L’étape s’est jouée dans la dernière difficulté de la journée, à Luz-Ardiden. Auparavant, les cadors tels que les frères Schleck (Leopard Trek) ou Alberto Contador (Saxo Bank) étaient restés groupés, respectant le tempo imposé par Europcar et son maillot jaune, Thomas Voeckler. Annoncée comme la première journée de grande bagarre, l’explication a bien eu lieu. Les Leopard-Trek ont pris les choses en main dans le final de l’épreuve pour écrémer le peloton. Les deux frères luxembourgeois s’étaient accordés pour harceler Alberto Contador, double tenant du titre de l’épreuve. Et leurs assauts, bien que tardifs, ont eu raison de l’Espagnol, qui a cédé du terrain en fin d’étape. Bien moins en jambes que sur le Giro, Contador a toutefois limité la casse. “Aujourd’hui, c’était un peu la conséquence de mes chutes”, a estimé le triple vainqueur du Tour (2007, 2009, 2010). “Je ne me sentais pas au mieux dans les jambes, je n’avais pas mon meilleur coup de pédale”. Mais il s’est voulu optimiste pour la suite : “Je suis quand même satisfait. Ca ira de mieux en mieux”. L’aîné des deux frères, Frank, a pu remonter sur la tête de course et terminer à 10 secondes du duo de tête tandis qu’Andy a grappillé une poignée de secondes à son grand rival.
Thomas Voeckler, épaulé par un formidable Pierre Rolland, a terminé à quelques secondes des meilleurs. “Ti-Blanc” a su monter à son rythme lorsque les choses se sont accélérées. Une formidable performance qui lui assure une quatrième journée en jaune. “Ce n’est pas inespéré mais ce n’était pas gagné au départ”, a souri le Français, fatigué à l’arrivée. “J’avais dit que logiquement je devrais le perdre… Je suis content d’avoir eu tort.” Au classement, il possède encore 1’49 d’avance sur son nouveau dauphin, Frank Schlek. L’Australien Cadel Evans est à 2’06 et Andy Schlek à 2’17. Ivan Basso, qui est apparu en forme, se tient à 3’16 tandis que Contador accuse encore 4’00 de retard. Une nouvelle explication de grande envergure est à prévoir vendredi, entre Pau et Lourdes.
Parti au kilomètre zéro, sous l’impulsion de Laurent Mangel (Saur-Sojasun), un groupe de six hommes s’est rapidement constitué. A son bord Jose Ivan Gutierrez (MOV), Blel Kadri (AG2R), Ruben Perez Moreno (EUS), Thomas Geraint (SKY) et Jeremy Roy (FDJ). Thomas Geraint, le mieux placé des six hommes de tête (31e à 5’51), a virtuellement été maillot jaune puisque le groupe a compté jusqu’à 8’50 d’avance sur le peloton. Auprès de Jérémy Roy, les deux hommes ont résisté jusqu’à 7 kilomètres de l’arrivée.
Derrière eux, le peloton a longtemps géré l’écart. Arrivés au pied de la Hourquette d’Ancizan, premier col de 1ere catégorie du Tour, avec sept minutes d’avance, les hommes de tête ont peu à peu vu le peloton fondre sur eux suite au coup d’accélérateur d’Europcar. Un peloton où ça s’agitait enfin avec les démarrages de deux revenants : Johnny Hoogerland (Vacansoleil) et Sylvain Chavanel (Quickstep). Le premier, porteur du maillot à pois, mérite l’appellation de plus combatif pour continuer la compétition malgré ses 33 points de suture. Le second a tenu à montrer son maillot de champion de France malgré sa douleur à l’épaule. A noter qu’Arnold Jeannesson (FDJ), meilleur jeune de la compétition, prend le maillot blanc. Une petite victoire en ce jour de Fête nationale