“Moins d’individualisme, plus de concertation”. Ségolène Royal l’assure, elle a changé depuis la campagne de 2007. “J’ai beaucoup réfléchi à ce qui nous avait manqué et à la part d’erreur qui m’incombe”. Ne cherchant pas à fuir ses responsabilités, elle a reconnu la part d’erreur qui avait conduit à l’échec de 2007. “Je n’ai pas su me faire comprendre en donnant parfois le sentiment d’improviser”, a-t-elle ainsi confessé, lors de sa déclaration de candidature dans le marais poitevin ce dimanche. Ses proches le confirment, la Ségolène Royal de 2011 n’est plus celle de 2007. Alors qu’on lui a souvent reproché son individualisme, ses proches l’assurent, “Ségo” privilégie désormais la concertation. “Elle prend davantage de temps avant de soumettre ses idées. Une phase d’expérimentation précède désormais ses propositions. C’est une autre Ségolène Royal!”, s’enthousiasme le secrétaire général de Désirs d’avenir, Kamel Chibli. “Cette reconnaissance de certaines erreurs et des épreuves qu’elle a traversé a permis d’entrevoir son être profond”, analyse le député strauss-kahnien, François Kalfon. Ancien soutien de Ségolène Royal, François Rebsamen partage lui-aussi ce constat: “Du point de vue de la méthode, elle a compris un certain nombre de choses”. Aujourd’hui proche de François Hollande, le maire de Dijon trouve qu’ “elle s’est foncièrement améliorée, elle a travaillé, ses propositions ont mûri”. Quoiqu’elle fasse, Ségolène Royal continuera d’avoir une aura singulière au sein de ce parti qu’elle a failli diriger à l’issue du congrès de Reims de 2008. “Elle a de toute évidence, un statut à part”, confesse François Kalfon. Il n’y aura pas de victoire sans Séoglène Royal”, confie ce spécialiste des études d’opinion au PS qui a pourtant pris le parti de Martine Aubry.
Quatre ans après la présidentielle, celle qui avait rassemblé 16 millions de Français derrière sa candidature bénéficie d’une légitimité particulière au sein du Parti socialiste. Une expérience renforcée par son bilan dans son laboratoire régional de Poitou-Charentes, à en croire Najat Vallaud Belkacem, sa porte-parole en 2007: “Elle a pu mettre en pratique les idées qu’elle proposait en 2007 notamment le pacte d’emploi pour les jeunes ou le soutien d’investissement aux PME. La plupart de ses intuitions se sont vérifiées.” 2007, Ségolène Royal avait fait campagne contre Nicolas Sarkozy mais aussi contre les éléphants de l’appareil socialiste. Aujourd’hui elle assure avoir soldé ce passé et semble regretter ses querelles internes. “J’aurais dû aller chercher un par un […] ceux qui pouvaient être légitimement contrariés par le résultat de la primaire”, confie celle qui a été vaincue au Congrès de Reims. Alors que par le passé, la Présidente du conseil régional de Poitou-Charentes prenait un malin plaisir à prendre à contre-pied les propositions socialistes, elle semble aujourd’hui totalement en adéquation avec le projet défendu par le PS. Najat Vallaud-Belkacem l’assure, “sa candidature se fera au nom du PS, Ségolène tente aujourd’hui de transcender le parti auquel elle appartient. Elle a trouvé un point d’équilibre entre la défense du projet socialiste et la mise en avant de ses propositions personnelles”. Alors que Ségolène Royal n’est pas donnée favorite de la primaire socialiste, François Kalfon ménage celle qui pourrait avoir un rôle déterminant dans l’hypothèse d’un second tour. “Depuis 6 mois, Ségolène Royal est dans une phase de différenciation maîtrisée alors qu’elle était par le passé dans une sorte de triangulation marquée par l’originalité. Elle occupe aujourd’hui pleinement sa place au sein du PS! “