Ils vivent ici, ils bossent ici, ils payent leurs Impôts ici, ils restent ici !
Depuis 2 ans, dans le cadre de la campagne « Non au racket sur les cotisations sociales des sans papiers, non à l’injustice fiscale », les sans papiers et leurs soutiens ont été reçus à 4 reprises par les services de la fiscalité de la DGFiP à Bercy. L’administration est donc bien au fait des injustices fiscales qu’ils subissent : on leur impose des devoirs, on prend leurs impôts, mais on se garde bien de leur donner les droits qui vont avec, en les régularisant. Une grande partie des 400 000 travailleurs sans papiers déclarent leurs revenus, gagnés « au noir » ou avec un contrat de travail en bonne et due forme. De plus en plus de patrons, sensibles à leur malheur et désireux de conserver des travailleurs précieux, demandent également leur régularisation. Il est vrai que contrairement à ce que prétend le ministre de l’Intérieur, l’économie française a bel et bien besoin de travailleurs immigrés : les secteurs du bâtiment, du nettoyage, du gardiennage, de l’intérim, de la restauration, de l’aide à la personne… ont systématiquement recours à la main d’œuvre immigrée généralement, sans papiers en particulier. Ces secteurs font partie des 152 métiers en tension (selon la liste établie par le ministère de l’Economie lui-même) tellement peu attrayants pour la main d’œuvre française et européenne que les entrepreneurs peuvent recruter en toute connaissance de cause des sans papiers sans les rémunérer correctement ni les déclarer dans la plupart des cas.
Les sans papiers sont avant tout des gens qui ont du fuir leur pays à contre cœur à cause de guerres, de famines, de plans d’ajustement structurel dictés par le FMI et la Banque Mondiale, ces institutions qui étranglent économiquement et endettent de manière exponentielle les pays du Sud. Originaires pour la plupart de nos anciennes colonies, ils se réfugient naturellement en France, pays des Droits de l’Homme et du Citoyen, pour y travailler et y gagner de quoi faire survivre leurs proches.
Suprême hypocrisie, l’argent ainsi envoyé à leurs familles représente quatre fois l’aide publique au développement allouée par le gouvernement Français aux pays Africains !
C’est pour cela que des dizaines de travailleurs sans-papiers occupent aujourd’hui le siège de la direction parisienne de la DGFiP en demandant à être reçus par les ministres V. Pécresse et F. Baroin.