Primaires PS : duel Aubry-Hollande et Montebourg en position d’arbitre
Le second tour des primaires socialistes s’annonce ouvert le 16 octobre prochain entre François Hollande, arrivé en tête dimanche, et son adversaire Martine Aubry. La principale surprise du scrutin, Arnaud Montebourg, en troisième position, pourrait jouer les arbitres.
Selon les résultats partiels communiqués par le PS peu avant minuit, François Hollande obtiendrait 39% des voix, devant Martine Aubry avec 31%, sur plus de 1.934.496 bulletins dépouillés.
Derrière, Arnaud Montebourg atteindrait le score de 17% des voix, très loin devant Ségolène Royal (7, Manuel Valls (6%) et Jean-Michel Baylet (1%).
La validation officielle des résultats ne devrait pas intervenir avant lundi en fin de matinée, selon le porte-parole de la Haute autorité de la primaire Jean-Pierre Mignard, qui n’a cependant noté aucune “incohérence” ni “contestation” des résultats de la part des candidats.
Jean-Pierre Mignard s’est félicité d’une “participation tout à fait considérable” de près de 2.500.000 électeurs, alors que les principaux dirigeants et cadres du PS visaient initialement un objectif d’un million de votants.
Au vu de ces résultats, les alliances en vue du second tour s’annoncent déterminantes.
Dans la soirée, François Hollande a appelé “au rassemblement le plus large” autour de sa candidature. Le député de Corrèze a dores et déjà reçu le soutien de Manuel Valls.
Le favori des sondages a lancé des appels du pied en direction des troupes d’Arnaud Montebourg, promettant de “faire en sorte aussi que la République soit profondément renouvelée, moralisée, et à bien des égards refondée dans un esprit de solidarité”.
François Hollande s’est présenté comme le candidat du “renouvellement” et du “changement”. Il a aussi eu un mot pour son ex-compagne Ségolène Royal: “qu’elle sache que nombre de ses idées sont aujourd’hui partagées par tous”, a-t-il dit.
De son côté, Martine Aubry, qui espère bénéficier d’un report des voix sur son aile gauche, notamment dans l’électorat d’Arnaud Montebourg et Ségolène Royal, s’est plus que jamais glissée dans le costume de présidentiable. “Face une droite dure, et une crise qui dure, il faut une gauche forte”, a-t-elle lancé.
“Durant cette campagne, je n’ai pas cherché à plaire ou à flatter. (…) Je n’ai pas changé d’avis au gré des événements, j’ai dit la vérité. J’ai tout simplement annoncé ce que je ferai demain si les Français me font confiance. J’ai tenu une ligne qui n’a jamais varié”, a-t-elle souligné.
“Bien sûr je rétablirai les comptes publics, (…) mais je refuse et je refuserai d’entrer dans une course à l’austérité avec la droite”, a promis la maire de Lille, visant implicitement François Hollande.
“Ce soir les électeurs des primaires ont majoritairement dit qu’ils voulaient que ça change vraiment, que ça change enfin. Au second tour, je porterai ce changement de fond, et sur cette base (…) je battrai M. Sarkozy en 2012”, a conclu Martine Aubry.
Arnaud Montebourg, désormais en position de troisième homme, doit réunir son équipe dès lundi pour prendre position en vue du second tour, selon son entourage.
“Les primaires sont pour moi et pour beaucoup le premier acte et la première pierre de la VIe République où les citoyens pourront désormais exercer leur poids et leur vote”, a expliqué dimanche soir le député de Saône-et-Loire.
La déception a dominé en revanche dans le clan de Ségolène Royal, qui a pris acte du résultat, visiblement affectée par son faible score. “Je sais que toutes celles et ceux qui ont voté pour moi vont continuer à se mobiliser pour que la gauche gagne en 2012 dans le sens que je leur indiquerai prochainement”, a déclaré l’ex-candidate à la présidentielle de 2007.
Le président du Parti radical de gauche Jean-Michel Baylet, seul non socialiste à se présenter aux primaires, réunira lundi le bureau de son parti pour décider de son soutien au second tour.
AP