Les ministres des Finances de la zone euro valideront le second plan de secours à Athènes mi-juillet, si le gouvernement grec fait adopter la nouvelle cure d’austérité en débat au Parlement actuellement.
Le gouvernement grec se dit confiant lundi 20 juin dans l’adoption par son Parlement d’un nouveau plan d”austérité, alors que la zone euro a renvoyé dimanche la balle dans le camp d’Athènes. Les Européens ont effectivement refusé de débloquer la cinquième tranche de l’aide et de valider un second plan d’aide au pays tant que le parlement grec n’aurait pas voté un nouveau programme d’austérité.
la majorité socialiste y détient 155 sièges sur 300, ce qui permet au gouvernement grec de dire qu’il “attend pas de problèmes” lors du vote prévu le 28 juin, a précisé à l’AFP une source au ministère, commentant les résultats d’une première réunion, conclue dans la nuit, des ministres des Finances de la zone euro.
La cinquième tranche du prêt porte sur un montant de 12 milliards d’euros, sur un total de 110 milliards décidé en mai 2010.
Ce crédit, dont le pays banni des marchés dépendra en juillet pour se financer, devait au départ être débloqué en juin, mais l’échéance a été ajournée pour contraindre Athènes à davantage d’austérité, assortie de privatisations accélérées tous azimuts.
En l’absence de tout soutien de l’opposition de droite, et face à une fronde des députés socialistes contre la rigueur du traitement, le Premier ministre, Georges Papandréou, a remanié vendredi son gouvernement et a demandé dimanche, pour verrouiller sa majorité avant le vote du plan de redressement, la confiance du Parlement, où le vote doit se conclure dans la nuit de mardi à mercredi.
Après ce remaniement qui a propulsé au poste de ministre des Finances le numéro deux de la majorité socialiste, Evangélos Vénizélos, en remplacement du technocrate Georges Papaconstantinou, la “troïka”, délégation tripartite qui représente Banque centrale, Commission européenne et FMI, est attendue mardi et mercredi à Athènes, a indiqué la représentation locale de la Commission européenne.
La visite devrait en principe être assurée par les chefs de la troïka, l’objectif étant d’établir le contact avec le nouveau ministre, selon une source de son ministère.
Les observateurs grecs convenaient lundi que le Premier ministre passerait le cap des deux votes, de confiance et sur le plan, quitte ensuite à devoir affronter une nouvelle vague de difficultés politiques et sociales.
Au moment où les négociations se poursuivent aussi au sein de la zone euro pour un nouveau plan de sauvetage de la Grèce, dont un défaut menacerait l’euro, Georges Papandréou devait faire le point lundi à Bruxelles successivement avec le président de l’Union européenne, Herman Van Rompuy, et celui de la Commission européenne, José Manuel Barroso, ont indiqué ses services.
Après une journée d’action mercredi, la troisième depuis le début de l’année, la riposte syndicale se durcissait en vue du vote au Parlement, avec un appel par la principale centrale syndicale grecque GSEE à une grève générale de 48 heures dont la date dépendra de l’ordre du jour du Parlement.
Le pays était aussi menacé de coupures d’électricité, a prévenu l’Entreprise d’électricité (DEI) en raison du lancement lundi par le syndicat de cette compagnie — vouée à la privatisation d’ici à 2012 — des grèves de 48 heures reconductibles.
Les “indignés” grecs qui campent depuis le 24 mai sur place Syntagma ont aussi annoncé une nouvelle manifestation mardi soir lors du vote de confiance devant le parlement. Le rassemblement dominical qu’ils organisent depuis cette date était toutefois sensiblement moins massif dimanche, que lors des précédentes éditions.
(Challenges.fr)