EUROPE: Crise de la dette

ÉCONOMIE – Les Bourses se sont écroulées lundi…

Vent de panique sur l’Europe. Après la Grèce, l’Irlande et le Portugal, c’est maintenant l’Italie qui affole les places boursières du Vieux Continent. Depuis vendredi, les marchés financiers s’inquiètent de la capacité du pays à rembourser ses échéances de dette. La patrie de Silvio Berlusconi a emprunté au fil des années des sommes colossales, et son économie tarde à rebondir, alors qu’un plan d’austérité doit bientôt se mettre en place. Face à cette situation, un schéma bien connu se répète. Sauf qu’avec l’Italie, le jeu semble plus dangereux qu’avant.

«On a changé de dimension»

Aujourd’hui, selon les banques et les fonds d’investissement, il est devenu risqué de prêter de l’argent à l’Italie. En conséquence, les parts de la dette du pays, qui s’échangent sur les marchés financiers, voient leurs taux d’intérêt s’envoler (ils ont atteint hier leur plus haut niveau depuis dix ans). Et ceux qui détiennent cette dette sont exposés à perdre de l’argent…

Les banques françaises, par exemple: elles détiennent 280 milliards d’euros de part de dette en Italie, soit 7 fois plus qu’en Grèce (40 milliards). En Europe, le constat est le même pour beaucoup de compagnies d’assurances, très actives sur le marché de la dette. «L’Italie, c’est autre chose que la Grèce et le Portugal. On a changé de dimension», éclaire Thomas Jacquet, analyste chez Exane BNP Paribas.

Lundi, les Bourses d’Europe se sont écroulées une à une. En clôturant à – 2,71 %, la Bourse de Paris a même connu sa pire journée de l’année. Avec l’Italie, les risques de « contagion » de la crise sont donc plus palpables que jamais. Déjà en désaccord sur les conditions d’un second plan d’aide à la Grèce, les ministres des Finances de la zone euro ont désormais un nouveau feu à éteindre.

SOURCE: 20 MINUTES