La marine israélienne met en garde le bateau français pour Gaza
Le navire français qui projetait de forcer le blocus israélien est encerclé depuis le milieu de la matinée par des navires israéliens. “Toutes les communications sont brouillées”, a fait savoir l’un des organisateurs de l’expédition.
Le navire français de la flottille internationale, qui projetait de forcer le blocus israélien autour de Gaza, s’est retrouvé mardi matin encerclé par des navires israéliens, selon l’un des organisateurs de l’expédition. “Le bateau est entouré par au moins trois navires israéliens et depuis 9h06 heure de Paris, toutes les communications sont brouillées, nous ne pouvons plus communiquer avec eux (ceux présents à bord du bateau, ndlr) par téléphone ni par internet“, a déclaré Julien Rivoire, joint au téléphone à Paris. Du côté de l’armée israélienne, on se contente pour l’heure d’indiquer que “des bâtiments de la marine ont hélé le yacht pour l’informer qu’il approchait d’une zone fermée“, tout en se refusant à fournir des détails sur l’intervention. Le Dignité-Al Karama transporte 16 militants français, canadiens, suédois, grecs ainsi que la journaliste renommée du quotidien israélien de gauche Haaretz, Amira Hass, et une équipe de la chaîne de télévision du Qatar Al-Jazira. Intercepté le 7 juillet par les garde-côtes grecs, il avait quitté dimanche la petite île grecque de Kastellorizo en appareillant officiellement pour le port égyptien d’Alexandrie. Mais son véritable objectif était d’atteindre la bande de Gaza, selon les organisateurs.
Israël avait prévenu
Les neuf autres bateaux qui composaient la flottille, avec à leur bord 300 militants venus de 22 pays, n’avaient pas été autorisés à quitter la Grèce ; Athènes avait expliqué cette interdiction par la “sécurité des militants“, après l’assaut sanglant de la marine israélienne sur une précédente flottille pour Gaza, le 31 mai 2010.
Israël impose un blocus à Gaza depuis l’enlèvement d’un de ses soldats en juin 2006. L’an dernier, une première tentative d’approcher de Gaza avait déjà coûté la vie à neuf personnes après l’assaut de la marine israélienne contre le ferry turc Mavi Marmara, qui servait de navire amiral à la flottille. Depuis l’annonce de cette nouvelle expédition visant à percer ce barrage maritime, Israël a réaffirmé à plusieurs reprises qu’il ne permettrait pas au navire de se rendre à Gaza. “Si ce bateau tente une action provocante, effectivement nous l’intercepterons“, avait prévenu lundi le vice-ministre des Affaires étrangères Danny Ayalon.