Vous avez fêté la défaite de l’Allemagne ?
Oui car on s’attendait à ce que les Allemandes aillent plus loin. Et puis avec la Suède, qui fait une belle Coupe du monde, et nous ça faisait trois belles équipes et comme il n’ y avait que deux places pour les J.O…On a été soulagé que le Japon batte l’Allemagne
Les J.O., c’est un nouveau challenge à relever…
Je m’étais dit que je ferais le point après la Coupe du monde en fonction de notre parcours et comme il y a les J.O en 2012, on a envie de continuer.
Personne ne prendra sa retraite alors ?
(Rires) Les J.O sont un évènement planétaire, c’est notre première participation, et je pense qu’il n’y aura pas grand monde qui raccrochera les crampons à la fin de la Coupe du monde. Dans une carrière de sportif, c’est bien d’avoir des objectifs comme celui-là. C’est beau.
Si on revient sur le match d’hier, ça aurait pu être une rencontre hyper frustrante.
Sur l’ensemble du match, on méritait vraiment de passer, on s’était créé beaucoup plus d’occasions que les Anglaises même si dans les 30 derniers mètres, on a manqué de justesse technique et d’efficacité. Ça aurait été cruel sortir encore une fois aux tirs aux buts après l’élimination concédée à l’Euro 2009 face aux Pays-Bas.
En plus c’était le même scénario.
Quand l’arbitre a sifflé la fin des prolongations, beaucoup ont repensé à ce quart de finale en Finlande. Camille a raté son premier penalty et là on a eu une certaine forme de force en nous parce que Gaëtane nous dit : « Ce n’est pas grave parce qu’en Challenge de France, on avait gagné après avoir raté le premier. » Et moi, je la regarde en lui disant : « Oui mais c’était contre Lyon ! ». Mine de rien, on était décontracté et ça nous a souri. Si on avait perdu, on aurait eu énormément de regrets car c’était largement à notre portée
Quand on voit la tête de Laure (Lepailleur) sauvée sur la ligne, on se dit que c’est fini, que ça ne rentrera pas. Il y a quand même eu du doute mais on n’a jamais rien lâché, et on a été récompensé. Les Anglaises étaient cuites et nous on se précipitait, ont cafouillait parfois mais jusqu’à la dernière minute on a poussé et on a été récompensé.
Qu’est-ce que vous vous dites au moment où Élise Bussaglia frappe.
Je vois Marie-Laure tomber et je pense d’abord au penalty surtout qu’il y a un cafouillage. Le ballon ressort sur Élise, je vois que ça tape le poteau. Je ne sais pas trop s’il rentre ou pas mais je vois les filets qui tremblent et c’est la délivrance. Et puis, je me dis que l’on peut encore gagner 2-1 car il reste encore un petit peu de temps. J’étais super contente.
Décrivez nous la joie du groupe après la victoire.
C’est énorme en plus que ce soit avec Lyon ou l’équipe de France, les penalties ne m’avaient pas trop souri. C’était une délivrance énorme. C’est dur de mettre des mots sur une telle joie. Il y a beaucoup de sentiment qui se mélangent. On a envie de pleurer de joie. Mais après toute cette tension accumulée à la fin, avoir pu exploser à la fin, c’était génial.
Que vous inspire votre prochain adversaire, les États-Unis ?
C’est une équipe que je connais plutôt bien après avoir évolué pendant deux ans dans le championnat américain. C’est très physique. Et si techniquement elles ne sont pas impressionnante, collectivement, c’est un rouleau compresseur qui vous étouffe. Le problème c’est qu’avant de pouvoir jouer, il faut livrer le combat physique et nous on n’a pas l’habitude de ça. On laisse beaucoup d’énergie quand on joue ces équipes-là et on manque souvent de lucidité pour mettre en place notre jeu. C’est jamais évident c’est un style de jeu différent du notre. Il faudra bien répondre au duel physique, avoir un maximum de lucidité pour jouer au sol, avoir du mouvement, faire des débordements sur le côté et être très présentes devant le but.
Thibault Simonnet avec Sébastien Duret, à Düsseldorf