La Bourse de New York a chuté jeudi, sapée par un subit retour des craintes pour l’économie mondiale, entre indicateurs inquiétants aux Etats-Unis et impact de la crise de la dette sur le secteur financier européen: le Dow Jones a lâché 3,68% et le Nasdaq 5,22%.
Selon des chiffres définitifs, le Dow Jones Industrial Average a abandonné 419,63 points à 10.990,58 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 131,05 points à 2.380,43 points.
L’indice élargi Standard & Poor’s 500 a abandonné 4,46% (53,24 points) à 1.140,65 points.
Le marché s’est installé en forte baisse dès l’ouverture, dans le sillage des places financières européennes, faisant la démonstration de ses inquiétudes après deux informations inquiétantes.
D’une part, selon le Wall Street Journal, la banque centrale américaine s’inquiète de la capacité des filiales aux Etats-Unis de banques européennes à maintenir un niveau adéquat de liquidité, au cas où leurs maisons mères seraient contraintes à rapatrier brutalement des capitaux.
D’autre part, les investisseurs ont très mal perçu l’abaissement des prévisions de croissance mondiale de la banque Morgan Stanley, réveillant les vieux démons qui avaient fait tanguer les marchés boursiers la semaine passée.
Dans la même note, Morgan Stanley écrit que les Etats-Unis et la zone euro” sont “dangereusement proches de la récession”, même si ce n’est pas un scénario sur lequel elle se base.
“L’utilisation du mot +dangereusement+ n’est pas une bonne chose, et cela réveille les craintes pour la croissance”, a souligné Marc Pado, de Cantor Fitzgerald.
Après quelques jours d’accalmie, la tempête a de nouveau frappé. A New York, la journée s’est révélée “tout à fait calamiteuse. Le facteur peur s’envole”, a observé Peter Cardillo, de Rockwell Global Capital.
La publication de très mauvais indicateurs américains a encore enfoncé les indices. Les investisseurs ont été particulièrement effarés par l’indice de la Fed sur l’activité industrielle dans la région de Phildelphie (nord-est), qui s’affondrait à -30,7 en août.
Le marché obligataire a bondi, refuge des investisseurs inquiets. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans, qui évolue à l’inverse des prix, a brièvement chuté sous 2%, du jamais vu. Il a finalement reculé à 2,083% contre 2,165% mercredi soir, et celui du bon à 30 ans à 3,442% contre 3,567%.
Source AFP