Joggeuse disparue en Ardèche: «C’est forcément un mec qui connaît les lieux»
Le corps retrouvé mardi soir à demi calciné a été hélitreuillé ce mercredi…
C’est une petite route escarpée qui offre une vue imprenable sur l’embranchement du Doubs avec le Rhône. A droite, des vignes. A gauche des abricotiers. C’est au milieu, au pied d’une falaise, que les enquêteurs ont retrouvé, mardi soir, un corps à demi calciné. Enterré sous quelques centimètres de terre. Ce mercredi midi, il a été hélitreuillé et transporté dans un institut médico-légal pour des analyses ADN. Mais, selon toute vraisemblance, il s’agit du corps de Marie-Jeanne, une jeune fille de 17 ans qui a disparu alors qu’elle effectuait un jogging samedi soir à Tournon-sur-Rhône. A côté du trou, les gendarmes ont en effet retrouvé un lecteur MP3 et une paire de lunettes appartenant à la jeune fille.
Un relief très accidenté
A 47 ans, Saïd aussi à l’habitude de faire son footing dans ce lieu idyllique. «C’est forcément un mec qui connaît bien les lieux qui a fait le coup», lâche-t-il sur la place de ce bourg de 11.000 habitants. C’est aussi ce que pensent les enquêteurs. Depuis dimanche, ils ont recueilli beaucoup de témoignages. Notamment celui d’un voisin qui a affirmé avoir vu un feu samedi soir dans les collines. «C’est vrai, le relief est très accidenté, les lieux très difficiles d’accès, confirme le lieutenant colonel Emmanuel Josse, en charge de l’enquête. Il y a beaucoup de pistes. De nombreuses personnes ont vu des choses. Nous sommes en train de vérifier tout cela.»
«Elle était première de la classe»
En attendant, les habitants sont encore sous le choc. «Il y a ceux qui ne disent rien mais tirent une tronche de six pieds de long et il y a ceux qui ont besoin d’en parler pour se libérer un peu», assure Jacques derrière le comptoir de son bureau de tabac. Les plus touchés sont sans doute ses camarades de classe du lycée Gabriel-Faure. Thomas*, notamment, qui était dans la classe de Marie-Jeanne et vide un sirop de kiwi après sa dernière épreuve de bac de français. «C’est très dur de faire abstraction de tout ça. Mais je pense qu’elle n’aurait pas voulu qu’on se morfonde. Elle était première de la classe.» Vendredi, une marche blanche sera organisée en sa mémoire.