Mondial féminin: les Américaines ferment la porte de la finale au nez des Bleues
L’équipe de France féminine de football est tombée avec les honneurs mercredi en demi-finale du Mondial allemand, battue 3-1 par les Etats-Unis, meilleure équipe du monde au classement Fifa, qu’elles ont dominée l’essentiel du match.
“Il faudra qu’on raconte une belle histoire”, avait dit le sélectionneur Bruno Bini avant de partir en Allemagne. L’histoire a été très belle, mais sous le vilain crachin de Mönchengladbach et devant le premier stade vraiment dégarni de la compétition, la fin a été un peu triste.
Les Bleues ont encore réussi un très bon match, se montrant supérieures techniquement aux Américaines, mais il est sans doute impossible d’espérer jouer une finale de Coupe du Monde quand on encaisse trois buts sur les quatre premiers tirs cadrés de l’adversaire.
Les Françaises ont ainsi encaissé un but dès la 9e minute, quand O’Reilly effaçait Georges beaucoup trop facilement et centrait pour Cheney qui ne laissait aucune chance à Sapowicz. Les Américaines n’allaient plus cadrer une seule frappe jusqu’à la 70e minute.
Sapowicz repoussait alors péniblement un coup franc puissant de Rapinoe. Mais elle devait s’incliner sur les deux occasions américaines suivantes: une tête de Wambach sur corner (79), où elle manquait sa sortie, et une frappe piquée de Morgan après une nouvelle approximation défensive bleue (83).
Entre-temps, les coéquipières de Sandrine Soubeyrand avaient globalement pris le dessus, avec notamment un temps très fort autour de le demi-heure de jeu, avec des frappes dangereuses par Bussaglia (27), Abily (28), ou Thiney (29) sur une passe délicieuse de Necib, brillante toute la première période. Elles touchaient même la barre du but de Hope Solo par Bompastor (33).
Et à la 55e, elles égalisaient très logiquement sur un centre vicieux de Bompastor qui dépassait d’un rien la tête de Thiney mais finissait au fond des filets de Solo.
Thiney tentait même un coup de vice en chipant de la tête un ballon dans les mains de la grande Hope Solo, exaspérée (76).
Dans ce match de survivantes, ayant vu l’élimination de près en quart de finale, les Françaises semblaient également à la hauteur physiquement face aux athlètes américaines, qui avaient certes eu une journée de récupération en moins.
Mais pour les Etats-Unis, “la défaite n’est pas une option”, avait prévenu mardi Abby Wambach.
Les Américaines n’ont donc certainement pas donné une leçon de “soccer” aux Françaises, mais bien une leçon de réalisme comme les Bleus au masculin en ont subi beaucoup avant d’apprendre à gagner les très grands matches.
L’équipe de France a perdu contre l’Allemagne et les Etats-Unis et gagné contre les équipes supposées plus faibles qu’elle (Nigeria) ou de valeur équivalente (Canada et Angleterre). Cela situe sans doute assez justement son niveau, juste en dessous de l’élite.
Quelle que soit l’issue de l’anecdotique match pour la troisième place samedi à Sinsheim, le bilan du Mondial français est bien sûr très positif. Les Bleues ont obtenu un résultat historique, se sont qualifiées pour les jeux Olympiques et ont attiré sur elles un peu de la lumière médiatique qu’elles espéraient depuis longtemps.
Mercredi, elles ont joué devant le président de la FFF Noël Le Graët, celui de la LFP Frédéric Thiriez et la ministre des Sports Chantal Jouanno. Pour que le football féminin français atteigne vraiment le Nouveau Monde, la balle est aussi dans le camp de ces spectateurs là.
Source AFP