LYON: Le plus grand festival français de musique électronique a lieu en ce moment
Le plus grand festival français de musique électronique a lieu en ce moment à Lyon. La 3eme ville de France se transforme en capitale de la culture électro avec des artistes de 1er plan (vétérans ou jeunes loups bondissants) comme Laurent Garnier, Busy P, Erol Alkan, DJ Shadow, Discodeine.
Tout au long de ces journées, Marion Bernard fait vivre l’évènement sur France Info et france-info.com avec le Journal de la musique en direct de Lyon et une émission spéciale vendredi soir. Au programme, des coups de cœur… ou des coups de griffe !
Tout au long de ces journées, Marion Bernard fait vivre l’évènement sur France Info et france-info.com avec le Journal de la musique en direct de Lyon . Au programme, des coups de cœur… ou des coups de griffe !
Aperçu de la première soirée…
Transats vides, ciel couvert, températures polaires : c’est en se collant à la foule chamarrée du public de la Piscine du Rhône qu’il faut tenter de trouver un peu de chaleur pour ce coup d’envoi des Nuits Sonores. Sur les bords de la piste, verre à la main, les huiles locales sont quand même venues s’encanailler au rendez-vous désormais incontournable de l’avant-garde lyonnaise. John des « Battles » s’évertue tout seul aux platines, Laurent Garnier, le cheveu court et l’œil rieur, est venu faire un saut après son Mini-Sonore de l’après-midi (set destiné au 4-10 ans), et le régional de l’étape Jean-Michel Jarre, en grande forme capillaire, distille volontiers la bonne parole électronique.
Et puis Acid Washed est venu remettre de l’ordre dans tout ça , avec son set malin, mi-tambours du Bronx/ mi-disco new-yorkaise époque Studio 54 : « Dansez, je le veux » semblent nous dire les deux français, qui gardent quand même assez d’humour pour se faire des oreilles de Mickey avec leurs vinyles. A 22h, atteindre la sortie située pas très loin du bar, c’est se frayer un chemin à grands coups d’épaule et surtout, pour les moins de 1,60m , risquer l’étouffement. Vaille que vaille, de belles choses nous attendent encore au Marché Gare.
Le set des 5,6,7,8’s, par exemple, ce groupe de japonaises versée dans la musique garage tendance psycho-billy, devenue des stars mondiales depuis que Quentin Tarantino les a choisies pour jouer dans « Kill Bill » (la scène où Uma Thurman en combi jaune s’apprête à zigouiller tout le monde à coup de sabre dans une auberge). Malheureusement, le froid, la grippe de la batteuse et une sonorisation franchement approximative auront raison de l’énergie de ces amazones de Tokyo toutes en choucroute et robes à franges.
Filons vers DJ Shadow, dont le set a commencé, selon mes voisins, assez mollement. Changement de ton rapide : le DJ est planqué dans une grande boule creuse, qui tourne, et qui selon sa disposition et les images qui sont projetées dessus, nous rèvele ou nous cache Shadow et ses platines. Elle sert aussi de prétexte, cette « ShadowSphère » à un show visuel époustouflant, qui permet, grâce aux projections de film en version caméra subjective, d’en faire une boule de flipper (qui roule), une boule à facette ou un globe terrestre. Shadow, s’il cultive son goût du secret et garde ses distances (malgré son gentil « bonswaar Laïonnn »), livre une prestation à couper le souffle, qui tend parfois à effacer le ronronnement d’un mix très (trop) bien huilé.
Envie d’un peu de sueur ? Direction le set généreux et instinctif de Kyle Hall. Ce jeune DJ de Detroit est aussi agile dans ses mix qu’élastique avec son corps derrière les platines : hop je disparais sous la table sans lâcher mes boutons, hop je réapparais et je bondis au bon moment, parce que là PERSONNE ne peut résister au beat Dance 90’s qui se propage dans la salle sous une nuées de hurlements et de mains levées. Le garçon, qui a déjà monté son propre label Wild Oats, a son idée de la house, tonique et festive : irrésistible.
Changement de style radical avec le set des Sonics, sorte de AC/DC du rockabilly : cinq gaillards plus tout jeunes qui ont démarré dans les années 60, et surtout ce chanteur court sur pattes, remonté comme un coucou, et capable de hurler une heure durant comme un chat écorché, le blouson en cuir sur les épaules, et le visage tout rouge collé au micro. En tous cas, les vétérans ont envie d’en découdre, et ne vont pas se laisser impressionner par la set électro brutal de l’américain Lorn, le petit jeunot doué de la scène d’à coté qui balance ses basses comme des scuds. Son successeur, Scuba, tentera ses montées tout en délicatesse et avec doigté, mais à cause des hurlements de ses voisins rockers, et de visuels pâlots, seuls les danseurs les plus concentrés auront le privilège d’apprécier l’élégance du set.
Les déhanchements dans la foule se font plus chaloupés, décomplexés par les beats, l’heure avancée et les tickets boissons dans la poche arrière du jean. Il est temps de repasser la porte gigantesque imaginée par le collectif United Visual Art, installée à l’entrée du site, qui change de couleur ( bleu, blanc, rouge, signe d’une électro évidemment patriote) et surtout qui crépite de manière inquiétante , comme si chaque passage de visiteur provoquait une décharge électrique. Bon résumé de l’endroit, en somme.
C’est du 1er au 5 Juin…
Source: France Info