Attentat en Algérie: le bilan repasse à 18 morts
Le double attentat suicide contre l’Académie militaire de Cherchell, à une centaine de kilomètres à l’ouest d’Alger, a fait 18 morts, 16 officiers et deux civils, a annoncé samedi le ministère de la Défense dans son propre bilan revu à la hausse.
Il avait auparavant annoncé 11 morts, dont deux civils, alors qu’une source hospitalière avait déclaré la veille à l’AFP avoir dénombré 18 morts.
Dans son nouveau bilan cité par l’agence APS, le ministère fait également état de 20 personnes blessées qui ont quitté l’hopital après avoir été soignées.
Six autres personnes sont maintenues “sous contrôle médical, dont l’une dans un état très grave”, selon la même source.
Deux kamikazes, dont l’un à moto, se sont fait exploser vendredi à quelques secondes d’intervalle devant l’entrée du mess des officiers de l’école militaire, un acte qualifié “d’abject” par le ministère de la Défense.
Il s’est produit moins de dix minutes après la rupture du jeûne du ramadan devant l’entrée du mess des officiers de l’école militaire, une institution créée par la France après le débarquement allié du 8 novembre 1942 en Afrique du Nord et devenue à l’indépendance algérienne centre de formation des hauts responsables de l’armée algérienne.
Cet “acte abject”, “terroriste”, attribué à “des bandes criminelles”, vise “des objectifs médiatiques afin de desserrer l’étau qui leur est imposé sur le terrain par les forces combinées de sécurité qui ont réalisé des résultats remarquables, notamment durant les dernières semaines”, a affirmé le ministère de la Défense.
Le Haut commandement de l’Armée nationale populaire, “tout en s’inclinant à la mémoire des chouhada (martyrs) ayant péri dans cet acte ignoble, réitère sa détermination à mettre hors d’état de nuire ces bandes criminelles et assurer la paix et la quiétude dans l’ensemble du pays”, conclut-il.
Depuis le début du jeûne début août, les islamistes ont multiplié les attentats à l’est d’Alger, particulièrement en Kabylie, ciblant à chaque fois les représentants des forces de l’ordre. La période du ramadan est considérée par eux comme plus propice au jihad.
Nombre de tentatives ont été déjouées et leurs présumés exécutants arrêtés.
Les attentats n’ont jamais complètement cessé en Algérie depuis la guerre civile qui a ensanglanté le pays durant les années 1990 malgré la politique de réconciliation nationale menée par le président Abdelaziz Bouteflika depuis le début des années 2000, offrant le pardon à de nombreux combattants islamistes qui ont déposé les armes.
Le modus operandi est généralement celui de groupes islamistes, dont Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui opère à partir du Sahel.
Avant l’attentat de vendredi, l’attaque la plus meurtrière enregistrée cette année a tué 14 militaires le 16 avril à un poste de l’armée à Azazga (140 km à l’est d’Alger).
© 2011 AFP