La chute de Syrte lance le compte à rebours vers l’élection d’une Assemblée constituante, prélude à la démocratisation du pays.
Les autorités libyennes du Conseil national de Transition (CNT) attendaient la chute de Syrte pour déclarer officiellement la «libération» du pays. Cette déclaration est d’importance, car elle enclenche le processus institutionnel et la marche de la Libye vers un régime démocratique, après 42 ans de dictature. Comme les membres du CNT en sont convenus devant leurs partenaires – France, Grande-Bretagne et États-Unis en tête -, une fois le pays libéré commencera le compte à rebours menant à l’élection, huit mois plus tard, d’une Assemblée constituante, cette désignation annonçant des élections générales l’année suivante.
Cyrénaïque et Tripolitaine réunifiées
Cette promesse a été formulée une première fois le 8 août dernier. Puis à nouveau le 2 septembre, alors que la Libye, représentée par le CNT et son nouveau drapeau, était accueillie comme membre de l’ONU. Entre-temps, Mahmoud Jibril, le premier ministre libyen par intérim, avait conditionné le « top départ » du compte à rebours institutionnel, non plus à la « libération » de son pays, mais à sa « libération totale ». La guerre est finie depuis la chute de Tripoli, le 23 août 2011, plaidaient les occidentaux. Non, rétorquaient les autorités transitoires libyennes, tant que les villes de Syrte, Ben Walid et Sebah étaient encore aux mains des Kadhafistes. Ces derniers irréductibles répondaient toujours aux ordres de leur «Guide», qui demeure introuvable.
On pouvait suspecter Mahmoud Jibril de faire traîner la période transitoire, pendant laquelle il a pu exercer son pouvoir sans partage. La proclamation de la libération du pays annonce la marche vers la formation d’un nouveau gouvernement et une surveillance plus grande de ses initiatives.
Sebah s’est rapidement donnée aux révolutionnaires. Bani Walid, encerclée, affamée, a résisté jusqu’au 17 octobre. Mouammar Kadhafi et peut-être plusieurs de ses fils continuent de se cacher ailleurs dans le désert. Peu importe désormais. La chute de Syrte, ville quele dictateur avait érigée en deuxième capitale et où il aimait recevoir ses hôtes africains, marque la fin de son régime. Et la réunion de la Cyrénaïque et de la Tripolitaine, sur cette côte méditerranéenne où se concentre la population libyenne.
Source Le Figaro et AFP