BORLOO, “MEILLEUR ÉLÈVE DE SARKOZY”
Eva Joly en immédiatement profité pour tacler son challenger : “Dans une campagne, il faut savoir distinguer ses alliés et ses adversaires”, lance-t-elle. “Jean-Louis Borloo est le meilleur élève de Nicolas Sarkozy. Il a soutenu le bouclier fiscal et signé les décrets d’autorisation d’exploration des gaz et pétroles de schiste. Moi je sais que je ne peux faire alliance qu’avec la gauche”. La députée européenne affirme qu’il y a une “réelle différence” entre elle et M. Hulot. “Vous avez entendu Jean-Louis Borloo protester quand Nicolas Sarkozy a dit que l’écologie ça commence à bien faire ? moi je sais faire la différence entre les éléments d’amitiés et les éléments d’alliances”.
Ses partisans martelaient derrière : “Jean-Louis Borloo n’a rien à faire à EE-LV car c’est tout sauf un écologiste”, lançait Jean-Vincent Placé, bras droit de Cécile Duflot. “La déclaration de Hulot est tout à fait sans sa cohérence. C’est un centriste qui n’a aucune culture de gauche”, accuse Patrick Farbiaz. “Les adhérents hésitaient ; ils ne vont plus hésiter”, disait Claude Taleb, élu de Normandie en parlant de la primaire à venir.
DÉBUTANT
“Il a fait une phrase de trop, c’est une erreur de débutant”, reconnaissait Yves Cochet, un des fervents partisans du père du Pacte écologique. “C’est son côté œcuménique et nouveau en politique : il croit vraiment qu’il peut rassembler au-delà jusqu’à des gens qui ne sont pas dans notre espace politique”. L’écologiste vedette a dû se justifier devant ses mais : “il nous a réexpliqué que c’était lors d’une rencontre avec Borloo il y a quelques mois mais qu’il avait depuis fermé la porte” , souligne Patrick Franjoux, un fidèle.
D’autres excusaient leur champion en mettant en cause un repas trop arrosé : “il était joyeux, il a bu quelques verres de trop”, assurait serge Guérin. Son bras droit, Jean-Paul Besset, était bien seul à donner raison à son ami : “il a dit la vérité en disant qu’il apprécie Borloo. Nicolas n’est pas dans le calcul électoral ni tactique”.
N’empêche, la sortie tombe mal à deux jours du premier débat à Toulouse devant les militants. “Il a dit ce qu’il pensait mais ce n’est pas bon à trois semaines du vote de la primaire”, avoue Jacques Archimbault, directeur de cabinet de Dominique Voynet. La maire de Montreuil est allée à la rencontre de son “ami” Nicolas devant les caméras. “Il m’a torpillé en 2007”, lance-t-elle alors tout sourire. “On ne va pas me reprocher de dire la vérité”, se défend l’ex-animateur. “Si, si on va te le reprocher”, lui répond alors Mme Voynet en riant. Nicolas Hulot, lui, jure qu’il “ne regrette rien”.
Source: Le monde