy trouve devant lui une route dégagée pour tenter de “représidentialiser son image” face à une opposition socialiste qui doit se trouver un nouveau champion, selon le politologue Stéphane Rozès, président de Conseils, analyses et perspectives.
Avec une image “trop dégradée” dans l’opinion, “Nicolas Sarkozy ne tire aucun avantage de l’affaire DSK”, met toutefois en garde M. Rozès.
Mais comme cette affaire a également jeté “le discrédit” sur le pays, il peut profiter du G8 pour “redorer l’image de la France” et, par la même occasion, “redorer son propre blason”, analyse-t-il.
Source AFP
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