Après avoir touché la Caroline du Nord samedi 27 août, l’ouragan Irène a atteint New York dans la nuit de samedi à dimanche 28 août, mégalopole devenue ville morte.
Passé en catégorie 1, la plus basse sur l’échelle de Saffir-Simpson, l’ouragan pourrait s’accompagner de vagues de 3 à 4 mètres de haut.
L’ouragan Irène a provoqué dimanche inondations et pluies torrentielles sur New York, transformée en ville fantôme balayée par de fortes rafales de vent.
Plus de 70.000 personnes étaient privées d’électricité, et le maire de la ville Michael Bloomberg a anticipé d’importantes inondations dues à la montée des eaux.
A Brooklyn, des branches d’arbres jonchaient les rues des quartiers résidentiels. Certains parcs au bord de l’East River étaient inondés, ainsi que plusieurs rues, rendant difficile la circulation des rares voitures osant braver l’ouragan.
Irène, qui a fait au moins neuf morts aux Etats-Unis, a un peu perdu en puissance, avec des vents de 120km/heure, mais restait dans la matinée un ouragan de force 1, qui après avoir progressé le long de la côte est des Etats-Unis, a touché pour la deuxième fois la terre à proximité de la ville d’Atlantic City (New Jersey) dimanche matin.
Transports en commun arrêtés, aéroports fermés, magasins fermés, New York ressemblait à une ville morte. A Manhattan, les bars et restaurants étaient fermés, les habituelles hordes de touristes avaient déserté Time Square. A Brooklyn, Sam Hamad est l’une des rares commerçantes à avoir ouvert son épicerie, vendant aux New Yorkais bagels, café et autres produits alimentaires. “Ce magasin, c’est ma maison, j’ai décidé de rester ouverte, même si ça m’a pris une demi-heure pour venir”.
Samedi soir, en annonçant que “l’extrémité de l’ouragan” était arrivé sur la ville, sur nous”, le maire de New York avait demandé aux habitants de rester impérativement chez eux.
“Ne sortez pas dans les rues, restez chez vous ou dans les centres d’accueil”, avait-il insisté ajoutant qu’il était “trop tard pour partir”, pour ceux qui n’avaient pas observé les consignes d’évacuation dans les zones inondables.
370 000 personnes évacuées
Alors des vents violents soufflaient sur la ville, le maire a dit s’attendre à une importante montée des eaux dans la matinée. Transports en commun arrêtés, aéroports fermés, évacuations par milliers, New York, habituellement si festive le samedi soir, ressemblait à une ville morte.
A Manhattan, les bars et restaurants étaient fermés, les spectacles de Broadway annulés, les habituelles hordes de touristes avaient déserté Time Square.
Nombre de magasins avaient protégé leurs vitrines avec des panneaux de contreplaqué, et les New Yorkais étaient calfeutrés chez eux.
370.000 personnes avaient reçu l’ordre du maire, Michael Bloomberg, d’évacuer avant samedi soir les zones inondables de la ville, du jamais vu à New York.
Certains ont quitté la ville, d’autres se sont réfugiés chez des proches, dans les hôtels pris d’assaut ou dans la petite centaine de centres d’accueil ouverts par la mairie.
Dans le New Jersey voisin, plus d’un million de personnes ont été évacuées des zones côtières. La quasi-totalité de la petite ville touristique de Cap May, directement située sur la trajectoire d’Irène, a été évacuée.
Plus tôt dans la journée, Michael Bloomberg n’avait pas mâché ses mots : “C’est une question de vie et de mort, n’attendez pas”, avait-il insisté, redoutant une brusque montée des eaux qui pourrait causer “de nombreuses inondations” et des coupures d’éléctricité.
Déjà neuf morts
Irène avait touché la terre samedi en Caroline du nord, faisant au total, en Floride, Caroline du Nord et Virginie, neuf morts, et laissant plus d’un million de personnes sans électricité. Près de deux millions de personnes vivant près des côtes, dont la moitié dans le New Jersey, ont été évacuées.
Après New York, Irene, ouragan passé samedi en catégorie 1, la plus basse sur l’échelle de Saffir-Simpson qui en compte cinq, et qui se déplace à une vitesse de 24 km/h, pourrait remonter vers Boston, et pourrait s’accompagner de vagues de 3 à 4 mètres de haut, selon le centre national des ouragans (NHC).
Irène doit remonter la côte Est vers Washington, New York et Boston, une des régions les plus peuplées au monde avec 65 millions d’habitants, et pourrait s’accompagner de vagues de 3 à 4 mètres de haut, selon le centre national des ouragans (NHC).
Le président Obama, qui a exigé d’être tenu au courant de la situation heure par heure, s’est entretenu avec son équipe chargée des situations d’urgence, comprenant notamment le vice-président Joe Biden, et la secrétaire à la sécurité intérieure Janet Napolitano, a indiqué la Maison Blanche dans un communiqué.
New York à l’arrêt
La fermeture des trois aéroports new yorkais, dont l’aéroport international J.F. Kennedy, a créé une formidable pagaille, avec près de 8000 vols annulés.
Le service ferroviaire a aussi été réduit et la compagnie Amtrack prévoit de suspendre tout le trafic sur la côte Est dimanche.
Désemparés mais rarement inquiets, touristes et New Yorkais ont afflué samedi dans les centres d’accueil mis en place par la mairie. Certains New Yorkais ont carrément ignoré les ordres du maire.
En Caroline du Nord et dans la Virginie voisine, près de 900.000 foyers étaient privés d’électricité samedi soir, selon les compagnies d’électricité.
Les autorités craignent des dégâts qui pourraient coûter de 5 à 10 milliards de dollars, selon des estimations d’experts.
“Nous n’avons pas connu une telle menace d’ouragan depuis des décennies”, a déclaré Chris Vaccaro, porte-parole des services météorologiques.
Véritable “monstre”, Irène a un diamètre de 840 km environ.
Le nord-est des Etats-Unis échappe habituellement à ces dépressions. Gloria, en 1985, est le dernier ouragan à avoir touché New York. “Cela va être un très long week-end pour les habitants” de la côte Est, a conclu M. Vaccaro.
SXMINFO avec Agences