Le journaliste Jean-Sébastien Ferjou, directeur de la publication d’Atlantico s’est dit “furieux” mardi des déclarations de parlementaires PS accusant le site d’information, auquel Tristane Banon a collaboré, d’être proche de l’UMP et de participer à une manipulation contre Dominique Strauss-Kahn.
“Je suis furieux”, a dit à l’AFP Jean-Sébastien Ferjou. “Nous accuser d’être partie prenante d’une manipulation et d’une opération de déstabilisation, cela relève de la diffamation. Je regarde avec mon avocat la suite qu’il convient de donner à ces propos”.
“Il suffit de lire nos articles, on ne s’est lancé dans aucune campagne contre DSK. On est resté dans un traitement assez factuel des choses”, a-t-il ajouté, insistant: “C’est du délire, une insulte à toute notre équipe de journalistes. On est un site d’information et pas je ne sais quel organisateur de complot loufoque”.
Des parlementaires strauss-kahniens ont dénoncé mardi “l’opportunisme” de Tristane Banon, qui a porté plainte en France pour tentative de viol contre Dominique Strauss-Kahn.
“Je constate que Mme Banon est par ailleurs éditorialiste au site Atlantico, site politique proche de l’UMP que chacun connaît”, a dit le député Jean-Marie Le Guen.
“Je sens encore une belle manipulation et celle-là, je la vois très politique en France, on voit bien où est le site internet Atlantico, avec qui elle travaille, avec quel avocat elle travaille, tout cela est de notoriété publique”, a déclaré le sénateur François Patriat, ajoutant: “J’ai le sentiment que Tristane Banon est manipulée, mais je n’ai rien pour l’étayer, c’est mon sentiment”.
Tristane Banon a publié huit contributions sur Atlantico, dont la dernière date du 27 avril 2011.
“Tristane Banon n’est pas éditorialiste, a précisé Jean-Sébastien Ferjou. Elle fait partie de notre réseau de contributeurs comme des dizaines d’autres. Je ne l’ai même jamais rencontrée ni même ne lui ai parlé”.
“On s’était intéressé à elle parce qu’elle était journaliste et écrivain, et se proposait d’écrire des papiers (non rémunérés, NDLR) ayant rapport à la jeunesse. Si elle décide de porter plainte, c’est sa vie”, a-t-il ajouté.
Quant aux accusations d’être un site proche de l’UMP, le directeur de la publication les qualifie de “fantasme”: “avoir une sensibilité différente de Rue89 ou Mediapart, c’est une chose. Mais être proche de l’UMP, c’en est une autre. On est simplement journalistes”.
“Si les gens qui nous lisent se disent qu’on est plutôt de droite, ce n’est pas infâmant. Mais ce n’est tout simplement pas notre objectif”, a-t-il conclu.
Source AFP