POLITIQUE : Aubry “prend l’engagement de la victoire en 2012”
Ca y est! Martine Aubry est candidate à la primaire socialiste. Elle l’a annoncé depuis sa ville de Lille. Elle promet, si elle est élue à l’Elysée, d’engager le redressement de la France.
Ira? N’ira pas à la primaire? Le vrai-faux suspens a pris fin ce matin à 11h40. Sur une estrade blanche, dominant un fond bleu ciel orné des drapeaux français et européen, Martine Aubry a clamé: “J’ai décidé de proposer ma candidature à l’élection présidentielle”, d’une voix un brin crispée par l’émotion.
Pour son plongeon dans le grand bain de la primaire, celle que ses détracteurs critiquaient pour son manque d’envie à se lancer n’a rien laissé au hasard. Elle a choisi une date-clé (le 28 juin, ouverture du dépôt des candidatures), un lieu qu’elle affectionne pour ses expositions (la Gare Saint-sauveur, ancienne station SNCF reconvertie en zone dédiée à la culture). Et s’est entourée de ses amis.
Assis côte à côte, parmi les journalistes, son mari, l’avocat Jean-Louis Brochen, échange quelques mots avec l’ancien premier ministre Pierre Mauroy. Sont aussi présents ses fidèles François Lamy et Jean-Marc Germain, l’eurodéputé PS Gilles Pargneaux, le premier adjoint de Lille Pierre de Saintignon, le maire de Lomme Yves Durand et le communicant Claude Pasternak, qui s’est rapidement réfugié en coulisses.
Face aux caméras, Aubry se fait discrète sur le thème de la primaire. A peine une allusion. Car son discours est tout entier tourné vers la présidentielle -comme si l’échéance interne était une formalité? La nouvelle candidate promet de lancer “un changement au profit de tous”. Et poursuit: “Je prends devant vous l’engagement de la victoire en 2012.”
Ferraillant d’ores et déjà avec Nicolas Sarkozy, mais sans le nommer, elle dénonce le bilan du chef de l’Etat. “On ne gouverne pas en opposant les Français entre eux”, affirme-t-elle. “Je veux rendre à la France sa sérénité et son unité, je veux redonner à chacun le goût de l’avenir et l’envie d’un destin en commun”, dit-elle.
Et de promettre, pêle-mêle, un retour en force des valeurs de laïcité et de fraternité, le droit à la retraite, la lutte féroce contre l’insécurité. Avant de descendre de l’estrade, elle assure, pour faire taire les critiques: “Je suis entousiaste d’aller à votre rencontre”. Puis, elle part saluer les militants, fait un détour pour serrer dans ses bras Pierre Mauroy et embrasser son mari, en dépit de la forêt de caméras. La campagne a véritablement commencé.
Source lexpress.fr