Zone euro: ouverture d’un sommet crucial sur la Grèce

F.L
Par F.L 21 Juil 2011 08:15

Zone euro: ouverture d’un sommet crucial sur la Grèce

Angela Merkel à Bruxelles le 21 juillet 2011 (AFP, Eric Feferberg)

BRUXELLES — Le sommet extraordinaire de la zone euro qui doit aboutir à un second plan d’aide à la Grèce s’est ouvert jeudi vers 13H35 (11H35 GMT) à Bruxelles, a annoncé sur son compte Twitter le président de l’Union européenne Herman Van Rompuy.

“Le déjeuner de travail vient de commencer”, a-t-il indiqué.

Cette rencontre doit permettre de trouver une solution permettant de réduire la colossale dette grecque et d’éviter une faillite du pays. Selon des sources proches des discussions, les dirigeants de la zone euro n’excluent plus un défaut de paiement d’Athènes, une solution longtemps taboue et qui serait une première dans l’Union monétaire.

Avant le sommet, la chancelière allemande Angela Merkel, le président français Nicolas Sarkozy et le Premier ministre grec Georges Papandréou se sont réunis pour une rencontre trilatérale, a-t-on appris auprès de la délégation française.

“Une trilatérale Merkel-Sarkozy-Papandréou est en cours”, a indiqué un membre de la délégation, sans fournir plus de détails.

Dans le projet d’accord du sommet de Bruxelles, la zone euro envisage de réduire le volume de la dette grecque (d’environ 350 milliards d’euros au total), a déclaré jeudi à l’AFP un diplomate européen. L’ampleur de la baisse n’est pas encore fixée et doit être discutée avec les banques créancières.

Problème: “il y a des solutions qui peuvent être interprétées comme un défaut de paiement par les agences de notation”, a souligné ce diplomate proche des négociations, alors que ce scénario devait être il y a encore quelques semaines évité à tout prix.

La Banque centrale européenne a menacé jusqu’ici en cas de défaut de paiement de la Grèce de ne plus accepter les titres de la dette publique grecque comme garantie pour prêter de l’argent aux banques européennes, grecques en particulier.

Ce qui contraindrait les gouvernements à renflouer eux-mêmes le système bancaire en Grèce et ailleurs dans l’Union monétaire.

Et le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker, a appelé jeudi à “tout faire” pour éviter un tel défaut de la Grèce.

Le texte qui a été posé sur la table des discussions jeudi matin, après un compromis franco-allemand trouvé dans la nuit à Berlin, “devrait réunir l’accord des partenaires sur la quasi-totalité des points”, a ajouté le diplomate.

Après des semaines de tergiversations, le couple franco-allemand a débloqué la situation en se mettant d’accord sur les moyens d’aider la Grèce, au terme de sept heures de discussions.

La chancelière allemande Angela Merkel et le président français Nicolas Sarkozy comptent désormais présenter leurs propositions lors du sommet dont l’objectif est de décider d’un deuxième programme de sauvetage pour éviter la faillite de la Grèce et ainsi d’éviter la contagion de la crise de la dette à des pays comme l’Italie ou l’Espagne.

L’accord franco-allemand est “un préalable. Ce ne sera pas suffisant: aujourd’hui, il faut encore convaincre nos partenaires et travailler ensemble”, a déclaré la porte-parole du gouvernement français, Valérie Pécresse.

Si peu de choses ont filtré sur le contenu des discussions, parmi les idées sur la table pour réduire la dette grecque, figurent un rachat d’une partie de l’endettement et un échange d’obligations pour les créanciers privés.

L’introduction d’une taxe bancaire pour aider la Grèce, un temps envisagée, notamment par la France, est à présent écartée, a indiqué M. Juncker.

M. Sarkozy avait pris l’initiative de se rendre à Berlin mercredi afin de se mettre d’accord avec l’Allemagne, dont l’exigence de voir les banques impliquées dans le second plan d’aide à la Grèce bloquait les négociations.

Le président de la BCE, Jean-Claude Trichet, a pris part mercredi soir aux discussions. Mais la délégation française n’a parlé ensuite que d’un accord franco-allemand, ce qui pourrait signifier que le compromis n’est pas forcément du goût de l’institut monétaire.

Mme Merkel s’est bornée à dire à son arrivée jeudi à Bruxelles que Paris et Berlin avaient “écouté les arguments” de la BCE.

“Aucun plan, aussi audacieux soit-il, n?est capable de satisfaire simultanément chacune des parties en présence” et chacun des acteurs ou observateurs extérieurs de ce sommet”, notamment les marchés, a estimé Bruno Cavalier, économiste de la maison de courtage Oddo.

Outre les chefs d’Etat des 17 pays de l’Union monétaire, plusieurs dirigeants de grandes banques européennes participent au sommet. Ce qui laisse supposer qu’elles participeront bien au second plan d’aide à la Grèce qui devrait atteindre un montant similaire au premier décidé en urgence en mai 2010 (110 milliards d’euros).

Source AFP

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