Peu servis par le parcours de ce début de Tour de France, les spécialistes de la dernière ligne droite tenteront d’exploiter à Redon une des rares étapes taillées à leur convenance.
Le mont des Alouettes samedi ? Trop difficiles pour leurs grosses cuisses. Et par définition, le contre-la-montre par équipe de dimanche ne pouvait sacrer un coureur en solo. Quant au Mûr-de-Bretagne mardi, ses pentes effrayent déjà les sprinteurs qui tenteront avant tout de traîner leur carcasse jusqu’à la ligne d’arrivée. Et ça continue sur ce rythme une bonne partie du Tour de France 2011. Heureusement, la troisième étape, lundi entre Olonne-sur-Mer et Redon, est taillée pour sourire aux sprinteurs, histoire que Mark Cavendish, Tyler Farrar, Alessandro Petacchi et consorts n’aient pas fait le déplacement pour rien sur le Tour.
Le vent aurait pu agiter la course depuis le bord de mer et bousculer un peu plus la marche peu paisible du peloton mais il devrait être très faible lorsque les coureurs approcheront de Redon. Une bonne nouvelle pour Alberto Contador, qui pourra souffler un peu après deux journées en sa défaveur. Par le passé, le triple vainqueur du Tour de France, déjà pointé à 1’42” au général, n’a pas toujours brillamment géré les soubresauts d’un peloton décidé à en découdre sur des plaines balayées par le vent.
Mais puisqu’Eole est au repos, la seule difficulté qui s’opposera lundi à la marche des coureurs sera la côte du pont de Saint-Nazaire. Une ascension répertoriée en 4e catégorie qui n’influencera pas le scénario attendu pour cette troisième étape : une échappée au long cours qui aura bien du mal à résister à un peloton lancé à vive allure lorsque les grosses cylindrées se mettront en route dans le final avant un explication entre sprinteurs.
A ce petit jeu, la Garmin a démontré dimanche sa capacité à tenir un train d’enfer sur la durée. Reste à trouver la bonne carte pour concrétiser dans les derniers hectomètres. Le maillot jaune Thor Hushovd devrait s’écarter devant Tyler Farrar, l’un des rares à avoir battu un Mark Cavendish mobilisé. Et si Farrar peut compter sur un collectif qui a fait ses preuves contre-la-montre, Cavendish dispose également avec HTC d’une formation d’une rare qualité pour porter son leader vers la victoire. Le Team Sky aussi peut peser dans le final, et le jeune Ben Swift (23 ans) n’est certainement pas trop tendre pour briller sur le Tour. Sans oublier le vétéran Alessandro Petacchi, toujours présent, et le mastodonte André Greipel, qui pourra enfin se mesurer à Cavendish sur la Grande Boucle.
source Francesoir