L’impact de la grève à Air Algérie se fait sentir aussi bien à l’aéroport d’Alger, que dans ceux d’Orly, de Nice ou de Marseille. Au coeur de ce conflit, le personnel navigant commercial (PNC) de la compagnie aérienne en Algérie, qui réclame des revalorisations salariales. Selon le PDG d’Air Algérie Mohamed Salah Boultif, cette grève a entraîné depuis son déclenchement l’annulation de 146 vols sur 186 prévus.
Conséquence: des centaines de voyageurs bloqués, et contraints à dormir sur place, à l’aéroport, dans des conditions précaires. La situation est tout particulièrement tendue à Orly, où une foule de vacanciers empêchés de rejoindre l’Algérie ont déjà dû camper deux nuits d’affilée dans l’aéroport avec enfants et bagages : une centaine sont encore sur place pour le troisième jour en attendant un hypothétique départ. Et la situation ne devrait pas s’améliorer rapidement: les vols de mercredi depuis les aéroports de Paris seront “certainement” annulés, ce qui est déjà une certitude pour ceux qui devaient s’envoler de Marseille Provence.
En cette période de vacances, les vols sont réservés depuis longtemps et les solutions de repli sont difficiles à trouver. Si les voyageurs qui devaient quitter Paris lundi ont pu pour la plupart le faire mardi, selon une source aéroportuaire, “environ 1500 passagers sont aujourd’hui en attente d’une reprogrammation de leur vol“, a estimé dans un communiqué le ministre des transports Thierry Mariani. Lequel juge la date de cette grève “tout à fait regrettable“. Le ministre a appelé “la compagnie Air Algérie à prendre toutes ses responsabilités et à apporter toute l’assistance nécessaire à ses passagers, en priorité leur réacheminement et à défaut l’hébergement“.
“On veut des avions !“
Mais, visiblement dépassée, la compagnie a demandé mardi aux passagers de ne pas se présenter à l’aéroport et a proposé un report des voyages ou un remboursement des billets. “On veut des avions, on veut des avions !“, “on veut un responsable !“, ont scandé mardi, lors d’une journée parfois tendue, les voyageurs dépités devant le comptoir d’Orly-Sud de la compagnie entouré par les forces de l’ordre. Et c’est protégé par une escorte qu’un responsable de la compagnie est venu apporter cette seule réponse à la foule : “On ne pourra pas prendre tout le monde“.
“Ils nous abandonnent“, s’insurgeait Karim qui devait s’envoler lundi à 16 heures pour Alger. “On est pire que du bétail ! Il y a des enfants, des personnes âgées, des malades, ils s’en foutent !“, lançait-il. Beaucoup de familles avec enfants et personnes âgées étaient en effet regroupées dans le hall de l’aéroport, visiblement épuisées par une nuit d’attente.
Quelque 340 personnes étaient également bloquées à Roissy. A Marseille où une trentaine de voyageurs ont passé la nuit dans l’aéroport, trois vols sur cinq étaient suspendus. Air Algérie proposait notamment un acheminement par bateau à destination d’Alger, mercredi et jeudi et vers Skikda vendredi. Le trafic aérien était également sérieusement perturbé mardi à l’aéroport international Houari-Boumedienne d’Alger où seul deux vols ont pu être assurés sur 25 départs.